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Les révélations du Dr Faouzi Mehdi, ministre de la Santé: Nous sommes fin prêts pour engager la vaccination
Publié dans Leaders le 07 - 12 - 2020

«Plus de deux millions de Tunisiens seront vaccinés contre le Covid-19, courant 2021, soit près de 20% de la population. Le gouvernement y accorde une priorité absolue et nous nous y préparons activement. Il faut courir avec un virus qui galope. On cherche à le neutraliser par la prévention, le dépistage et la prise en charge des patients. La vaccination ouvre de nouvelles perspectives». C'est ce qu'affirme à Leaders le ministre de la Santé, Dr Faouzi Mahdi. «C'est une très grande opération, ajoute-t-il, la première campagne de vaccination dans l'histoire de la Tunisie pour les adultes. Elle est exigeante à tous les niveaux, onéreuse et déterminante. D'abord, sur le plan scientifique pour le choix des vaccins, s'agissant d'un virus rebelle et mutant, ce qui exige efficacité et sécurité. Mais aussi sur le plan logistique pour l'acquisition, le transport, le stockage, l'acheminement aux centres de vaccination et la dispensation. Sans oublier la mobilisation du personnel qui y sera affecté et la sensibilisation.»
Pour le ministre, le choix du vaccin qui sera acquis, ses exigences spécifiques (congélation à -70° ou à un degré moindre, ou encore une réfrigération) et son schéma de déploiement seront déterminants pour la mise au point finale de la stratégie de vaccination. «Nous sommes prêts. C'est important de nous y préparer activement en tenant compte de toutes les contingences et de tous les détails, sans pour autant se précipiter, tant les données évoluent très vite. Comme nous l'avions fait pour les tests rapides, nous avons fait preuve de discernement, fait le choix nécessaire et osé quand il l'a fallu, ce qui a été probant quant aux tests acquis.»
Comment se fera l'acquisition des vaccins ? Un seul type de vaccin ou deux, voire plus ? Sera-t-il obligatoire ou non? Gratuit ou non ? Quels critères de priorisation d'accès aux vaccins ? Où aura lieu l'administration des vaccins ? Et qui financera ?
Mais aussi quelle prise en charge actuellement des patients et quel renforcement apporter au dispositif en place ?
Le Covid-19 ne saurait occulter les autres urgences de santé en Tunisie. Numérisation, télétravail, réforme des structures hospitalières, renflouement de la Cnam et de la Pharmacie centrale, et ré-architecture de regroupement des entités spécialisées : le ministre de la Santé n'a éludé aucune question.
Interview.
Commençons par l'acquisition des vaccins. Où en est la Tunisie?
Nous avons une commission vaccin au ministère qui est en charge non seulement de la veille scientifique mais aussi des aspects logistique et opérationnel. Nous sommes en contact permanent avec les équipes de l'OMS et de l'initiative Covax en charge de cette question, pour suivre au quotidien ce qui se passe sur la scène internationale et y procéder. Ainsi qu'avec la Banque mondiale quant aux possibilités de financement complémentaire. C'est une pandémie très évolutive, qui exige une étroite coordination et une totale synergie. Nous étudions également les différentes offres d'approches reçues de la part de grands laboratoires qui ont abouti à des vaccins candidats.
Deux fois par semaine, chaque mardi et vendredi, le Chef du gouvernement réunit le comité d'évaluation et de suivi de la situation pandémique déclenchée par le Covid-19. Son soutien, en connaisseur, est plein et entier, à l'instar de tous les membres du gouvernement et des parties prenantes. Nous sommes déterminés à opposer au virus une riposte dynamique, tant dans la prise en charge des patients contaminés que par la vaccination.
Combien coûtera ce vaste programme de vaccination ?
Cela dépendra du vaccin qui sera choisi et du prix négocié qui sera obtenu. La Tunisie agit dans le cadre du programme Covax piloté par l'OMS et pourra bénéficier des avantages consentis, qu'il s'agisse des quantités, du prix et des délais. Mais la note sera bien lourde. Il n'y a pas que le coût du vaccin lui-même à payer, mais aussi l'ensemble des autres charges du programme, du transport à la vaccination. D'ailleurs, nous ne savons pas encore s'il s'agit d'une seule dose ou deux, s'agissant pour certains types de vaccins candidats d'une indispensable dose de rappel.
Comment la Tunisie financera-t-elle ces coûts ?
Le vaccin est une priorité pour le gouvernement. Ainsi nous comptons sur nos propres ressources à travers le budget de l'Etat, mais aussi nous œuvrons à bénéficier du soutien de nos partenaires extérieurs.
La Banque mondiale a décidé d'y prêter son concours, en apportant un financement approprié pour certaines dépenses. Une partie sous forme d'aide et l'autre en crédit dans le cadre du soutien à des pays. La Tunisie, d'ailleurs, figure en bonne position parmi les pays concernés, ce qui renforce notre stratégie.
Certains pays donateurs (l'Arabie saoudite, etc.), et la Fondation Bill & Melinda Gates ont annoncé l'octroi d'un financement coordonné avec l'OMS au sein de l'initiative Covax. Nous espérons y être éligibles.
Le dossier en vue de bénéficier d'un accès facile à l'initiative Covax et de la Banque mondiale est-il prêt ?
Pour être éligible à ce soutien, des prérequis sont exigés dans une demande officielle à soumettre en parallèle à l'initiative Covax et en même temps à la Banque mondiale, fin novembre, pour l'une, début décembre, pour l'autre. Notre dossier est fin prêt !
