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Farouk Qaddoumi, Abou Lutof, ce Tunisien de coeur
Publié dans Leaders le 20 - 07 - 2009

Beaucoup de Tunisiens n'en croient pas leurs yeux lorsqu'ils croisent ce septuagénaire promenant ses petits-enfants dans un parc de jeux à Tunis: est-ce vraiment Farouk Qaddoumi, Abou Lutof, le leader palestinien? Sans forte escorte apparente, quasi anonyme, noyé dans la foule des familles et le gazouillement des enfants, il s'offre l'un de ses rares plaisirs: sortir comme tout grand-père ses adorables petits-enfants et les chouchouter.
Ce grand père paisible et heureux est en fait un grand chef palestinien, établi depuis près de 28 ans à Tunis où il se sent vraiment chez-lui. Peut-être pas totalement, mais un peu comme en Palestine. A 78 ans, originaire de Kafr Qaddoum, près de Naplouse, économiste de formation et militant irréductible de vocation, Farouk Qaddoumi ne vit que pour la cause palestinienne. En ascète, d'une grande probité et rare droiture.
Depuis qu'avec Yasser Arafat, Abou Iyad et Abou Jihed, ils avaient créé le Fatah, il a toujours été l'éminence politique et diplomatique, rejetant tout ce qui peut lui paraître une compromission.
Son oxygène vital
A Tunis où il a élu domicile en 1983, après l'exode de Beyrouth, il semble retrouver son havre de paix qu'aucune autre capitale arabe n'a su lui offrir. Il s'y plait et ne s'en cache pas. Habitué du Caire, où il avait fait ses études (1954-1958), de Damas et Amman où il avait longtemps résidé, comme des autres capitales du Moyen-Orient et du Golfe où il se rend fréquemment, c'est semble-t-il sur les collines de Tunis qu'il se sent le mieux. Ici, aucune interférence politique, aucune pression, aucune « suggestion », rien que du respect et de la considération de la part des Tunisiens et, notamment, du plus illustre d'entre eux, le Président Ben Ali "mon oxygène vital", affirme t-il. Beaucoup d'amitié, une grande confiance et une réelle estime. C'est un peu sa «seconde famille».
Une petite maison très simple, anonyme, comme celle d'un cadre moyen, noyée dans la nouvelle proche banlieue, entre immeubles et villas lui sert d'humble domicile. Aucun luxe, pas de piscine ni de grand jardin : le strict minimum, même s'il doit y recevoir parfois des personnalités.
A quelques encâblures de là, ses bureaux établis dans une villa sans confort et défraîchie. Pour tout moyen de transport, point de voitures rutilantes ni de grosses berlines déchaînées. Juste une vieille voiture, qui « marche et freine ». Un train de vie des plus modestes et un attachement aux valeurs qu'il considère comme essentielles.
Abou Lutof sort peu, très peu. Il accepte rarement les invitations diplomatiques et se contente des audiences officielles. Chez lui, sans pour autant fermer la porte, il reçoit également peu, sauf les intimes ou les compagnons de lutte de la première heure. Au bureau, il se concentre sur la lecture des notes et documents, des audiences utiles et la gestion des affaires, gardant le contact permanent avec les territoires occupés, l'âme toujours profondément ancrée en Palestine.
Le don du ciel
Présent dans les rencontres internationales, de sommets en Assemblées générales de l'ONU, de forums en conférences, adversaire résolu des accords d'Oslo, anticipant le piège de Ghaza et Ramallah, il entretient un vaste réseau de contacts de par le monde et cultive de solides amitiés. Contraint de voyager constamment, son grand bonheur est de retrouver, au retour, sa petite famille. Sa fidèle épouse et compagne de lutte, Oum Lutof, issue d'une grande famille palestinienne qui avait donné au pays, avant l'occupation en 1948, d'illustres hommes politiques et ministres, lui a fait le don du ciel : deux garçons, Lutof et Rami.
Les deux fils Kaddoumi se distinguent par leur grande éducation et leur rare modestie. Ingénieur doublé d'un financier diplômé de prestigieuses universités américaines au prix de studieuses études, quasiment sans argent de poche, Lutof a été rapidement coopté pour ses compétences par de grandes multinationales très exigeantes. Ses mérites l'ont hissé à de hautes fonctions au sein de Procter & Gamble, avant d'être recruté par Pepsi Cola international, à des positions top-managériales.
Quant on connaît la rigueur de ce genre de ces mastodontes et la compétitivité des grosses pointures en leur sein, on se rend compte du calibre du fils Kaddoumi et de ses talents professionnels comme de ses nobles valeurs. Lutof se concentre sur le travail et devient rapidement une veritable référence internationale en management et marketing, sans jamais s'adonner à la politique ou faire valoir sa descendance, cultivant la discrétion, se gardant des feux de la rampe. Aujourd'hui, il gère une PME établie au sud de Tunis et livre bataille contre bataille en ces temps difficile, comme tout chef d'entreprise.
Son frère, Rami, brillant économiste et financier, a fait, lui aussi, un parcours distingué dans une banque internationale fort sélective en recrues, avant de se dédier a un centre d'études et de recherches.
Avec leurs épouses (devenues les filles que Abou Lutof et Oum Lutof ont toujours rêvé d'avoir) et leurs enfants, ils forment le cercle familial restreint et réduit qui entourent les parents à Tunis et les comblent de bonheur. Dès qu'il peut se permettre une escapade, Abou Lotf se rend chez ses deux fils. Il adore passer les saluer, ne serait-ce que pour de furtives minutes, juste le temps de leur dire bonjour et d'embrasser ses petits-enfants.
Poignantes scènes d'émotion et d'affection que de voir ce grand militant palestinien, céder aux caprices des chérubins insouciants, blagueurs et chahuteurs. Avec ses maigres ressources, il n'oublie jamais de les gratifier d'un bonbon et, les jours fastes, de menus jouets. Quant à l'évènement qu'il s'éfforce de ne jamais rater, c'est de les accompagner discrètement au parc. Une vie très simple, des valeurs affirmées et de l'affection. Sans fards, loin du lucre, et intraitable sur les principes même si certains de ses compagnons le trouvent parfois un peu trop rigide, Farouk Kaddoumi est de la trempe des grands combattants de la liberté comme Mandela, comme Yasser Arafat qui n'hésitent pas de prendre à témoin l'histoire à chaque fois où il sont amenés à prendre des positions à contre courant.


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