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Bochra Bel Haj Hmida annonce officiellement sa démission d'Ettakatol
Publié dans Business News le 13 - 12 - 2011

Bochra Bel Haj Hmida a annoncé, lors d'une interview exclusive accordée à Business News, sa décision définitive de quitter le parti de Mustapha Ben Jaâfar. La militante féministe ne cache pas ses regrets et son amertume tout en affirmant respecter les valeurs d'un parti auquel elle a cru. Lors de cet entretien, Bochra Bel Haj Hmida est revenue sur les raisons de sa démission, une décision prise un jour… avant les élections.
Bochra Bel Haj Hmida adhère au parti de Mustapha Ben Jaâfar peu après la Révolution. Pourquoi Ettakatol ? « Je croyais en l'engagement partisan, dit-elle, je pense que la politique se fait au sein des partis, plus efficacement et de manière plus concrète. Je fréquentais, avant la Révolution, les milieux de l'opposition. J'ai beaucoup de respect et d'estime pour les militants et opposants de longue date, tel que Ahmed Brahim ou Ahmed Nejib Chebbi, mais ce qui m'a plu au FDTL, c'est son côté rassembleur. Ettakatol est un forum, au vrai sens du terme, il regroupe plusieurs courants. En plus de cela, le programme du parti correspondait à l'idée que je me faisais d'une vraie politique sociale, pour pallier les défauts intrinsèques et les insuffisances du capitalisme et défendre les libertés individuelles ». Quand Mustapha Ben Jaâfar lui avait proposé, avant la révolution, de rejoindre son parti, elle lui avait répondu : « Je viendrai le jour où il y aura une réunion, sous un arbre, dans un village au cœur de la Tunisie… »
Pour Bochra Bel Haj Hmida, la bipolarisation n'a pas lieu d'être dans le paysage politique tunisien, c'est en cela que la ligne directrice du parti, refusant ce côté bipolaire entre « islamistes » et « progressiste », correspondait à la vision de la militante. « En Tunisie, il y a la droite, la gauche et le centre. Ennahdha doit simplement être considérée comme un parti de droite. Et si nous nous en tenons à son programme, il l'est clairement, que ce soit dans son côté conservateur que dans sa politique économique. Il défend une politique libérale, loin des attentes sociales du pays, et c'est sur ce plan qu'il faut le combattre ».
« Je pensais que les partis avaient fait leur révolution, en même temps que le peuple, regrette la militante, mais ce n'est pas le cas. L'erreur de la gauche vient de là. Ils n'ont pas réussi à s'adapter à la nouvelle situation, à la croissance de leurs partis. Avec quelques dizaines de personnes, ils n'avaient pas besoin de cela, mais à présent, ils ont plusieurs centaines d'adhérents. Le problème est qu'ils agissent encore de la même manière et les militants de base, qui ont envie d'agir, ne trouvent pas leur place au milieu d'égos surdimensionnés et de pratiques managériales d'un autre temps. Sur ce point, je ne peux que tirer mon chapeau au parti islamiste, pour ses capacités d'organisation et de cohésion ».
Bochra Bel Haj Hmida, après plusieurs mois d'engagement au sein d'Ettakatol, garde un goût amer de cette expérience, spécifiquement lors de la campagne électorale : « J'ai fait l'objet d'une campagne de dénigrement excellemment orchestrée par le Mouvement Ennahdha. Bien sûr je ne suis pas la seule et j'assume la responsabilité de mon échec électoral. Le problème est qu'au sein de mon propre parti, les personnes qui se trouvaient sur ma liste, particulièrement, ne m'ont pas soutenue. Au contraire, ils ont corroboré et participé à cette politique diffamatoire. Et le vendredi avant les élections, je savais que je n'appartenais plus à cette formation politique ».
Pour Mme Bel Haj Hmida, ce côté rassembleur d'Ettakatol est ce qui fait sa faiblesse. Il existerait au sein du parti des militants réactionnaires, qui ne sont pas progressistes et qui nuisent au parti. Le problème serait que le parti n'a pas trouvé le moyen de faire cohabiter ces différents courants.
De même, l'effritement de la gauche au profit des égos de leurs dirigeants est à l'origine de son échec. « La gauche, comme en Europe, trouve beaucoup de mal à se rassembler. Et les guerres fratricides entre les différents courants de gauche profitent toujours à la droite. C'est d'une remise en question profonde, d'une autocritique constructive et d'une évaluation concrète de l'échec électoral dont la gauche aurait besoin. Si elle parvient à dépasser ses égos et place la Tunisie au-dessus de toutes ces considérations, elle pourrait offrir l'alternative sociale et économique dont a besoin le pays. Les Tunisiens revendiquent une politique sociale plus adaptée à leurs besoins mais ont voté en majorité un parti libéral. C'est le paradoxe. Et il faut en tirer les conséquences nécessaires ».
Bochra Bel Haj Hmida est persuadée que la religion n'est qu'un outil politique dont a usé le parti islamiste. Cela ne pourrait provenir de son côté libéral. Ils ont fait de la religion une arme et cela a fonctionné, estime-t-elle. Ils ont réussi à diaboliser la gauche et à en faire des « mécréants », « en plus de la division des partis progressistes, ce manichéisme idéologique nous a été fatal », ajoute-t-elle en substance. « Nous devons avoir un discours moins théorique, plus proche des gens et de leurs attentes ».
La militante estime, par ailleurs, que le positionnement d'Ettakatol aujourd'hui ne correspond pas aux promesses qui ont été faites aux électeurs. « J'ai été en faveur d'un gouvernement d'intérêt national, affirme-t-elle, mais Ettakatol aurait dû, dans un premier temps, entamer les discussions avec sa famille politique. Au lieu de cela, il a accepté d'abord l'alliance avec Ennahdha et le CPR, avant de se tourner, sans conviction, vers les progressistes. De plus, cela devait être une alliance gouvernementale, en aucun cas une alliance pour l'établissement des lois constitutives. Ettakatol a fait beaucoup de concessions, parfois en contradiction avec ses convictions, à mon avis, ce n'est pas ce que les électeurs attendaient d'eux ».
En outre, elle estime que le positionnement des partis de la coalition tripartite, aujourd'hui, est dangereux. « Nous entendons les mêmes critiques que celles qui étaient utilisées à l'époque de Ben Ali, dit-elle, la diabolisation de l'opposition est une méthode largement employée sous l'ancien régime et c'est ce qui se reproduit aujourd'hui. L'opposition est accusée, par la majorité, de vouloir déstabiliser le pays et retarder les échéances. Ce type de discours est inquiétant, car la démocratie ne peut se faire sans contre-pouvoir ».
Bochra Bel Haj Hmida n'envisage pas, pour le moment, d'engagement dans un autre parti. Elle souhaite travailler avec la société civile et les personnalités politiques qui le souhaitent, pour repenser la gauche tunisienne et la recentrer sur des valeurs identitaires proprement tunisiennes et un travail plus concret, plus en adéquation avec les revendications de la population, loin de l'opportunisme politique et des considérations partisanes. Monia Ben Hamadi


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