On est habitué, malgré le progrès dans le domaine médical en Tunisie, au personnel qui traîne dans les urgences. On est habitué aux attentes interminables, pendant lesquelles les malades sont abandonnés à leur sort. Il est également presque tolérable qu'un un infirmier, des fois un médecin maltraitent les patients, les brusquent, au mieux les ignorent. L'habitude ne veut pas dire l'acceptation de ce qu'on subit, mais c'est plutôt une sorte de « fatalité » qui s'impose quand on n'a pas les moyens pour aller ailleurs. Néanmoins ce qui c'est passé aux urgences de Charles Nicolle dans la nuit du vendredi à samedi dépasse de loin ce dont on s'est résigné à subir. La scène qui s'est offerte aux regards des gens, malades tout comme accompagnons était du moins, insolite, douloureuse et inadmissible. La protection civile venait d'amener aux urgences une femme accidentée. Sa fille, paniquée et en état de choc, sanglotait. Un médecin est alors sorti d'une salle d'examen, en criant et en sommant la fille de cesser le vacarme. Si l'émotion explique, voire excuse le vacarme de l'accompagnante, rien n'explique les cris et le comportement du médecin. Ce dernier a aussi exigé que l'on fasse sortir la dame des urgences alors qu'on ne l'a même pas encore examiné. Elle était encore sur le brancard de la protection civile. Un agent de la protection civile intervient pour, rappeler au médecin l'état alarmant de la dame accidentée. Mais le médecin, continua à crier de plus en plus fort comme pour se faire mieux obéir. Il affirma même qu'en qualité de médecin, il peut, tout de suite et sans examen, confirmer que la dame va bien puisque ses paupières clignotent. Les agents de la protection civile finirent par obtempérer, sous les menaces du médecin qui les menaçait de rapporter le cas à leurs supérieurs en ces termes : « Vous allez voir demain ce qui se passera avec votre patron, je ne laisserai point l'affaire s'arrêter là ! ». Hautain, il n'a sûrement pas supporté qu'un agent de la protection civile lui rappelle que la femme est un « cas urgent » ! Hajer AJROUDI ------------------------------------------------- Réponse de la direction de l'hôpital Nous avons contacté la direction de l'hôpital afin de recueillir leurs commentaires sur cette affaire. La Direction nous a alors assuré qu'une enquête sera ouverte afin de savoir quel médecin était de garde ce soir là et pourquoi il a réagi de la sorte. Un rapport sera ensuite adressé au ministère de la Santé publique qui prendra les mesures adéquates. La direction a tenu à rappeler que le bien être du malade et les soins auxquels il a droit, même s'il n'a pas d'argent, sont parmi les principes fondamentaux du ministère de la Santé publique qui y veille scrupuleusement.