Beni Khalled, le royaume des agrumes par excellence offre une originalité et une particularité agricoles à plus d'un titre. Cette cité est connue par ses agrumes qui envahissent les vergers et qui tiennent le haut du pavé et la dragée haute par rapport à la majorité des autres fruits réunis. Cette culture gagne du terrain aux dépens des autres fruits. Elle envahit en cette période hivernale nos cuisines et nos desserts. Ces fruits alléchants par leur goût sont très prisés par les consommateurs. Il suffit de faire une virée du côté de nos marchés municipaux pour voir des centaines de citoyens acquérir ces fruits si chers actuellement. Les clémentines sont à deux dinars le Kg et même plus. Les oranges font leur apparition depuis quelque temps sur nos étals. Ces fruits arrivent au bon moment pour assurer la mutation quantitative et qualitative nécessaire pour fournir un produit de choix pour le marché intérieur ainsi que le marché extérieur. Le Cap Bon demeure la première région du pays où on cultive ce fruit. Il suffit de faire une tournée du côté de Béni Khalled, Menzel Bouzelfa, Soliman, Nianou, Hammamet et Nabeul, pour voir ces vergers pleins de fruits. Pour la vente de ces agrumes, on assiste, de plus en plus, à une installation anarchique des étals de commerçants au bord de certaines voies publiques à Beni Khalled et Menzel Bouzelfa . Certains parmi eux vont même jusqu'à grignoter quelques cm de ces passages réservés aux piétons. Ces étals anarchiques de vente d'oranges et de clémentines poussent comme des champignons. Au bord des routes, des jeunes ont improvisé des points de vente. Certains proposent leurs marchandises dans leur camionnette, alors que d'autres ont érigé des étals de fortune, occupant ainsi une bonne partie du trottoir. Ces commerçants, a-t-on constaté, ont fini par se faire connaître et avoir leur propre clientèle. Ce qui ne justifie toutefois pas leur présence. En fait, ces points noirs sont parfois à l'origine des embouteillages et leur nombre en perpétuelle augmentation donne à craindre que d'autres vendeurs affluent et que la situation devienne insupportable. Par ailleurs la présence de ces vendeurs est révélatrice du manque flagrant de marchés de proximité. Des marchands venus de nulle part ont poussé l'audace jusqu'à squatter les voies et chaussées des rues adjacentes.« Ce marché des agrumes souffre d'une absence «totale» d'organisation et de la domination du commerce informel, d'où la «grande anarchie» qui y règne. 103 points de vente exercent d'une façon illégale entre Beni Khalled et Menzel Bouzelfa », explique Ridha Missaoui, un fellah de Menzel Bouzelfa. Il suffit, dit-il, de vous déplacer sur les lieux, plus précisément au marché informel, pour constater que la marchandise est étalée à même le sol au détriment des normes d'hygiène. Les commerçants à bord de leur camionnette ne sont pas en reste, puisqu'ils obstruent tous les passages menant vers les cités avoisinantes. est vrai que le nombre des commerçants officiels est nettement inférieur à celui des commerçants illégaux qui exercent dans l'anarchie. Pour le représentant de l'Union des agriculteurs de Beni Khaled, Béchir Aounallah, ces marchés sont des espaces non aménagés ne disposant pas du minimum requis pour l'exercice de cette activité. Ils envahissent presque tous les espaces publics. Ils ne squattent plus uniquement le voisinage des marchés, ils sont sur les bords des routes, devant les centres commerciaux, à côté des cafés, à proximité des jardins publics, etc. » Pour faire face à ce commerce illégal , nous avons décidé de créer un point de vente des agrumes du producteur au consommateur au siège de la coopérative agricole de Beni Khaled en collaboration avec la municipalité de la ville. Cette opération a pour objectif d'organiser le secteur du commerce et de libérer les alentours du marché . « Nous saluons cette initiative. Cette opération est une réponse à un besoin urgent exprimé par les piétons qui ne savent plus à quel saint se vouer pour se frayer un chemin entre les files interminables de voitures en quête de stationnement et, cerise sur le gâteau, entre les étals anarchiques qui prolifèrent jour après jour » avoue Am Salah, un vieux cadre.