Sarra Zaâfrani Zenzri, Ordre des avocats, SNJT…Les 5 infos de la journée    Un chauffeur de la Société de transport du Sahel suspendu après une infraction grave    Santé : un système d'intelligence artificielle pour améliorer la qualité des soins    Ligue 1 : sanctions financières contre sept clubs pour débordements    Fouchana-Mégrine : vers un démarrage imminent du projet de logements sociaux    Travail à l'étranger : attention aux bureaux privés non agréés, prévient l'ANETI    Rencontre à Yokohama : Zenzri souligne l'importance du groupe d'amitié parlementaire tuniso-japonais    Des milliers d'Algériens franchissent la frontière pour la Tunisie chaque jour    Flottille du Soumoud : ouverture d'un compte bancaire pour soutenir la mission vers Gaza    Kébili : Adoption du système de séance unique dans quatre collèges    3.400 nouveaux logements en Cisjordanie : une colonisation qui fracture encore le territoire palestinien    Rentrée scolaire : l'OTIC alerte sur une facture pouvant atteindre 800 dinars par élève    La Tunisie en avant défend Maduro, les internautes dégainent le sarcasme    Hédi Hamdi lance un nouveau magazine touristique, « The Gate »    14 mandats d'arrêt contre de dangereux trafiquants de drogue    Gamescom 2025 : Le rendez-vous incontournable du jeu vidéo à Cologne en Allemagne    Alexandre Bilodeau, nouvel Ambassadeur du Canada en Tunisie    Recours à l'arbitrage vidéo (VAR) à partir de la 5e journée de la phase retour    Réforme des soldes : Chokri Jarraya plaide pour le bien des consommateurs tunisiens !    Santé publique en danger : l'Ordre des vétérinaires appelle à la mobilisation contre la rage    Les Galaxy Buds3 FE de Samsung: un design emblématique, un son amélioré et l'intégration de Galaxy AI    Le SNJT alerte : le pays revient à une consécration de la politique de l'opacité    Le cas Siwar Bargaoui : un rapport d'Intersection pointe des atteintes à ses droits    À partir de septembre : Obligation d'inclure le contrat de formation pour obtenir le permis de conduire    Eya Hosni et Yasmine Radhouani offrent une pluie de médailles d'or à la Tunisie aux Championnats d'Afrique d'Haltérophilie    L'ONU s'alarme du manque d'abris à Gaza    Rentrée 2025 : voilà les prix des cahiers – 430, 930 et 1400 millimes    Trump et les dirigeants européens : vraie photo ou deepfake ?    Trump : 'Aller au Paradis', la vraie raison derrière sa quête de paix en Ukraine    Afrobasket 2025 – Barrages pour les quarts de finale : Le cinq tunisien hors sujet !    Philippines : Séisme de magnitude 4,8 frappe la province de Batangas    TICAD 9 : la Tunisie et le Sénégal réaffirment leur volonté de renforcer la coopération bilatérale    Tunisie–Cameroun : une ligne aérienne directe Tunis-Douala bientôt lancée    Météo : forte hausse des températures attendue aujourd'hui    Clôture spirituelle et envoûtante à Nabeul : "Al Maqâm" des Slatine El Hadhra fait vibrer le public    Haltérophilie : triplé en or pour la Tunisienne Eya Hosni à Accra    Dhafer L'Abidine dans le prestigieux casting du film palestinien PALESTINE 36, candidat aux Oscars 2025    Etats-Unis : Plus de 6.000 visas étudiants révoqués sous l'administration Trump    Habib Touhami: Le refus du compromis et le paysage partisan tunisien    Décès en Italie de Pippo Baudo : Le grand show-man a tiré sa révérence    Festival de Carthage : Adam enflamme l'amphithéâtre devant 7 000 spectateurs    Les Défis du Chott de retour pour une 28e édition : le Sud tunisien prend la tête de course    Après cinq ans d'interruption, le Festival d'El-Kossour renaît grâce au mécénat de SOSTEM SFBT    D'ex-capitaine des Fennecs à boss de l'EST : qui est Yazid Mansouri ?    Hommage à Fadhel Jaziri au festival Carthage 2025 à la place du concert de Ky-Mani Marley    B7L9 Art Station abrite GrassrEUts : à la découverte de la nouvelle vague musicale made in Tunisia    Taekwondo Astana 2025 : sept médailles dont cinq en or pour les champions tunisiens    Kaïs Saïed à Sejnane : la cause est nationale, il faut libérer la Tunisie !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Narcisse au miroir trouble
Publié dans Le Temps le 12 - 11 - 2016

Vient de paraitre le premier livre en langue arabe de Fethi Jouou, professeur de philosophie depuis 1982, intitulé « Les Troubles de Narcisse », une approche philosophique de la poésie de Jalal El Mokh, écrivain et poète tunisien, auteur de plus d'une vingtaine de livres dans les deux langues, arabe et français.
