Carrefour Tunisie lance un catalogue 100% créé par l'intelligence artificielle en Tunisie    La BTE franchit une étape stratégique : migration réussie vers le standard international SWIFT ISO 20022    Zakat 1447 : le Mufti fixe le seuil pour l'huile et les dattes    2026 : dizaines de milliers d'emplois publics pour les Tunisiens    Jamila Boulakbèche et Isra Ben Taïeb remportent 2 médailles d'or aux Jeux de la Solidarité islamique 2025    La Tunisie brille à Johannesburg : SOPAL récompensée pour son excellence Kaizen    Tunis : quatre filles arrêtées pour agression devant un lycée    Omra 2025 : Attention aux agences non autorisées !    Hafedh Chekir: S'alarmer ou s'adapter face à la baisse de la natalité ?    Météo en Tunisie : temps peu nuageux, températures stationnaires    Foued Kacem devient le nouveau président de l'Etoile du Sahel    Belhassen Trabelsi échappe encore à la justice tunisienne    Match Tunisie vs Mauritanie : où regarder le match amical préparatif à la CAN Maroc 2025 du 12 novembre?    State of Play Japan : toutes les nouveautés et annonces Xbox dédiée aux jeux japonais et asiatiques    Où et quand suivre Tunisie–Mauritanie, le match amical de ce mercredi ?    À partir d'aujourd'hui, la circulation chamboulée sur l'avenue Taïeb Mhiri pour six mois    Drones en Tunisie : des mesures pour encadrer leur usage    Non-allaitement: Un silence couteux que la Tunisie ne peut plus se permettre    Météo en Tunisie : temps partiellement nuageux, températures en légère hausse    Tougaï quitte le rassemblement des Fennecs    La BTE franchit une étape stratégique: migration réussie vers le standard international SWIFT ISO 20022    Démographie: Radioscopie d'une Tunisie en profonde mutation    Ooredoo Tunisie s'associe à Dora Chamli pour promouvoir le padel et le talent tunisien sur la scène mondiale    Marathon COMAR de Tunis-Carthage dans une 38e édition : Courons pour une Tunisie plus verte    Hafida Ben Rejeb Latta ce vendredi à Al Kitab Mutuelleville pour présenter son livre « Une fille de Kairouan »    Quand Mohamed Salah Mzali encourageait Aly Ben Ayed    La pièce Les Fugueuses de Wafa Taboubi remporte le Prix de la meilleure oeuvre de la 3e édition du Festival National du Théâtre Tunisien    Amina Srarfi : Fadl Shaker absent des festivals tunisiens    Dhafer L'Abidine à la Foire du Livre de Sharjah : Les histoires doivent transcender les frontières    Sarkozy fixé ce soir sur sa libération    Tunisie: Financement de projets d'excellence scientifique    Décès du Pr Abdellatif Khemakhem    La Fête de l'arbre: Un investissement stratégique dans la durabilité de la vie sur terre    Nouvelles directives de Washington : votre état de santé pourrait vous priver du visa américain    Justice tunisienne : 1 600 millions pour lancer les bracelets électroniques    Tunisie : Le budget de la Culture progresse de 8 % en 2026    L'Université de la Manouba organise la 12è édition du symposium interdisciplinaire "Nature/Culture"    Qui est le nouvel ambassadeur de Palestine en Tunisie, Rami Farouk Qaddoumi    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    Suspension du Bureau tunisien de l'OMCT pour un mois : les activités à l'arrêt    Elyes Ghariani: Comment la résolution sur le Sahara occidental peut débloquer l'avenir de la région    Mondher Khaled: Le paradigme de la post-vérité sous la présidence de Donald Trump    Congrès mondial de la JCI : la Poste Tunisienne émet un timbre poste à l'occasion    Attirant plus de 250 000 visiteurs par an, la bibliothèque régionale d'Ariana fait peau neuve    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    Ligue 1 – 11e Journée – EST-CAB (2-0) : L'Espérance domine et gagne    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    Lettre manuscrite de l'Emir du Koweït au président Kaïs Saïed    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une soirée aux urgences
Publié dans Leaders le 01 - 12 - 2008


