Dans son discours ce vendredi à l'ARP, le chef de gouvernement a fourni quelques chiffres sur la situation de certains secteurs et des finances publique : La production du phosphate a régressé de 60 %, et son volume actuel est celui de 1928,je dis bien 1928, à une époque où la pelle et la pioche étaient utilisées pour l'extraction du phosphate du puits de la mine. * Il en est de même pour le secteur des hydrocarbures et le tourisme. La baisse de la production et de la productivité a engendré un faible taux de croissance au cours des cinq dernières années, s'élevant à 1,5 % environ. Point de croissance, point d'emploi : un point dans le taux de croissance génère entre 15 et 20 mille postes d'emploi. Comment avons nous procédé pendant 5 ans avec un aussi faible taux de croissance, en échouant à créer des postes d'emploi effectifs, qu'avons nous fait pour employer les gens? Nous les avons tout simplement embauchés dans la Fonction publique : nous y avons recruté 112.000 nouveaux fonctionnaires, sans compter les recrutements opérés dans les entreprises publiques. * La masse salariale était de l'ordre de 6,7 milliards de dinars en 2010. Aujourd'hui, elle s'élève à 13,4 milliards de dinars, soit le double. Il convient de préciser, à cet égard, que l'augmentation des salaires n'est pas un problème en lui -même, notamment suite à une révolution dont la finalité était la dignité nationale,toutefois cette augmentation devient problématique lorsqu'elle coïncide avec la baisse de la production et de la productivité. Conclusion: la masse salariale et les dépenses ont augmenté alors que les revenus des secteurs du phosphate et du tourisme ont diminué. Nos dépenses dépassent nos revenus, d'où le déficit du budget de l'Etat qui nous a poussé à recourir à un endettement excessif, c'est ainsi que le volume de la dette s'est sensiblement accru, tant et si bien que nous nous trouvons face à une spirale infernale : déficit / crédits / endettement. A ce sujet, il y a lieu de citer un seul chiffre : l'endettement de l'Etat en 2016 s'est élevé à 56 milliards de dinars, contre 25 milliards de dinars en 2010, ce qui représente 62 % du PIB, soit une augmentation de 21%. (A suivre) Lire aussi Youssef Chahed devant les députés : Nous avons réussi notre transition démocratique, mais… (1) Youssef Chahed : la production du phosphate a régressé de 60 % et son volume actuel est celui de 1928 (2) Youssef Chahed : 2017, l'année de tous les risques (3) En tant que Tunisiens, nous sommes tous responsables (4) A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles (5) Youssef Chahed : l'assainissement des finances publiques et l'égalité devant l'impôt (6)