« Le hasard fait bien les choses, nous a confié Fethi Jouou, c'est en lisant le dernier recueil de Jalal El Mokh « Evangile de la Terre » que j'ai découvert une poésie singulière, différente de celles qui s'adressent seulement au cœur en exprimant des sentiments et des sensations lyriques, passionnés et enflammés, mais plutôt une poésie engagée qui donne à penser, à réfléchir, à méditer...J'ai découvert ainsi le rapport poésie-philosophie qui joue un rôle important dans la pensée de Jalal El Mokh... » C'est ainsi que Fethi Jouou éprouve le besoin d'en faire l'analyse d'un bouquet formé de cinq recueils poétiques écrits ces dernières années par El Mokh. Cette découverte incite donc l'auteur à lire les recueils écrits antérieurement, dans l'ordre chronologique, histoire de se faire une idée générale sur le contenu des œuvres du poète. C'est ainsi que cette étude qui vient de paraitre couvre les cinq derniers recueils, selon la date de leur parution. Voici les titres des recueils qui font l'objet de cette étude philosophique : en premier lieu, « Kana ma kada yakoun » (Et fut ce qui faillit advenir) paru en en1911, puis, « Li alla yakhoudha ahadoun iklilek » (Pour que personne n'usurpe ton bouquet), 2014 ; vient ensuite « Awdatou Annass Adhal » (Retour du texte prodigue), 2014, suivra « Khoudh Al Kassida Bi Kouwa » (Le poème dans toute la force du terme), 2015 et enfin « Injil Al Ardh » (Evangile de la Terre) en 2015. Chacun de ces cinq recueils fait l'objet d'une analyse à part, quoique la poésie de Jalal El Mokh constitue, selon l'auteur de ce livre, une même vision du monde, un même traitement des questions humaines et universelles, une même conviction du poète quant à l'envisagement de l'avenir de l'homme et surtout le même souci du poète à heurter l'individu dans sa pensée, dans sa vie et dans son être, si bien qu'il crée chez lui ce besoin de tout remettre en question et de se questionner sur son devenir.
En traitant les poèmes de ces cinq recueils, Fethi Jouou adopte donc une approche philosophique, mettant en exergue la dimension humaine, universelle et existentielle de la pensée du poète dans ses différents écrits poétiques qui, selon l'auteur de ce livre, exigent une lecture approfondie pour y dénicher les problématiques et les questions spirituelles qui concernent l'humanité toute entière. L'auteur reconnaît d'abord avoir trouvé le côté esthétique et harmonieux dans l'œuvre poétique de Jalal El Mokh, ce style noble et puissant, ce vocabulaire riche et souvent peu accessible mais bien élaboré, ainsi que ces images évocatrices surprenantes, bref tout ce qui fait la beauté et la musicalité d'un texte poétique. Mais le travail entrepris par notre philosophe Fethi Jouou consiste essentiellement à dégager les idées profondes, concrètes ou abstraites, qui se cachent derrière cette sensibilité et cette effusion poétiques. C'est ainsi que la démarche suivie par Fethi Jouou met en évidence la portée philosophique de cette poésie qui puise ses thèmes dans la civilisation humaine, depuis l'Antiquité jusqu'aux Temps modernes. En effet, selon l'auteur, Jalal El Mokh, ne se soucie pas de ses préoccupations individuelles ni de ses soucis personnels ; autrement dit, notre poète ne s'enferme pas dans sa tour d'ivoire, comme le font d'autres poètes classiques ou contemporains, au contraire, loin de tout narcissisme, il projette son égo personnel (le moi, le je) sur l'égo universel. Ainsi, les idées proposées dépassent le cadre réduit de l'individu, de l'espace et du temps, car elles concernent l'être humain dans l'absolu, c'est dire qu'il sacrifie l'individu à l'espèce. De là vient le symbolisme de cette poésie qui provoque chez le lecteur cette angoisse philosophique en le mettant en proie à une foule de questions aussi bien complexes qu'absurdes sur l'espèce humaine.
Le livre de Fethi Jouou comprend 168 pages renfermant cinq parties dont chacune est destinée à l'une des cinq œuvres étudiées. L'auteur attribue à chaque partie un titre correspondant plus ou moins au contenu du recueil. Il intitule la première partie « Les troubles de l'être entre ce qui est et ce qui a failli être », la deuxième partie est intitulée : « Dualité de l'existence et du néant à travers l'Autre », la troisième a comme titre « Le texte : retour à la source », quant à la quatrième, elle porte le titre : « Quand le poème tape fortement » et la dernière partie s'intitule : « Lecture autour du recueil Evangile de la terre ». Cette première œuvre de Fethi Jouou nous permet de voir plus clair l'ensemble des questions philosophiques soulevées dans l'œuvre poétique de Jalal El Mokh : un travail ordonné et bien développé qui nous montre à quel point le langage poétique pourrait convenir aux exigences de la vérité philosophique et que, par sa créativité, le poète pourrait atteindre la sagesse d'un philosophe.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.