La facilité Covax, codirigée par la Coalition pour l'innovation en faveur de la préparation aux pandémies (Cepi) et l'Alliance du vaccin (Gavi), opère en étroite collaboration avec l'OMS. La Banque mondiale, l'Unicef et de nombreuses autres organisations de la société civile s'y sont jointes. L'objectif est de faciliter un accès rapide aux vaccins reconnus, et d'obtenir des doses fixées à des prix négociés et des financements appropriés. Tout en apportant une série d'appuis techniques quant aux dispositifs logistiques et de vaccination.
La Tunisie s'est-elle dotée d'un plan national de vaccination ?
Oui ! Et de longue date, avec une expérience probante, depuis le début de l'indépendance, unanimement saluée. Un comité technique de vaccination a été mis en place en 2010, sous une nouvelle forme (arrêté du 4 mai 2010) et présidé par le directeur général de l'Institut Pasteur de Tunis.
Avec la pandémie de Covid-19, nous l'avons renforcé par trois sous-commissions. La première est composée d'experts en immunologie, en vaccinologie et en virologie et des représentants des institutions concernées. Elle est présidée par le Pr Louzir, directeur général de l'Institut Pasteur de Tunis. La deuxième, dirigée par le Pr Riadh Daghfous, assure la veille scientifique et la réflexion stratégique. Quant à la troisième, présidée par Dr Amel Bensaid, directrice générale des Soins de santé de base (Dssb), elle est en charge de l'opérationnel, c'est-à-dire la conduite du programme de vaccination. Œuvrant en synergie, le travail et le suivi sont quotidiens.
Les plans détaillés sont-ils prêts ?
Absolument ! Nous envisageons tous les détails et paramétrons avec précision, au fur et à mesure des avancées enregistrées et des décisions prises. Un plan de déploiement est préparé en tenant compte des différents scénarios.
Quelles sont les cibles prioritaires éligibles à la vaccination ?
Nous y travaillons sur la base de l'analyse des profils contaminés identifiés et ceux qui présentent un risque à s'y exposer le plus, en comorbidité. Le facteur âge est important pour ceux qui ont plus de 65 ans et dont l'état de santé présente des vulnérabilités. Il s'agit dans cette catégorie, des personnes présentant un risque significatif et pouvant développer une forme mortelle. Mais, ce n'est pas l'unique critère. Il s'agit de prémunir contre le virus le personnel soignant, de divers grades, y compris ceux qui sont en charge de personnes âgées, les effectifs sécuritaires, de protection civile et militaires, tous ceux qui, de par leurs fonctions, sont indispensables au bon fonctionnement de la société.
Des arbitrages seront à faire ?
Nécessairement, pour la première année. C'est l'une des contraintes du schéma de déploiement des vaccins et de la capacité réelle de vaccination. Malgré tous les efforts que nous déploierons, il serait illusoire de prétendre à une vaccination généralisée en si peu de temps.
Comment seront identifiées / inscrites les personnes considérées prioritaires ?
Comme indiqué auparavant, le ministère de la santé a un savoir-faire en vaccination. Nous envisageons, en plus, pour cette opération de faire appel au digital qui sera d'un grand apport. Nous avons décidé d'opter pour une application informatique déployée sur des terminaux mobiles qui sera mise en place dans le cadre de la stratégie vaccinale. D'ores et déjà, une start-up qualifiée est retenue pour s'en charger. Les populations cibles pourront s'y inscrire en toute facilité, en déclinant leurs identités, données santé, et autres, ainsi que leurs coordonnées, le tout sous le sceau de la protection de leurs données personnelles. Sur cette base, l'application permettra de scorer les profils et de les prioriser. Elle servira de plateforme pour l'ensemble des étapes suivantes, c'est-à- dire la notification, la prise de rendez-vous et le suivi.
Où sera effectuée la vaccination ?
Là aussi le choix du vaccin qui sera retenu et ses contraintes détermineront le déploiement de notre stratégie. S'il exige une congélation à très basse température, nous devons en tenir compte et prévoir des centres de vaccination dotés d'équipements appropriés. Notre objectif, quels que soient les arbitrages quant aux personnes prioritaires, est de couvrir l'ensemble du territoire tunisien, dans une approche « d'aller vers », mais aussi de prévoir des sites de convergence bien dimensionnés pour respecter la distanciation, et facilement accessibles. Plusieurs options sont en cours d'examen pour les grands centres, comme des espaces de foires et salons, et autres.
La vaccination sera-t-elle obligatoire ?
Il ne s'agit pas d'y forcer les Tunisiens. Ne l'oublions pas, c'est un acte médical laissé au consentement du bénéficiaire. Il s'agit d'une liberté individuelle absolue, de droit personnel, ce que nous respectons. Nul n'y sera contraint. C'est aussi de la responsabilité de tout un chacun. Notre rôle est d'expliquer et de sensibiliser. Tout l'effort de communication sera de les convaincre. Tout comme d'expliquer aux non-prioritaires les raisons des arbitrages rendus nécessaires.
Ce sera gratuit ?
C'est le principe ! Ne l'oublions pas, il s'agit pour le Covid-19 d'une maladie à déclaration obligatoire et transmissible. Jusque-là, la Tunisie a toujours dispensé les vaccins de base gratuitement et à travers ses structures de première ligne. Nous n'y dérogerons pas. Cela nous permettra également de réserver le quota de vaccins qui sera alloué à la Tunisie aux bénéficiaires prioritaires et d'y veiller attentivement.
Mais, rien n'empêche, dans une deuxième phase, d'envisager une dispensation du vaccin dans les officines privées dans le cadre de la continuité et de la proximité des services.
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