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Habib Essid: Combien de temps tiendra-t-il encore?
Publié dans Leaders le 07 - 04 - 2016

Dans 40 jours, il battra le record absolu de longévité à La Kasbah depuis le déclenchement de la révolution. Combien de temps tiendra-t-il encore ? «Hésitant», «long à la détente», «passe mal dans les médias»... Ceux qui croyaient trouver en Habib Essid un chef de guerre en battle-dress, autoritaire, intempestif, haussant le ton contre tous, dénonçant publiquement les uns, et renvoyant sur-le-champ d'autres, en sont pour leurs frais.
Les candidats à sa succession se bousculent au portillon, excités par les folles rumeurs, nourris de dévorantes ambitions. Carthage lui réitère son soutien. Le chef d'Ennahdha aussi. Comme ce qui reste de Nidaa Tounès. Habib Essid, n'ignorant rien de ce qui se passe autour de lui, n'y prête guère attention, se contentant d'un sourire. Il a la tête ailleurs, les pieds sur la braise. Son bureau est toujours vide, rien n'y traîne, prêt à être cédé, dès qu'il le faut, à son successeur.
Quelles sont ses fragilités ? Qui l'attaque et qui le soutient ? Quel est son style ? Et comment agence-t-il son programme, du moins pour le 2e trimestre 2016 ?
Mais aussi s'accroche-t-il au poste ? Nourrit-il des ambitions plus grandes ?
Difficile à admettre ! Des policiers censés assurer sa sécurité investissent l'esplanade sécurisée du palais du gouvernement à La Kasbah. Habib Essid ne donne pas l'ordre de les faire évacuer par la force, d'arrêter immédiatement les instigateurs, de sévir durement. Slim Riahi, chef de l'UPL, l'un des quatre partis de la coalition au pouvoir, tire ouvertement sur lui à boulets rouges, ne se privant pas de s'attaquer publiquement à «son» ministre de la Jeunesse et des Sports, Maher Ben Dhia. Il ira jusqu'à boycotter une réunion de coordination à La Kasbah avec les partis de la coalition. Sofiane Toubal, député Nidaa Tounès, lui conteste le droit de nommer un gouverneur (à Gafsa), sans consulter la coalition, Nidaa le premier. Khaled Chawket, ministre chargé des Relations avec l'Assemblée, préfère aller sur un plateau d'une émission cancan de télé (El Hiwar), au lieu de suivre les débats sur le Conseil supérieur de la magistrature. Le porte-parole officiel du gouvernement n'en est pas à sa première grosse bourde, ayant déjà exprimé sa compassion pour Ben Ali, espérant son retour sans tarder.
«Il n'y a pas plus facile que de sévir»
«Que voulez-vous ? Que je donne l'ordre de tirer sur les manifestants, ne serait-ce que pour les dissuader? Il n'y a pas plus facile que de sévir. Mais, imaginez les conséquences que cela pourrait avoir», confie Habib Essid à Leaders. «Je suis bien placé pour connaître toutes les fragilités qui nous menacent et tous les dangers qui nous guettent, ajoute-t-il. Mais aussi je mesure à leur juste valeur toutes les avancées que la Tunisie réalise jour après jour pour sa stabilisation. Elles peuvent paraître lentes, modestes, mais elles sont essentielles et nous mènent droit vers notre objectif. Puis-je risquer de les compromettre en réagissant intempestivement à tel ou tel fait ? Quitte à le prendre sur soi-même ; parfois, il faut savoir encaisser. La Tunisie ne doit pas tomber. Elle doit rebondir sans cesse et se tenir debout. C'est l'essentiel !».
6 heures du matin. Comme chaque jour, le chef du gouvernement est déjà à La Kasbah. Ses ennuis de santé l'y avaient éloigné plusieurs jours. Ce qui devait être un simple bilan de routine à l'Hôpital militaire l'avait contraint finalement à deux hospitalisations, l'obligeant ensuite à garder la chambre chez lui, sans pouvoir y tenir longtemps, pressé qu'il est de reprendre sa «mission ». Si sa maladie a encouragé les candidats à arborer costume-cravate, à affiner leurs C.V. et à harceler les principaux décisionnaires pour les recevoir «en ultimes sauveurs», elle lui a valu une vague non négligeable d'affection et de considération auprès de nombreux Tunisiens. Sans pour autant changer leurs avis critiques sur sa gestion des affaires de l'Etat. Habib Essid ne changera pas. C'est son style.
«C'est des épreuves qu'on tire les leçons pour la victoire»
Dans le calme absolu des premières heures de la journée, le chef du gouvernement lit attentivement son courrier, l'annote, signe les textes réglementaires. En route, il avait parcouru les journaux et suivi sur son téléphone portable les principaux titres de la presse internationale. Ce jour-là, de fin mars, l'actualité est plutôt «clémente». La dernière alerte aura été pour lui le lundi 7 mars 2016. A 05h12, déjà prêt à prendre la route pour La Kasbah, il est prévenu de l'attaque contre Ben Guerdane. Changement de programme, il appelle le président Caïd Essebsi, matinal lui aussi, et prend l'attache des ministres concernés et chefs militaires et sécuritaires. Encore une crise, une grave crise à gérer minute par minute. En 13 mois déjà à la tête du gouvernement, mais aussi près d'une année en 2011 au ministère de l'Intérieur, il en a déjà l'habitude. n n n
n n n «Nous apprenons beaucoup de ces épreuves, confie-t-il à Leaders. Ce sont les leçons que nous en tirons qui pavent la voie de la victoire».
