CONDOLEANCES : Fethi BEN AHMED    CONDOLEANCES : Feu Brahim HAMDI    Hausse mondiale pour le deuxième mois consécutif des prix alimentaires    Le Pentagone commente l'entrée des forces russes dans une base américaine au Niger    Tensions diplomatiques : Moscou réagit aux propos de Cameron sur des frappes ukrainiennes contre la Russie    Jalel Ben Tkaya et Zied Tlemcani font appel contre la décision de rejet de leurs listes : Un baroud d'honneur, pas plus    Confirmation du verdict de la peine de mort pour un double meurtres à Zeramdine    Météo de ce samedi: Temps clair dans la plupart des régions    Météo : Ciel clair à peu nuageux sur la plupart des régions    Affaire de complot, migrants… Les 5 infos de la journée    Roshn Saudi League : Al Hilal tout proche du titre (vidéo)    Interdiction de TikTok aux USA : Sécurité Nationale ou Guerre Technologique ?    Tunisie – Plus de 80 migrants subsahariens sous le coup de mandats de dépôt en prison    Gafsa : Des projets hydrauliques pour répondre à la demande estivale    Haider Herraghi nommé à la tête du CERT    La Tunisie réussira-t-elle sa transition énergétique ?    Anouar Ayed n'est plus l'entraîneur de l'ESS    Le taekwondoïste tunisien Khalil Jendoubi sacré meilleur sportif arabe pour la saison 2023-2024    La CAF dévoile les dates de la finale entre l'EST et Al Ahly    Ariana : Saisie de 67 000 œufs    Prix FABA de littérature 2024 : ouverture de l'appel à candidature    Tunisie: Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Section VR de GCFen : Un RDV fixe qui explore des histoires de drames et d'espoir en 2024    15 morts et 500 blessés en 24 heures    Signature d'un mémorandum d'entente entre la Tunisie et l'Irak dans le domaine de l'eau    RDC : le M23 s'empare d'une ville très riche en minerais, le Rwanda va encore se gaver?    Le Smartphone Reno11 F 5G lancé en Tunisie (caractéristiques)    «La Quête de l'Espoir Sublime» de Héla Jenayah Tekali comme récit de voyage    Exécution du budget de l'Etat : le point sur les résultats provisoires à fin décembre 2023    Jaouhar Ben Mbarek empêché d'assister à son audience devant la cour d'appel    Daily brief national du 03 mai 2024: Saïed insiste pour "la purge de l'administration des éléments infiltrés ou incompétents"    Météo en Tunisie : Mer agitée , températures en légère hausse    La Tunisie veut protéger et sauver son patrimoine architectural avec une loi    L'Otic cherche des solutions face à la hausse des prix des sacrifices    Une réforme de l'enseignement supérieur en vue : Les nouvelles orientations de Kais Saied    Le CSS accroche l'EST dans son arène : Un premier pas important    Le CA reçoit le CSS ce dimanche : Le cœur à l'ouvrage...    La Cigale Tabarka Hotel – Thalasso & Spa -Golf, lauréat des deux prestigieuses distinctions internationales    Vers une ère législative renouvelée : Les priorités de Kais Saied et Ahmed Hachani    Rencontre avec la Palestinienne Adania Shibli, invitée de la 38e édition de la FILT : «La littérature, pour moi, est le seul lieu qui accepte le silence»    «Les contours de l'Infini», exposition individuelle de Jamel Sghaier au Club Culturel Tahar Haddad, du 3 au 22 Mai 2024 : Quête d'Absolu dans la peinture de Jamel Sghaier    En bref    USA : un campement d'étudiants dénonçant l'agression sioniste contre la Palestine démantelé    Les écoles et les entreprises ferment de nouveau aux Emirats    Giorgia Meloni reçoit le roi Abdallah II de Jordanie au palais Chigi à Rome    Palestine: Pour un simple statut d'observateur aux Nations Unies!    Fadhloun : voici comment la Tunisie peut annuler les sanctions de l'Agence mondiale antidopage    Adhésion de la Palestine à l'ONU: La Tunisie regrette l'échec du projet de résolution porté par l'Algérie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Et si on retapait le projet de loi ?
Répression des atteintes contre les forces de sécurité
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 04 - 2015

Avant que le projet de loi ne passe devant les députés le 5 mai prochain, on essaye de revoir la copie. Objectif : protéger nos forces de sécurité, d'une part, et préserver les libertés publiques, d'autre part
Approuvé en Conseil des ministres le 8 avril, le projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces armées sera examiné en plénière à l'Assemblée des représentants du peuple le 5 mai prochain.
En attendant, il a suscité un tollé de protestations de la part des partis politiques et des acteurs de la société civile.
Maintenant que les médias ont révélé à l'opinion publique le contenu en détail du projet de loi en question (voir La Presse du mardi 21 avril), l'on se demande : peut-il exister un terrain d'entente entre ceux qui rejettent le projet de loi dans sa totalité et ceux qui pensent que la lutte antiterroriste exige plus que jamais l'adoption d'une telle loi ? En d'autres termes, est-il possible que le projet de loi puisse connaître des modifications dans le but de satisfaire les mécontents ?
