Il semble que les concessions faites par le président du gouvernement, Youssef Chahed n'ont pas abouti aux résultats escomptés pour s'attirer la sympathie de la Centrale syndicale et lui faire enterrer la hache de guerre. Les acquis sont ce qu'ils sont, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) veut faire tomber celui qu'elle considéré à l'origine de la situation catastrophique en Tunisie. L'UGTT a la rancune très enracinée et ses dirigeants semblent détenir les rennes de la décision en faisant chuter ce qui gênent, grâce à sa puissante audience auprès de la classe laborieuse, dans le pays. Cette puissance, elle l'avait illustré, avec l'éviction de l'ancien ministre de l'Education, celui des Affaires religieuses, sous le gouvernement de Habib Essid, le bras-de-fer engagé avec l'actuel ministre de l'Education, avec pour résultat les perturbations durant l'année scolaire écoulée et, pour finir, son entêtement à avoir la tête du président du gouvernement actuel, Youssef Chahed. Le secrétaire général de l'union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a confirmé, mardi à Bizerte, la position de la centrale syndicale en faveur d'un changement du gouvernement en place. "La situation économique difficile du pays impose un changement au sein du gouvernement", a-t-il souligné, appelant, dans ce cadre, à faire face à la hausse des prix et à la contrebande "qui peuvent menacer la démocratie", insistant sur le respect des droits des retraités. Le leader syndicaliste a souligné également l'importance du rôle des jeunes syndicalistes tunisiens dans la diffusion d'une "culture qui valorise le travail et lutte contre le défaitisme". Certes, les arguments ne manquent pas pour chercher à évincer Chahed, mais la question qui se pose est si les objectifs de l'UGTT ont pour finalité de faire sortir le pays de la crise qu'il vit actuellement, surtout que Youssef Chahed n'est pas le seul responsable de cette situation, avec, notamment, le président de la République, lui-même, qui est le seul responsable, en tant que président du parti au pouvoir, de toutes les catastrophes vécues, avec son entêtement à placer son fils comme leader politique, alors qu'il avait échoué, durant toute sa vie, dans toutes ses activités, même en tant qu'homme d'affaires. Les partis politiques, en particulier Nidaa Tounès, se laissent faire, actuellement, et ont des failles tellement larges qu'il est possible de venir à bout de leur résistance. Mais, on a le droit de se demander pour qui joue la centrale syndicale, surtout que l'éviction de Youssef Chahed fait l'affaire d'un intrus dans la vie politique qui est la progéniture du président de la République, en l'occurrence le triste personnage Hafedh Caïd Essebsi qui ne fait que mener le pays au désastre. On aurait mieux compris les actions de la centrale syndicale si elle avait appelé à des élections présidentielle et législatives anticipées, surtout que les partis au pouvoir, en particulier Nidaa et Ennahdha sont à l'origine de toutes les catastrophes que nous vivons... avec leur ambition autres que celle de servir l'avenir du pays. Toutefois, agissant dans le sens des règlements de comptes, l'UGTT poursuit, aveuglément, les objectifs restreints, à savoir se venger de Youssef Chahed, en cherchant à mobiliser des partis dont certains n'ont aucune audience. Comme la langue de bois a le vent en poupe, on a annoncé, récemment que «la situation générale dans le pays et l'impact de la crise sur la marche des institutions, a été au centre d'une rencontre entre le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi et des partis politiques, des secrétaires généraux d'Al-Joumhouri, Issam Chebbi, d'Echaâb, Zouheir Maghzaoui, et du mouvement "Tunisie en avant", Abid Briki. Zouheir Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaâb a indiqué que la rencontre avec Taboubi a porté sur la crise de gouvernance en Tunisie et le besoin d'identifier des solutions sérieuses. Il ressort de la rencontre, a-t-il ajouté, que le conflit politique autour des élections de 2019 ne peut plus durer vu son impact sur la situation générale du pays. Il a été convenu aussi, selon lui, d'élargir les concertations à d'autres parties et de lancer des "initiatives sérieuses" pour sortir de la crise que traverse le pays, soit dit en passant, pour trouver les moyens d'évincer Youssef Chahed. L'UGTT avait appelé en juin dernier à un changement de gouvernement conformément aux dispositions constitutionnelles en vigueur et à des "décisions politiques audacieuses" pour le choix d'un nouveau chef de gouvernement capable de sauver le pays et de trouver des solutions à la situation de crise. L'alliance entre Nidaa Tounès qui est un refuge d'opportunistes et Ennahdha, un parti islamiste qui conduit le pays au désastre, sur recommandation de forces étrangères, est à l'origine de tous les malheurs du pays, si on prend en considération que le «Tawafek» entre ces deux partis n'est basé sur aucun programme économique réel et viable et qu'ils ont, depuis les élections législatives et présidentielle précédentes, placé des personnes inexpérimentées, mais honnêtes, au-devant de la scène pour leur faire assumer leurs errements et les bouter dehors, en leur faisant assumer la responsabilité de la dégradation de la situation. Les Tunisiens en ont ras-le-bol et les risques d'une explosion se font sentir... et, pour ces raisons, l'UGTT doit chercher à canaliser la colère d'un peuple, en appelant, plutôt, à des élections anticipées, afin de balayer ces politiciens synonymes de l'échec et qui ne sont bons que pour exposer des idées éculées sur les plateaux des télévisions. En outre, la centrale syndicale doit, du moins pour l'instant, mettre de côté ses intérêts restreints, pour penser plus sérieusement à l'avenir du pays. Youssef Chahed n'est pas le mal qui gangrène le pays... parce qu'on doit remettre en cause tout le système politique qui est défaillant et qui menace de porter le mouvement Ennahdha au pouvoir, dans un pays conduit vers un désastre certain.