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Tunisie: Enfin une femme à la tête du gouvernement
Publié dans Leaders le 01 - 10 - 2021

Par Nizar Ben Saad - Après une période interminable et fébrile, le Président Kais Saïed a finalement porté son choix sur Najla Bouden Romdhane qui a mission de former le nouveau gouvernement dans les plus brefs délais. Cette ingénieure universitaire sera une pionnière : la Première femme tunisienne nommée cheffe du gouvernement. Cela honore la Tunisie, pays de « l'exception égalitaire homme-femme » en terres d'islam, que de voir une femme de compétences œuvrer à cette haute fonction. Un choix sans doute judicieux qui aura des répercussions favorables auprès des gouvernements étrangers qui y verront un signe patent de modernité politique et d'émancipation, dont la Tunisie peut s'enorgueillir et d'être le héraut dans le monde arabo-musulman. En outre, l'accès d'une femme aux plus hautes fonctions de l'Etat remet systématiquement en cause l'inégalité entre les genres qui a tant sévi dans notre pays.
Passer de la corruption aux réformes prioritaires
Chacun s'accorde à reconnaître que la lutte contre la corruption constitue une préoccupation essentielle pour le Président de la République dans la mesure où ce fléau destructeur entrave la croissance économique, décourage l'investissement privé étranger et réduit les ressources susceptibles d'être affectées à la maintenance des infrastructures et à la lutte contre le chômage.
Un retour immédiat à la transparence et à la bonne gouvernance sera donc une nécessité impérieuse pour le prochain gouvernement. Une mise au point nécessaire pour le Président, résolu à réarmer la Tunisie sur le plan moral.
A force de tâtonner, les dix gouvernements masculins précédents ont donné l'impression de marcher sur des œufs, incapables de mener les réformes nécessaires. La nouvelle cheffe du gouvernement sera la onzième personne à occuper cette fonction depuis 2011. Loin des attitudes sectaires et des préoccupations partisanes, elle jouira d'atouts redoutables, en particulier de la confiance absolue du Président, atouts qui lui permettront d'engager une bataille tous azimuts contre les véreux de tout bord qui se sont engraissés grâce à un régime politique fondé sur la corruption et grâce à une justice à deux vitesses.
Travailler la machine socio-économique, miser sur les projets porteurs et communiquer
Mais la lutte de ce nouveau gouvernement contre la corruption pourra-t-elle déployer parallèlement un programme socio-économique à même de résorber la crise ?
Les grands chantiers qui doivent être entamés concernent notamment la responsabilité sociale, l'entrepreneuriat, le développement durable et ses innovations. C'est pourquoi tous les espoirs sont placés dans l'actuelle cheffe du gouvernement qui, pour rassurer une population en proie au découragement, a intérêt à communiquer avec les acteurs économiques et sociaux, les médias et la société civile…
Pour relever tous ces défis, la population exige un gouvernement de compétences qui assume loin des tiraillements partisans, ses choix politiques et ses orientations économiques de justice sociale. Tout doit inéluctablement passer par un respect scrupuleux de la Loi, par le fait de redonner à la valeur travail toute sa place, par le rétablissement de l'état de droit et par l'instauration d'une paix sociale pérenne, condition sine qua non pour aller de l'avant.
Aujourd'hui, le challenge est fondamentalement économique. Nous n'avons pas que des hommes d'affaires voraces et cupides. Il y en a beaucoup qui sont de vrais patriotes soucieux d'impulser une dynamique nécessaire à l'évolution de nos régions, même les plus défavorisées. C'est au nouveau gouvernement de leur fournir un climat propice aux affaires, à même de favoriser une plongée triomphante qui devrait convaincre ceux qui hésitent encore à se jeter à l'eau, craignant de s'y noyer. L'objectif est d'accroître le nombre d'investisseurs privés pour la prospérité des générations futures. Il faut savoir prendre des risques.
Une approche interactionnelle de la relance
Face à un regrettable marasme sanitaire, politique et économique, une feuille de route en accord avec les attentes du peuple, et immédiatement opérationnelle, s'impose.
La lutte contre la corruption et les contrebandiers ne doit nullement provenir d'une approche réductrice, simplificatrice du phénomène : bien au contraire, il s'agit d'une gangrène mortifère qu'il faut extirper avec constance et témérité. Chacun de son côté pourra contribuer à sortir le pays de sa profonde crise. En réinvestissant l'argent récupéré.
Face à cet environnement hostile, l'UGTT, l'Union générale des travailleurs tunisiens demeure, qu'on le veuille ou non, demeure un interlocuteur historique incontournable. La société civile doit jouer pleinement son rôle en tant que garant de la stabilité et ossature de toute société en voie de démocratisation. Elle est appelée, dans un effort pionnier de coopération avec l'Etat, à se mettre au diapason des mutations nationales et internationales fort accélérées, en vue d'affiner ses méthodes et d'améliorer la façon dont elle abordera les futures situations qui se présenteront dans notre pays. Les forces vives du pays sont plus que jamais conviées à diversifier leurs champs d'intervention pour prémunir la société des conséquences négatives des mutations sociales, économiques et culturelles. C'est dire l'urgence et l'impératif catégorique de réarmer la Tunisie sur le plan sécuritaire, économique et financier.
L'inexorable contrainte du temps
En attendant le nouveau paradigme socio-politique tant espéré, revendication devenue plus forte et plus visible, la Tunisie souffre moralement et économiquement. La nouvelle cheffe de gouvernement n'a pas intérêt à rater l'urgence des réformes immédiates. Le temps lui est certes compté, mais elle a visiblement les coudées franches pour impulser une nouvelle dynamique en vue d'attirer des fonds pour financer la croissance future.
Loin des amalgames fâcheux, des vaines polémiques et des vexations irrespectueuses, ce qui compte, aujourd'hui, c'est la Tunisie et son peuple. L'enjeu essentiel du débat actuel est de savoir défendre nos acquis, et non de gesticuler à tous vents et dans les bras de n'importe quel manipulateur, agitateur qui essaie d'y faire obstacle.
Puisse ce nouveau gouvernement, de compétences et d'action, permettre à la Tunisie d'avancer de façon engageante et réaliste, de retrouver son lustre d'antan et de se repositionner comme il se doit au centre de la carte internationale des investisseurs. L'absence de toute conscience professionnelle et de toute autorité serait dangereuse et risquerait d'ouvrir la boîte de Pandore.
Notre sincère désir est de voir la nouvelle cheffe du gouvernement fortifier l'Etat, détruire l'esprit de routine, renforcer le contrôle des abus, libérer les énergies positives. Gageons que son énergie de géologue sera à même de sauvegarder les intérêts du pays. Toute indécision serait déplorable et ferait avorter les acquis engrangés précédemment. Toute tergiversation, pusillanimité, ne sont plus permises. Les intérêts de la Tunisie nous commandent impérieusement de remplir notre devoir.
Nizar Ben Saad


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