Le ministre directeur du cabinet et des conseillers sont déjà là. Tout s'enchaîne rapidement, le programme de la journée est déjà bien chargé. Habib Essid passe quelques coups de fil pour s'enquérir de telle ou telle question, actualiser telle information. Les premiers rendez-vous commencent à 7h30. Et c'est parti jusque tard dans la soirée. Habib Essid n'est pas un noctambule. Ses entretiens sont officiels, figurent sur son agenda et ne portent que sur ce qui concerne l'Etat», affirment ses proches à Leaders. «Il n'a pas le temps, ni le tempérament pour le grenouillage», ajoutent-ils. Est-il pour autant, sans réseaux, enfermé dans sa bulle, coupé des réalités du pays ? Essid en sourit.
Qui soutient Essid?
Sur qui peut compter Habib Essid en fait? Les forces armées et sécuritaires, républicaines, sont d'un patriotisme exemplaire et d'une loyauté sans faille à l'égard de l'Etat. Elles en payent le prix en martyrs et en récoltent les dividendes en victoires contre le terrorisme. Mais quid des politiques ? La coalition et ses partis membres, c'est la coalition. Nidaa Tounès, entre ce qui en reste et les dissidents ? L'Assemblée des représentants du peuple, c'est l'Assemblée. Les membres du gouvernement ? La solidarité et la loyauté ne sont pas la vertu cardinale de certains. L'administration ? Ne suscite-t-elle pas quelques soucis. A-t-elle renoué avec la performance et le dynamisme qui lui sont exigés, ne serait-ce que pour consommer les crédits obtenus ? Carthage? Sans doute. La communion est totale, dans le respect, la considération et le sort commun scellé, chaque jour davantage, face aux défis et aux épreuves. Tant que Habib Essid ne sera pas confronté à une grande crise publique, ne commettra pas l'irréparable, ne franchira pas certaines lignes rouges, la confiance lui sera maintenue. Caïd Essebsi comme Rached Ghannouchi ont encore besoin d'un profil comme le sien pour «gérer la maison» en première ligne. Non seulement il ne dérange personne, ne fait pas de vagues et évite toute frasque, mais aussi il ne conteste pas leur autorité et n'affiche aucune ambition politique. «Je connais bien le périmètre de mes attributions, déclarait-il récemment sur Watanya 1 et France 24. Je m'en tiens là et je les exerce pleinement», ajoutera-t-il. Ses relations avec les trois présidents sont-elles exemplaires, lui demandent Taoufik Mjaied et Ilyès Gharbi? «Actuellement, oui! Elles sont exemplaires», répondra-t-il sans hésitation. Même si le terme «actuellement» concerne un moment précis, relèvent des observateurs attentifs.
«Pour le moment, et contrairement à tant de rumeurs, la priorité de Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi n'est pas de changer de chef de gouvernement, affirment les habitués du sérail. D'importantes échéances pointent à l'horizon, en plus des impératifs sécuritaires et économiques». Tout porte alors à croire que Habib Essid doit continuer le travail engagé.
La politique a toujours des raisons...
S'accroche-t-il pour autant au poste ? Nourrit-il d'autres ambitions ? Ceux qui le connaissent bien l'exonèrent de pareilles tentations. «Son désir le plus ardent, confient-ils, c'est de pouvoir retrouver, après la fin de sa mission, sa petite famille, ses petits-enfants et son verger, près de Borj El Amri.» Joli plan en perspective. Mais la politique a toujours des raisons que la raison ignore.
Habib Essid restera encore à La Kasbah, tant que son contrat n'est pas entièrement accompli. Tant que ses détracteurs l'auront épargné. «Dans un quinquennat, explique un politologue, le mandat habituel d'un premier chef de gouvernement est souvent de deux ou trois ans, le temps de lancer le programme et de doper le système. Son successeur aura à accélérer le rythme avant l'ultime échéance». C'est en temps normal et sans prendre en compte les «spécificités tunisiennes». Un jour ou l'autre, Habib Essid sera «sacrifié». Son départ résoudra-t-il alors les vrais problèmes de la Tunisie ?
Combien de temps sont-ils restés ?
Béji Caïd Essebsi : 10 mois
• Du 27 février 2011 au 24 décembre 2011
Hamadi Jebali : 14 mois et 13 jours
• Du 24 décembre 2011 au 13 mars 2013
Ali Laarayedh : 10 mois et 16 jours
• Du 13 mars 2013 au 29 janvier 2014
Mehdi Jomaa : 12 mois et 8 jours
• Du 29 janvier 2014 au 6 février 2015
Habib Essid : 13 mois
• Du 6 février 2015 au ...
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