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Tunisie: Les socialistes (français) doivent changer de cap
Publié dans Leaders le 04 - 06 - 2013

Nous le disions avant de nous rendre à Tunis pour l'édition 2013 du Forum Social Mondial, nous en sommes à présent absolument convaincus : en Tunisie, les socialistes doivent changer de cap.
Militants socialistes et internationalistes, nous ne comprenons plus la vision de notre Parti quant à la transition démocratique tunisienne
Si dès le départ, nous trouvions pour le moins étrange lechoix d'un partenariat exclusif avec Ettakatol (Forum démocratique pour le travail et les libertés), la formation de Mustapha Ben Jaafar, actuel président de l'Assemblée Nationale Constituante deTunisie et membre de la Troïka au pouvoir avec les islamistes, nous le comprenons aujourd'hui plus du tout et ce pour plusieurs raisons .
Nous réaffirmons d'abord avec force que la stratégie d'un partenariat exclusif dans un contexte de transition démocratique est incompréhensible. Comment expliquer, dans un contexte de transition ou les partis et alliances se font et se défont et alors qu'Ettakatol ne fait pas partie des formations politiques tunisiennes ayant joué un rôle de premier plan dans la révolution, le choix du Parti Socialiste d'une collaboration exclusive avec cette formation ?
Certes il s'agit du seul parti tunisien membre de l'Internationale Socialiste, mais le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, parti de Ben Ali, en était membre aussi jusqu'à la veille de la chute du régime…Ne vaudrait-il pas mieux, alors que la société civile joue un rôle majeur et qu'il existe plusieurs autres partis se situant au même niveau sur l'échiquier politique tunisien, engager des discussions avec l'ensemble des forces qui oeuvrent pour que la démocratie s'installe durablement en Tunisie ?
Cette conviction se trouve renforcée par le bilan des deux premières années d'alliance entre Ettakatol, le Congrès pour la République (parti du Président de la République Moncef Marzouki) et les islamistes d'Ennahdha au sein de la coalition majoritaire au pouvoir depuis les élections d'octobre 2011. Avant les élections, Mustapha Ben Jaafar avait exclu toute possibilité d'alliance avec les islamistes d'Ennahdha. Or c'est finalement le choix qu'il a fait. Il a alors assuré qu'Ettakatol s'opposerait de l'intérieur et serait un frein aux dérives autoritaires du parti islamiste. Or ni lui, ni les députés et ministres de son parti n'ont jamais été en capacité de jouer ce rôle.
Les faits sont têtus : sur 20 députés, Ettakatol n'en compte plus que 11 et les fédérations du parti ont été désertées par les militants, ceux qui restent appelant aujourd'hui à la tenue d'un congrès démocratique ! L'avenir de la gauche tunisienne est ailleurs.
Il est donc urgent pour le Parti Socialiste d'en prendre conscience. C'est au sein des deux principales coalitions d'opposition, l'Union pour la Tunisie (centre et gauche) et le Front Populaire (extrême gauche), que l'on trouve le plus de démocrates sincères et c'est sur elles que la majorité des tunisiens fondent aujourd'hui leurs espoirs.
Les différentes rencontres que nous avons pu avoir à Tunis avec des dirigeants du Parti Al-Massar et du parti Al-Joumhouri, tous deux membres de « l'Union pour la Tunisie » et qui tant par leur idéologie que par leur culture politique, se situent naturellement dans le camp des démocrates et des progressistes, nous ont confortés dans cette idée. La rencontre que nous avons eue avec Taieb Baccouche, ancien secrétaire général de l'UGTT et à présent secrétaire général de Nida Tounes (aujourd'hui le premier parti de «l'Union pour la Tunisie »), a fini de nous en convaincre.
Il suffit en effet d'aller à Tunis pour se rendre compte du discrédit des partis de la coalition majoritaire dans la population et des espoirs suscités par l‘Union pour la Tunisie et le Front populaire.
Nous pensons d'ailleurs comme beaucoup que c'est l'une des raisons qui a coûté la vie à Chokri Belaïd, assassiné le 6 février 2013 au matin devant son domicile et dont les assassins courent toujours, qui était l'un des principaux artisans du rapprochement des deux coalitions.
Les tentatives actuelles d'Ennadha de faire adopter une constitution sur mesure et de retarder le plus possible la tenue des élections (avec le silence complice du CPR et d'Ettakatol), sont particulièrement inquiétantes. Les affrontements violents qui ont opposés les 18 et 19 mais les militants d'Ansar-al-Charia (le principal groupe salafiste en Tunisie) et le pouvoir, qui récolte les fruits qu'il a semé en laissant agir et parfois même en encourageant ces groupes au travers des ligues de protection de la révolution (milices proches du parti Ennahdha eu du CPR), n'est pas de nature à nous rassurer.
Nous saluons donc la décision qu'a pris François Hollande de reporter sa venue en Tunisie et l'invitons à ne la reprogrammer qu'une fois la Constitution adoptée et que les dates des élections législatives et présidentielles seront fixées, conformément à sa position initiale.
Nous regrettons en revanche vivement, alors que Laurent Fabius était en déplacement à Tunis au début du mois, qu'aucune initiative n'ait encore été prise par le Parti Socialiste pour entamer des iscussions avec l'ensemble des forces progressistes tunisiennes, qui ont aujourd'hui plus que jamais soin d'être soutenues.
Najet Mizouni,
Professeur de Droit Public à l'Université Paris
8 Saint-Denis et Secrétaire fédérale à 'International, Parti socialiste Paris.
Aurélien Taché,
Cadre territorial et Délégué fédéral à l'Euro-Méditerranée aux démocraties émergentes, Parti socialiste Paris.
Quentin Guillemain,
Conseiller enseignement supérieur/recherche,
membre du bureau fédéral du Parti socialiste Paris et animateur de "Dépasser nos frontières."


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