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Lotfi Zitoun - A propos de la Loi 52 : Envoyer un signe de confiance à notre jeunesse
Publié dans Leaders le 16 - 01 - 2017

" Il est aujourd'hui de notre responsabilité de dirigeants de dépénaliser purement et simplement la consommation de produits aujourd'hui illicites et de nous concentrer sur d'autres sujets prioritaires comme l'éducation ou le travail". C'est ce que recommande Lotfi Zitoun, proche conseiller du chef d'Ennhadha, Rached Ghannouchi, dans une tribune libre adressée à Leaders.
Le débat sur l'abrogation de la loi 52 en Tunisie alimente en ce moment les médias tunisiens. Si le projet de loi prévoit de renforcer la prévention, il n'exclut pas la sanction pénale. C'est, à mon avis personnel, une grosse erreur.
L'abrogation de cette loi ne peut se faire de manière partielle. Et le refus d'auditionner la société civile sur le projet de loi relatif aux stupéfiants montre bien le fossé qui est en train de se creuser entre les autorités tunisiennes et la population des jeunes. Cette marginalisation de la société civile et ce refus de dialoguer sont dangereux. Tout d'abord parce que les chiffres liés à l'application de la loi 52 sont affolants : près d'un tiers de la population carcérale serait composée de jeunes Tunisiens ayant consommé des substances illicites. Parmi eux, de nombreux étudiants et élèves. Nos enfants.
Au-delà des simples statistiques, cette loi 52 est un non-sens. Là où la jeunesse tunisienne tente de se reconstruire après des décennies de dictature et au moment où de nombreux pays à travers le monde revoient leur position quant à la légalisation des drogues douces — le Portugal a dépénalisé son usage, préférant le traitement à l'emprisonnement, ce qui a considérablement permis de faire diminuer le nombre de décès dus à la consommation de drogues —, la loi 52 brise des vies dans notre pays pour des erreurs de jeunesse relativement inoffensives et oblige les condamnés à vivre avec un casier judiciaire qui peut les mener au grand banditisme voire à être recrutés par des groupes terroristes.
Une loi qui symbolise aussi à elle seule la répression policière sous Ben Ali, qui stigmatise les consommateurs qui se retrouvent fort dépourvus lorsqu'ils ont besoin d'une aide psychologique ou médicale. La consommation de « cannabis » isole ses usagers, qui n'ont comme seule issue que la prison. Il est temps de mettre fin à un texte qui va tristement fêter ses vingt-cinq en mai prochain.
Parce que nous avons été jeunes, parce nous avons pour la grande majorité d'entre nous un jeune frère, un jeune cousin, un jeune neveu ou un jeune voisin qui risque la prison pour avoir fumé un jour de la « zatla », nous ne pouvons accepter cette situation. Mais aussi parce que nous sommes les garants de ces jeunes Tunisiens. Là où certains n'y voient qu'un problème pénal, j'y vois un fléau sanitaire pour nos concitoyens, la loi 52 empêchant les autorités de contrôler la qualité d'un produit consommé à grande échelle par les jeunes générations. Supprimer le risque associé à la consommation de cannabis permettrait par la même occasion de mettre fin à cet interdit qui attire tant les consommateurs. Modifier de manière conséquente la loi 52 serait avant tout un signe de confiance envoyé à notre jeunesse, notamment parce que les textes mettent au même niveau toutes les drogues et que cela l'amène à beaucoup de confusion, notamment lorsqu'on lui propose des drogues plus « dures » lors de séjours en prison.
Une jeunesse qui n'a rien à faire derrière des barreaux aux côtés de criminels au long cours. Une jeunesse que l'on voit comme coupable alors qu'elle est en réalité victime d'une loi répressive. Si la « zatla » est un mal et elle l'est, elle n'est aussi que le symptôme d'une maladie qu'il faut guérir à la source : c'est en offrant à la jeunesse un avenir meilleur, loin des cellules des prisons, que celle-ci reprendra confiance en ses dirigeants. C'est en sortant de cette hypocrisie qui consiste à pénaliser la « zatla » tout en continuant à autoriser la vente d'alcool et de cigarettes que nous retisserons un lien avec cette jeunesse. Et c'est en offrant un avenir à une jeunesse en mal de perspectives que nous permettrons à cette dernière d'espérer. Il est aujourd'hui de notre responsabilité de dirigeants de dépénaliser purement et simplement la consommation de produits aujourd'hui illicites et de nous concentrer sur d'autres sujets prioritaires comme l'éducation ou le travail.


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