On ne légifère pas sous l'émotion
Abdelmajid Abdelli, enseignant de droit public à l'université El Manar I, est tranchant : «Pour moi, ce projet de loi est non conforme à la Constitution. C'est une loi d'exception. Lorsqu'on légifère, on ne doit pas le faire sous l'effet de l'émotion. La caractéristique essentielle d'une loi est qu'elle doit être abstraite et générale. Le Code pénal tunisien date de 1913. On y trouve des règles qui n'ont jamais changé parce qu'en adoptant ce texte, on était loin de l'émotion ou de la réaction à un événement quelconque. Si on va dans ce sens-là, on sera obligé de légiférer dans tous les domaines et on va arriver à des tonnes de lois. Ce que j'appelle l'inflation juridique. Par exemple, on sera obligé de mettre en œuvre une loi protégeant les mineurs ou les enseignants et personne n'aura rien à dire.
Certes, l'agent de sécurité et le soldat doivent être protégés comme quiconque. Il faut le dire, une démocratie qui obéit aux lois d'exception est une démocratie moribonde.
En France, à la suite de l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo, on a voulu lutter contre le terrorisme, tout en respectant les procédures. Il s'est posé la question : qui va ouvrir les caméras de surveillance et qui va valider leur contenu et ils ont convenu que cette opération doit se dérouler sous la supervision d'un magistrat. A mon avis, le projet de loi en question ne doit pas être soumis au Parlement».
Il enchaîne : «Est-ce que nous manquons de textes pour juger et condamner celui qui a tué ou blessé un agent de sécurité ? Et puis, il faut mettre un terme à cette polémique sur la définition du terrorisme et avoir le courage de dire aux Tunisiens qu'il existe aujourd'hui environ 300 définitions du terrorisme dans le monde.
Il faut aussi que l'on sache que les lois d'exception causent plus de préjudices aux victimes qu'à ceux qui commettent les crimes incriminés. Je suis convaincu qu'en Tunisie, on n'a besoin ni d'une loi antiterroriste ni d'une loi réprimant les atteintes aux forces de sécurité et de l'armée».
Les rectifications à apporter
Au syndicat de la direction générale des unités d'intervention, on planche actuellement sur l'élaboration d'un document comportant les propositions relatives aux articles à annuler dans le projet de loi et les améliorations à introduire sur certaines autres dispositions.
Lassaâd Kchaou, secrétaire général du syndicat, confie à La Presse : «Nous avons demandé a être reçus par les membres de la commission parlementaire de législation générale au cours de la semaine prochaine afin de leur soumettre nos observations et nos suggestions. Nous attendons qu'ils nous fixent un rendez-vous. Au cas contraire, nous irons déposer notre document auprès du bureau d'ordre relevant de l'Assemblée des représentants du peuple».
Quant aux articles qu'il faudrait annuler, les syndicalistes des unités d'intervention pensent que les concepteurs du projet de loi «devraient éliminer les articles menaçant les libertés publiques». On devrait également «améliorer les dispositions prévues dans l'article 18 qui parle de la non-responsabilité de l'agent de sécurité au cas où il causerait, lors de l'accomplissement de sa mission, la mort ou la blessure de l'auteur de l'infraction commise à son encontre. Au syndicat, nous considérons que cet article peut être remplacé par l'article 42 du Code pénal».
Pour ce qui est des dispositions relatives aux citoyens qui détiennent des informations ayant trait à des projets terroristes et qui s'abstiennent de les livrer aux autorités, «il faudrait bien les revoir entièrement dans la mesure où on n'encourage pas le citoyen à collaborer avec les autorités. On le met, en fait, sous la pression des poursuites dont il pourrait être victime et on contribue, sans le vouloir, à ce que le citoyen garde le silence de peur des désagréments qu'il pourrait endurer», précise Lassaâd Kchaou.
Un projet tiré des tiroirs
«Le projet de loi en question est en réalité l'œuvre de Ali Laârayedh à l'époque où il était ministre de l'Intérieur. Nous avons eu vent de ce projet et nous avons réussi à en avoir une copie que nous avons soumise à un séminaire scientifique organisé le 20 juin 2013. Nous avons disséqué les dispositions de ce projet et montré sa dimension dictatoriale», souligne Mme Badra Gaâloul, présidente du Centre international des études stratégiques, sécuritaires et militaires.
Elle poursuit : «Malheureusement, le projet est revenu avec le ministre Najem Gharsalli qui prétend que ce sont les forces de sécurité qui poussent pour que cette loi soit adoptée. A ma connaissance, les syndicalistes des divers corps sécuritaires soutiennent le contraire et sont convaincus que cette loi leur porte préjudice. En tant que spécialiste de la question, je pense que la Tunisie n'a pas besoin d'une telle loi. Ma crainte est réelle de voir le climat de confiance et de sympathie entre le citoyen et l'agent de sécurité disparaître et donner lieu aux anciennes pratiques que nous croyions révolues»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.