Une soirée aux urgences:
Il existe un monde dont je n'avais jamais soupçonné l'existence avant qu'une petite mésaventure m'amena tout droit vers la porte des urgences d'un grand hôpital de Tunis. Ma longue soirée débuta vers 22h lorsqu'un proche s'était ouvert une plaie sur l'avant bras à la suite d'un accident domestique banal comme il y en a tant.
Dans un couloir sombre où on attendait patiemment notre tour, s'opérait un formidable brassage entre les différentes couches sociales. Mais ce qui avait retenu mon attention, c'était la grande tension qui y régnait. On s'y serait cru dans une foire d'empoigne. Les gens ne se parlaient pas, ils hurlaient, ils vociféraient, ils se regardaient en chiens de faïence, ils en venaient presque aux mains. Le problème, c'est que dans ce brouhaha, on ne savait pas qui avait tort et qui avait raison car de pareilles conditions génèrent souvent des situations irrationnelles.


C'est peut-être cela qui poussa un interne de garde à user de ses cordes vocales pour faire vibrer cette salle d'attente comme s'il voulait rappeler à tous ceux qui attendaient qui était le maître des lieux. Mal lui en a pris puisque les cris reprirent de plus belle. Un patient qui s'efforçait, jusque là de garder son calme interpela soudainement un médecin sur un ton comminatoire, lui reprochant de lui avoir prescrit un médicament « inapproprié » selon ses dires

A l'autre bout du couloir, un autre malade pointait un doigt accusateur vers un infirmier qui, apparemment, n'en avait cure. Un médecin qui passait en coup de vent lança, désabusé : «décidément, la blouse blanche n'impose plus le respect.» Mais les plus bruyants étaient les parents des malades et surtout des accidentés. Ces derniers étaient, paradoxalement, calmes, stoïques même, appelant parfois leurs proches à la raison.

Une heure après, ce n'était toujours pas fini. Un soulard venait régler quelques comptes avec un ouvrier et c'est grâce à l'intervention des gardiens que le malentendu est levé. Bref, une véritable cour des miracles. Plus d'une fois, le ton montait jusqu'à atteindre le point de non retour ou presque puisque l'irréparable n'aura pas lieu, personne ne tenant à franchir la ligne rouge.

Malgré la présence de nombreux vigiles, on n'arrivait pas à se sentir à l'aise, mais faute d'alternative on prenait notre mal en patience en attendant que notre messie daigne prodiguer ses soins.

Les visages inquiets et les victimes d'accidents de la voie publique qu'on ramenait en catastrophe et surtout la vue du sang dont étaient couverts certains accidentés ne faisaient que raviver notre angoisse. En entendant certains malades crier leur souffrance et désapprouver cet accueil peu enviable à leurs yeux on se perd dans notre jugement ne sachant plus quel parti est le plus à plaindre.

Vers 3 heures du matin, la salle commençait à se vider de ses occupants, les accidentés ont été acheminés vers les services concernés. Leurs parents sont rentrés les uns rassurés, les autres inquiets. La salle devint calme, le personnel plus souriant, des discussions s'engageaient entre les patients, chacun s'enquérant de la santé de l'autre, une fraternité s'établissait entre des gens qui, quelques minutes auparavant, se lançaient des invectives. Quelques uns s'échangeaient leur numéro de téléphone, d'autres se donnaient même l'accolade se perdant en excuses sur leur comportement de tout à l'heure.

Après quelques heures d'attente, ce fut enfin notre tour de nous présenter. Quelques points de sutures, un interrogatoire soigneux et un au revoir venait clore notre soirée mouvementée. Le médecin s'excusa pour notre longue attente nous expliquant qu'en médecine on ne pouvait appliquer le célèbre adage : «premier arrivé, premier servi» vu que les cas sont traités suivant l'urgence qu'elles présentent.

Nous partîmes, heureux tout de même de pouvoir rentrer, priant le ciel de ne plus avoir à y retourner.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.