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De bonnes affaires qui coûtent cher ?
Reportage à la friperie de la cité Ibn KhaLdoun
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 05 - 2015

Une réglementation claire et équitable du domaine de la friperie fait nettement défaut au secteur.
Dénicher un vêtement de qualité et à bas prix est de l'ordre du possible. Les Tunisiens à revenus moyens doivent le renouvellement de leurs garde-robes aux innombrables souks journaliers et autres hebdomadaires de friperie. Dans les années 80, s'habiller de vêtements de seconde main suscitait l'embarras pour les Tunisiens lésés par l'écart socioéconomique entre une minorité riche et une majorité modeste. Mais à partir des années 90, la classe aisée a cédé, elle aussi, à la mode friperie, par pure conviction. Trouver dans ces tas en parfait désordre des vêtements chic, de marque et à des prix quasi symboliques s'avère être une occasion inratable de faire de bonnes affaires.
Le changement de perception des vêtements usés confère, depuis, à la friperie un aspect nouveau. Prisée par les pauvres et par les riches, elle ne cesse d'évoluer en garantissant aux commerçants une rentabilité certaine et aux clients, le plaisir de s'habiller «in». Après la révolution, et suite à la flambée générale des prix des habits neufs, la friperie a encore gagné du terrain. Et malgré l'augmentation du coût des stocks appelés communément «bala», les Tunisiens et les Tunisiennes surtout continuent d'affluer aux souks de friperie pour acheter des vêtements plus ou moins abordables. Cependant, au lieu de quitter la friperie les mains bien chargées contre seulement une vingtaine de dinars, l'on quitte le souk heureux d'avoir acheté une belle robe ou un pull-over de marque.
Il est 10h30 en ce mercredi 13 mai. Le marché aux friperies de la cité Ibn Khaldoun connaît une faible affluence par comparaison notamment avec le week-end. C'est durant le week-end que les commerçants mettent à la disposition de leur clientèle le nouvel arrivage ou «bala», comme ils ont tendance à l'appeler. «Nous avons l'habitude durant les week-ends de vendre la marchandise à des prix plus élevés. Le prix d'un body, par exemple, s'élève à 8DT et celui d'une robe à 15DT. Mais au cours de la semaine, ces mêmes produits sont proposés à 3 et à 5DT tout au plus», indique Aymen, un jeune commerçant actif depuis trois ans.
Une robe, déjà portée, à 50DT
Manifestement, l'époque des vêtements utilisés qu'on proposait à 500 millimes et à un dinar est révolue. Afef travaille comme caissière dans un supermarché. Elle profite chaque semaine de son jour de repos pour dénicher un joli vêtement. «Je consacre une soixantaine de dinars pour acheter des vêtements pas chers. Mais ce budget ne suffit plus pour renouveler ma garde-robe. Et c'est à peine s'il me permet d'acheter deux ou trois pièces. Il m'est arrivé d'ailleurs de faire l'acquisition d'une robe de seconde main à 50DT», souligne-t-elle. Pour Mme Houda, la friperie n'est plus accessible aux pauvres. Elle devient de plus en plus l'espace de shopping préféré des gens aisés. «Jadis, les commerçants n'avaient pas idée sur les grandes marques. Mais depuis quelques années, ils ont compris que leurs produits valaient plus que quelques centaines de millimes. Du coup, ils ont tendance à trier la marchandise pour vendre les vêtements de marque à des prix plus chers», souligne-t-elle. Une tactique légitime, surtout que la qualité y est quasi irréprochable à des prix abordables par comparaison notamment aux prix des vêtements neufs et ceux de marque. Hadia, travaille dans une école privée. Selon elle, le souk de friperie de la cité Ibn Khaldoun est sans aucun doute le moins accessible et le plus intéressant. En fouillant dans les tas mis sens dessus dessous, elle se concentre sur les vêtements de fin de série ; ceux qui n'ont jamais été portés et qui proviennent tout droit d'une boutique ou d'un supermarché international. «Je pense que c'est la qualité qui impose le prix. Et du moment que la qualité y est, il serait évident de la payer plus cher que les produits usés», pense-t-elle.
Les commerçants se plaignent de la cherté des stocks!
Malgré le gain qu'enregistrent les commerçants de friperie, certains se plaignent de la cherté des stocks achetés auprès des sociétés importatrices et de distribution. C'est le cas de Aymen qui ne dissimule point sa nostalgie pour l'époque prérévolutionnaire. En effet, après les événements du 14 janvier 2011, Aymen est contraint d'acheter le stock de second choix à 350DT contre seulement 230DT en 2010. «Par conséquent, je n'ai d'autre choix que de proposer les vêtements à des prix élevés afin d'assurer mon gain. Sauf que le pouvoir d'achat des Tunisiens ne leur permet point de consacrer une bonne somme pour s'approvisionner en vêtements utilisés», fait-il remarquer. Un peu plus loin se trouve l'étal de Abdessattar Abbassi. Interrogé sur le prix d'un pull pour homme, il répond : «Il est à 20DT !». Un prix qu'il sait inaccessible pour bien des clients. «Le prix du stock que vous voyez s'élève à 1.000DT alors qu'il ne dépassait pas, en 2010, les 600DT», justifie-t-il. Et d'ajouter que ce prix est de même valable pour les shorts et les bermudas d'excellente qualité, qu'il proposait à seulement 12DT.
Pour la réglementation
du domaine de la friperie
Maher H. saisit l'occasion pour mettre le doigt sur deux problèmes. Selon lui, les sociétés importatrices recourent au tri pour mettre de côté les vêtements haut de gamme. Le reste, elles le vendent à 1.600DT le stock ou «bala», ce qui est une somme colossale. Maher, dont l'étal frôle quasiment la voie ferrée du métro, attire l'attention sur la menace signifiée par les parties concernées quant à l'éventuel déplacement des étals implantés sur les trottoirs gauche et droit de la voie ferrée. «Cela fait des années que nous travaillons ici. Nous faisons toujours attention au métro et nous avertissons toujours les clients quant à l'arrivée du lézard vert. Depuis dix ans, pas un seul accident ne s'est produit», indique-t-il. Pour lui, le problème de la voie ferrée n'est qu'un faux problème. En revanche, c'est bien une réglementation claire et équitable du domaine de la friperie qui fait nettement défaut au secteur. «Nous payons à la municipalité la somme de 50DT pour pouvoir occuper les lieux. Nous sommes prêts à payer plus, du moment que la municipalité assume pleinement ses responsabilités. Nous aspirons à changer les choses pour le mieux et à embellir nos étals afin qu'ils soient plus présentables. La municipalité doit de son côté, prendre en considération notre attachement à notre gagne-pain», indique-t-il. Et d'ajouter que le domaine de la friperie représente une véritable poule aux œufs d'or pour l'économie tunisienne, à condition bien sûr qu'il soit réglementé comme il se doit. «Les sociétés importatrices et de distribution devraient contribuer à l'essor économique du pays via des taxes appropriées aux gains. L'Etat doit examiner de près le secteur et le réglementer afin de le rendre plus performant et plus rentable. Ainsi, chacun trouverait son compte et serait satisfait», conclut-il.


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