L'alerte est sérieuse. Plus de 800 000 ha des forêts tunisiennes ont été brûlés, le nombre des incendies ayant en 180 foyers recensés, notamment dans le Nord Ouest. Après la dévastation du patrimoine forestier, l'année dernière, notamment à Dar Chichou, dans le Cap Bon et les gouvernorats du Kef, Jendouba et Béjà, le sinistre cette aggravé cet été, le nombre des incendies ayant doublé. Si la moyenne était durant ces dernières années de 150 incendies détruisant entre 300 et 1400 ha, les dégâts jusque-là incendiés cette année sont catastrophiques. Outre les forêts, les incendies ont atteint 110 ha de cultures céréalières, 26 ha de pâturages, 8 ha d'arboriculture. N'étaient les efforts soutenus de la protection civile et de l'Armée, la facture aurait été beaucoup plus lourde. Actes prémédités pour diverses raisons, notamment volonté d'appropriation de terrains, manque de vigilance, insuffisance des moyens d'interventions déployés ? Toutes les questions sont posées.
Mais aussi : qui sont en fait derrière tous ces sinistres ? Comment y mettre fin ? Le ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem, lançant ce cri d'alarme, annonce l'ouverture d'enquêtes appropriées. Mais, c'est à un plan national de vigilance et un dispositif plus efficace de lutte contre les incendies qu'il va falloir engager, avec nécessairement la participation active des populations des zones exposées.
