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Seules l'innovation et l'audace peuvent sauver une économie
Publié dans Leaders le 06 - 09 - 2016

En juillet 1997, une crise économique grave toucha les pays de l'Asie du Sud-Est. Il s'en suivit une crise monétaire (forte dépréciation des monnaies asiatiques). La Malaisie est le pays qui s'en est sorti le plus rapidement alors qu'il était particulièrement visé par les spéculateurs.
Le premier ministre de l'époque, Mahathir Mohamad, qui avait pris la tête du ministère des finances, imposa, de sa propre initiative et contre les directives du FMI, un contrôle strict des capitaux et de la convertibilité de la devise nationale, le ringgit, à la fois pour les échanges commerciaux et les flux d'investissement.
Le 1er septembre 1998, Mahathir Mohamad annonça des mesures extrêmes destinées à éviter la spéculation et mises en application à partir du 30 septembre : taux de change du ringgit fixé par la banque centrale ; accès aux devises sévèrement limité pour les résidents malaisiens ; interdiction de toute transaction en ringgits à l'étranger (les règlements destinés aux exportations et importations doivent être effectués en dollars) ; obligation aux Malaisiens et aux étrangers de conserver les actions malaisiennes qu'ils achètent pendant au moins un an avant de les revendre. En quelques mois, la croissance domestique et les exportations avaient repris, une partie des réserves en devises avaient été reconstituées, la Bourse était de nouveau à la hausse ; tout semblait justifier le défi audacieux lancé par le Dr. Mahathir à la position conventionnelle. Ce qui prouve qu'en temps de crise, il faut oser prendre des décisions efficaces et intelligentes, en dehors des règles habituelles, surtout si ça ne coute rien. Le savoir local et l'audace est plus efficace que les recettes imposées par le FMI. D'autres exemples en Islande et en Equateur peuvent être consultés, ils démontrent le même résultat.
J'ose donc présenter ici une proposition à Monsieur le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT, aujourd'hui autonome) et à Madame la ministre des finances du gouvernement d'« union nationale ».
Le dinar se dévalue rapidement actuellement face aux monnaies étrangères. Suivant les directives du FMI, la BCT a décidé de ne plus le soutenir comme elle le faisait auparavant. Cette dévaluation continue appauvrit le plus grand nombre des acteurs de la société et de l'économie tunisienne. Le citoyen tunisien voit l'argent fondre dans sa poche, l'inflation importée l'atteint dans son pouvoir d'achat. Les industries tunisiennes trouvent des difficultés accrues à importer leurs matières premières et leurs machines. Plus grave encore : les dettes extérieures de l'Etat augmentent d'une manière artificielle et rapide puisqu'elles sont remboursées en devises alors que les impôts sont collectés en dinars.
Voici une innovation dont je pense qu'elle permettrait de corriger au moins partiellement cette situation.
Les causes de la non stabilisation du taux de change sont dues essentiellement à deux facteurs, la baisse des exportations et l'augmentation des importations. Je propose donc que la BCT autorise les exportateurs et les importateurs à ouvrir des comptes en divises dans les banques tunisiennes, qu'elle oblige toute compagnie exportatrice à déposer sur ces comptes le produit de la vente des marchandises exportées, et qu'elle lui impose l'obligation de l'y laisser pendant au moins une semaine. Autrement, ils paieront une taxe spécifique de 20% sur les recettes d'exportation non rapatriées en Tunisie. Au-delà de ce délai la compagnie pourra transférer ses devises ailleurs suivant ses besoins (achats, distribution de bénéfices, investissements à l'étranger, …). Les devises ainsi déposées dans les banques tunisiennes augmenteront les réserves de la Tunisie, au moins provisoirement. Mais quelle différence cela ferait-il me demanderiez-vous ? En fait, actuellement, la BCT ne voit pas la couleur de cet argent, même pour une seconde. En effet, les seules devises que les sociétés étrangères totalement exportatrices introduisent en Tunisie sont celles qui payent les salaires, les loyers et autres dépenses d'électricité et d'eau. Le reste de leurs flux financiers se passe entièrement à l'étranger bien que comptabilisé par la BCT dans les importations, exportations et recettes d'exportation, d'une manière factice.
Par ailleurs, tout le commerce parallèle fonctionne aujourd'hui grâce au trafic illégal de devises. Les marchandises importées de Chine ou de Turquie sont payés là-bas en liasses de billets de mille dollars achetés frauduleusement. Et … il se peut que ces devises servant à l'importation soient liées, hors de Tunisie, à celles de l'exportation.
L'autorisation d'ouvrir des comptes en devise ou en dinars convertibles (DC) pour ces commerçants importateurs et l'interdiction d'importer des containers qui ne sont pas payés par des lettres de crédit via les banques va diminuer la frénésie d'achat de devises sur le marché noir. Le paiement se fera sur la base de factures pro forma, ce qui permettra aussi d'avoir des statistiques plus précises sur nos importations et on saura ce qu'il y a dans les containers, ce qui n'est pas le cas actuellement. Ces mesures vont aussi permettre aux services des impôts de mieux contrôler le commerce parallèle. Les sociétés importatrices se trouveront dans l'obligation s'exporter à leur tour pour alimenter leur compte en devises.
Les simples citoyens qui perçoivent des devises de l'étranger, pour une raison ou pour une autre, doivent aussi bénéficier de l'autorisation d'ouverture de comptes en dinars convertibles.
Les devises ainsi thésaurisées dans les banques tunisiennes, même pour un temps limité, seront comptabilisées dans la richesse du pays et participeront à relever le taux de change du dinar et maintenir notre niveau de vie en stabilisant le pouvoir d'achat.
Des mafias se sont installées dans notre pays et s'enrichissent d'une manière ostentatoire sans payer d'impôts et par le fait même nous appauvrissent.
Ces mesures sont peu couteuses mais elles vont rapporter gros à l'Etat. À travers ce genre de politiques, et surement d'autres encore plus ambitieuses, les autorités financières doivent prendre action contre le trafic financier qui mine notre économie et nous rapproche jour après jours d'une crise dévastatrice.
Dr. Ahmed Bouazzi
Professeur des universités
Membre dirigeant du parti Ettahalof Eddimokrati


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