Une séquence pour le moins calamiteuse pour ce nouveau parti qui entendait présider au devenir du pays! D'un côté une personne publique qui a exercé d'importantes responsabilités, de l'autre un dirigeant en exercice, tous deux embarqués dans la même formation politique. Les excuses tardives et pour le moins embarrassées et prononcées du bout des lèvres par la première ne peuvent être rattrapées et corrigées par les excuses officielles mais formelles du second. Il se trouve que par un malencontreux hasard, -mais qui en dit long sur les modalités de recrutement de certains partis-, que la personne qui a tenu ces propos infâmes est membre du parti de celui-là même qui présente des excuses d'Etat et tente d'amener un peu d'apaisement au chagrin. On croit rêver! Et les propos de la ministre de la femme sont tout aussi honteux et indignes, car quand bien même le chauffeur serait responsable c'est à l'Etat de veiller à l'application des lois. Elle se devait de se donner les moyens et savoir que l'existence d'une loi n'exclut pas sa responsabilité pleine et entière avec celle du gouvernement. Contrairement à cela, elle était dans un total déni de réalité et à la recherche de bouc émissaire. Le petit peuple des campagnes, quasi héroïque, si l'on veut bien s'attarder sur ses conditions infamantes de vie et de travail, est une nouvelle fois la victime expiatoire d'un mode de production plus proche du servage que de celui de paysannerie libre de ce 21e siècle. Mais comme si cela ne suffisait pas, ce petit peuple de femmes rurales fait l'objet d'une condescendance éhontée comme si leur sort relevait de la fatalité ou pire encore d'une nécessité, celle d'être «avantageux en coût». On mesure par ces simples et pathétiques mots, le degré d'indifférence cruelle et de cette totale inhumanité! Une personne publique qui dit finalement de manière tout à fait banale et brutale ce que certains pratiquent au grand jour et en toute impunité! Cela a assez duré! Evidemment, c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités et mettre fin à ce «marché d'esclaves modernes» en assurant à ces femmes rurales un travail décent et une vie digne. Ce nouveau drame n'est que la réplique dramatique de nombreux autres et auxquels de nombreux ministres et notamment celui de la femme qui avait promis d'y apporter remède sont coupables. Incurie gouvernementale!! Si rien n'est fait, cela risque de légitimer des pratiques odieuses, par ailleurs totalement illégales. Le petit peuple des «invisibles de la compagne» vous observe! Il entend bien, mais aussi d'autres avec lui, que vous mettiez fin à ce climat ambiant de mépris de classe! Le pays mérite mieux que cela….tenez-vous le pour dit!! Télécharger le protocole d'accord de transport des ouvriers dans le secteur agricole Lire aussi Mohamed Adel Chehida: Tragédies annoncées de la femme ouvrière agricole
