«Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots.» Martin Luther King. Embrigadée dans un système politique qui multiplie les centres de décisions et dilue l'autorité, la Tunisie souffre d'un mal de gouvernance et d'absence de gouvernail solide à même de mener le pays à bon port. Ce régime, hybride, bâtard, retenu, en 2014, par des courants politiques assoiffés de pouvoir et de dictature politico-religieuse et n'ayant aucun souci de l'avenir du pays et de son peuple, vise délibérément – sous couvert de démocratie et de liberté - à assurer le flottement et le flou artistique afin de mener le jeu dans les coulisses à travers des instances secrètes et un système économique parallèle qui récompense les fidèles collabos et réprime et même assassine les plus récalcitrants. Les symptômes de cette gangrène qui paralyse le pays depuis 8 ans ne cessent de s'aggraver avec la perte de l'autorité de l'état, la valse des intérêts et des alliances, la pléthore des partis politiques, la dilapidation des caisses de l'état, la médiocrité des responsables au pouvoir et la montée des revendications sociales allant de pair avec la perte de la valeur ‘'travail‘'. Le prestige de l'état s'effiloche avec la mise sous tutelle des institutions du pays dont des forces occultes tirent les ficelles. C'est ainsi que la justice met sous silence les dossiers les plus brûlants qui préoccupent l'opinion publique comme le système de gouvernance secret, l'envoi de nos jeunes en Syrie et en Irak et le financement frauduleux des partis politiques et des associations qui gèrent et alimentent le terrorisme depuis l'époque de la ‘' Troika ‘'. Les conséquences tragiques de ce mal endémique met le pays à genoux: * Le Dinar dégringole, * Le pouvoir d'achat s'amenuise, * L'inflation bat de l'aile, * La classe moyenne dépérit, * Le système éducatif est à la dérive, * Le secteur de la santé est lui même malade, * La jeunesse n'a plus le moral, * Les compétences s'exilent. On arrête là, me diriez-vous? Hélas, on découvre, avec stupeur, une stratégie de destruction des fondements de la nation par la création de ‘' goulags ‘' destinés à former une milice programmée pour détruire et tuer. On se retrouve confrontés à des hommes d'affaires crapuleux qui contrôlent l'économie et font augmenter les prix à leur guise tout en bénéficiant de la protection des responsables au pouvoir et des partis politiques qu'ils financent. Enfin, on se rend compte que les services secrets étrangers sillonnent le pays du nord au sud avec la complaisance et la complicité de leurs hommes de main qui se cachent derrière leurs fonctions officielles ou leur immunité. Plus grave encore: le spectre de la diffamation et de la haine envers les esprits libres, notamment les intellectuels et les journalistes surgit de nouveau. Des appels à la mort sont proférés. L' UGTT, seul rempart de la pérennité de la nation et du peuple encore debout réagit. Mais la tâche est immense pour redresser la barre: Les instances internationales classent notre pays au plus bas des échelons alors que notre classe politique qui n'a aucune classe, fomente les plans les plus sordides pour gagner les prochaines élections et garder la main mise sur '' les affaires'' faisant fi des velléités et des doléances du pauvre citoyen lambda. Avec nos politiciens de pacotille, le pays part en vrille et le citoyen boitille. Le Président de la république qui a fait le choix du "tawafek", peut-être pour faire éviter au pays un bain de sang, a contribué à alimenter cet état de léthargie qui paralyse l'économie. Quant à l'occupant de la Kasbah, il fait la sourde oreille à la propagation du mal larvé qui ronge le pays et continue à alimenter ses propres ambitions politiques. Enfin, nos chers députés se dépêchent de consolider leur business juteux monté sur le dos de tous ceux qui les ont élus. Des voix s'élèvent pour attirer l'attention sur les dangers imminents qui guettent le pays. Notre chère Tunisie a besoin de tous les tunisiens pour la sauver du pétrin. Il est urgent de changer notre système politique à 3 pôles ainsi que le mode de scrutin. Il faut absolument que les huit millions d'électeurs et surtout les jeunes en âge d'aller aux urnes, accomplissent leur devoir électoral et fassent le bon choix, car, en définitive, nous n'avons que les gouvernants qu'on mérite. Mohamed Hachani