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Kamel Lazaar en hommage à Cheikh Salah Kamel : Un bâtisseur… samaritain
Publié dans Leaders le 25 - 05 - 2020

Par Kamel Lazaar - Nous venons de perdre un grand homme en la personne de Cheikh Salah Kamel. Son leadership, son activisme entrepreneurial et le rayonnement international de ses activités attestent d'un parcours riche et lumineux qui appelle aujourd'hui des hommages mérités des quatre coins du monde.
Plus que de l'homme d'affaires, je voudrais parler de l'homme tout court. J'ai eu la chance et l'honneur de le croiser au début de ma carrière. Dès lors, j'allais mener avec son groupe DALLAH plusieurs projets couvrant de nombreux pays et dont l'un des plus significatifs reste à mes yeux celui du Lac de Tunis (Société de promotion du lac de Tunis, SPLT) pour lequel Swicorp a été mandatée et a fourni l'étude stratégique et de restructuration.
''Donner de l'oxygène et de l'espace pour la ville de Tunis''
Il m'a invité à l'accompagner pour rencontrer le ministre tunisien des Finances, à l'époque, M. Nouri Zorgati. C'était en 1995. Quand ce dernier a suggéré que Swicorp soit retenue par les deux partenaires du projet à travers la SPLT, j'ai préféré, par loyauté professionnelle, avoir pour client le groupe Dallah plutôt que ce soit la SPLT. Lorsque je m'en suis ouvert à Cheikh Salah, il a eu un sourire avant de me dire : - C'est sûr qu'il n'est pas facile de travailler avec les gouvernements, mais je suis heureux malgré tout. Ce projet me tient à cœur parce que je l'avais scellé avec Bourguiba en 1978 alors que j'avais 37 ans. Le président m'avait fait l'honneur de cette concession du Lac et je m'étais engagé à y investir quelques 40 millions de dollars. Je voulais à tout prix donner de l'oxygène et de l'espace pour la ville de Tunis. Donc, si la société SPLT venait à manquer à ses engagements vis-à-vis de vous, nous paierons les frais de bon cœur.
Ainsi était Cheikh Salah. Plusieurs atouts définiront sa réussite et assureront sa notoriété. D'abord, c'était un homme qui travaillait sans relâche et à un rythme effréné, ce qui ne fut pas sans conséquences sur sa santé. Ses décisions relevaient en grande partie de l'intuition et la prise de risque était chez lui une seconde nature. Elle lui a permis de réaliser des bénéfices extraordinaires mais aussi de lui causer des pertes dont il sortait dignement. Il pouvait décider de vendre prématurément des participations importantes en sentant le vent tourner ou se retirer d'un projet pour passer la main à d'autres, comme ce fut le cas de la chaîne de télévision ART Sport. C'est peut-être cela qui a fait l'étoffe d'un homme de grande envergure au sein du monde des affaires internationales.
Il avait tout du bon samaritain
Aux qualités professionnelles de Cheikh Salah s'ajoutaient ses qualités humaines. Car cet entrepreneur avait tout du bon samaritain et plaçait la noblesse du comportement au-dessus des affaires, les valeurs avant l'argent. Sa boulimie de travail, ses activités incessantes et de toutes sortes ne relevaient pas du désir de s'enrichir à tout prix, mais de celui d'exister, d'aider, d'ouvrir des horizons aux autres et de les accompagner.
Cheikh Salah était un ardent activiste de l'investissement pour le grand bien de tous, en effet, et ses considérations se basaient sur une politique de la main tendue et un altruisme sans limites. De sorte qu'il sera l'un des pionniers d'investissement à impact social visant à lancer des projets sans condition de retour ni obligation d'un taux de rendement minimum l'essentiel restant lié à des impacts parallèles comme l'environnement, le développement, l'emploi des jeunes, etc.
Suis ton cœur, la richesse viendra!
Un jour, alors que nous dînions à Beyrouth, je lui posai une question qui me tenait à cœur : « Comment faire pour sentir une bonne affaire ? ». Il m'a répondu spontanément : « Suis ton cœur, la richesse viendra. Je l'ai interrogé de nouveau : « Quel est le facteur principal qui motive votre politique d'investissement ? » Il a répliqué : « Le développement et le bien du monde arabo-musulman. »
Ce Saoudien d'origine aimait en effet les autres pays de la région, avec une inclinaison particulière pour l'Égypte et la Tunisie. Il s'imposera peu à peu sur la scène économique mondiale comme un fervent partisan du monde arabo-musulman et un de ses meilleurs ambassadeurs. Tout en restant sensible aux préoccupations de son propre pays – il a consacré ces dernières années l'essentiel de son énergie à servir les villes de La Mecque et de Djeddah au sein de la Chambre de commerce qu'il présidait - il voulait bâtir une aire islamique unie. Et s'il sera déçu de ne pas mener à bout son grand projet de Banque centrale pour le monde musulman, il figurera comme le père de la finance islamique et son nom y restera associé.
Son fils Abdallah, - assisté plus tard par son frère Mohiédine et son cousin Abdelaziz - a repris le flambeau dès le début des années 2000. Il a depuis lors contribué à consolider le groupe et le diversifier avec la même ambition que le patriarche.
La dernière fois où j'ai parlé à Cheikh Salah, c'était au mois de septembre dernier …


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