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La succession de Abbassi et la préservation du «rôle politique», au centre des enjeux
Publié dans Le Temps le 21 - 12 - 2016

Le 23ème congrès de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) prévu du 22 au 25 janvier 2017 à Tunis sera marqué par une alternance à la tête de cette puissante centrale syndicale qui a outrepassé son rôle de défense des intérêts des salariés pour devenir un acteur incontournable de la scène politique nationale. L'actuel secrétaire général, Houcine Abbassi, n'est plus autorisé, tout comme deux autres membres du Bureau exécutif national (Belgacem Ayari et Mouldi Jendoubi), à briguer un nouveau mandat conformément à l'article 10 du règlement intérieur, qui limite le nombre des mandats successifs des membres du Bureau exécutif national à deux seulement. Cet article adopté lors du congrès extraordinaire de Djerba (février 2002), dans le sillage d'un tournant démocratique censé rompre avec les pratiques monocratiques de l'ère de l'ancien secrétaire général Ismaïl Sahbani, avait été déjà appliqué lors du congrès de Tabarka, quand neuf membres du Bureau exécutif dont l'ex-secrétaire générale Abdessalem Jerad ont été contraints de passer le flambeau à une nouvelle génération de syndicalistes.
La succession de Houcine Abbassi suscite les convoitises de toutes les sensibilités politiques qui traversent l'organisation. Plusieurs prétendants au poste de secrétaire général ont en effet lancé depuis plusieurs mois des campagnes électorales avant terme. Certains ont choisi de se placer sous les feux de la rampe médiatique en intensifiant leur présence sur les plateaux de télévision et les ondes de stations radio, où ils tentent tant bien que mal de se présenter comme étant les hommes du dialogue et les défenseurs de l'intérêt suprême de la nation.
D'autres ont misé sur un syndicalisme combatif en actionnant le levier des grèves et des rassemblements de protestation pour gagner la sympathie des bases et se mettre ainsi en selle.
Alors que M. Abbassi est sur le point d'achever son mandat en beauté après avoir permis à l'UGTT de recevoir le prix Nobel de la paix avec trois autres organisations nationales, les noms de plusieurs prétendants circulent déjà dans les coulisses.
Ainsi, l'actuel secrétaire général adjoint chargé du règlement intérieur, Noureddine Tabboubi, semble avoir les faveurs de pronostics. Celui-ci peut notamment compter sur le poids électoral de l'Union régionale du Travail de Tunis dont il était le secrétaire général. Il pourrait aussi compter, selon les bruits qui courent à la Place Mohamed Ali, sur l'appui du mouvement islamiste Ennahdha qui aurait réussi à placer ses sympathisants dans plusieurs syndicats et unions régionales depuis la révolution.
Un mélange des genres de plus en plus décrié
Deux autres actuels secrétaires généraux adjoints de l'UGTT pourraient aussi accéder au rang de numéro un de l'organisation. Il s'agit de Bouali M'barki (secrétaire général adjoint chargé des finances et de l'administration), qui est apprécié pour ses qualités de bon négociateur et ses excellents rapports avec les partis politiques appartenant au camp moderniste, et de H'faïedh H'faiedh, qui peut compter sur son passé militant et sa proximité du Front Populaire et des autres sensibilités de gauche qui dominent traditionnellement la centrale syndicale.
Lassaâd Yaâcoubi, l'actuel secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire est un dur à cuire qui a multiplié les grèves et les actions de protestation durant les deux dernières années scolaires convoiterait, lui aussi, le poste de secrétaire général de l'organisation ouvrière.
La bataille pour la succession de M. Abbassi, qui est déjà bien engagée, cache la volonté de plusieurs partis politiques d'apprivoiser la centrale syndicale qui imprime de plus en plus sa marque sur la vie politique. Alors que la gauche s'efforce de maintenir sa suprématie historique au sein des diverses structures de l'UGTT, la droite religieuse représentée par Ennahdha et ses satellites d'un côté et une droite libérale incarnée noatmment par Nidâa Tounes, Afek Tounes et l'Union patriotique libre voient d'un mauvais œil le renforcement du rôle politique de l'organisation depuis la révolution. L'organisation fondée le 20 janvier 1946 par Farhat Hached reste est en effet devenue le dernier recours lorsque l'opposition et le pouvoir n'arrivent pas à trouver une issue quelconque. Elle est aussi consultée automatiquement lors de la composition des gouvernements au sein desquels elle pourrait parfois siéger d'une manière subtile en y plaçant certains de ses anciens dirigeants. Ce mélange des genres est de plus en plus décrié au niveau de la coalition des partis au pouvoir, lesquels tenteront encore une fois de prendre cette citadelle de l'intérieur en y introduisant leurs pions.
Historiquement, l'UGTT a toujours eu une double casquette politique et syndicale. Elle a d'abord joué un rôle important dans la lutte pour l'indépendance, avant de former une coalition électorale avec le Néo-Destour dans le cadre d'un «Front national» regroupant aussi l'UTICA (patronat) et l'UNA (Union nationale des agriculteurs) pour rafler la totalité des sièges à l'Assemblée constituante chargée d'instituer la première République. Plusieurs personnalités issues de l'UGTT sont ainsi devenues ministres.
Sous le règne de Bourguiba, le syndicat historique a oscillé entre soumission au parti-Etat et velléités d'indépendance.
Après l'accession de Ben Ali au pouvoir, la direction de l'UGTT s'est progressivement inféodée au pouvoir. Cette tendance s'est poursuivie jusqu'aux derniers jours avant la fuite de Ben Ali. Au début des manifestations contre le chômage et la marginalisation à Sidi Bouzid, l'organisation avait soutenu timidement le mouvement avant d'appeler, sous la pression de ses cadres radicaux, à des grèves générales très suivies à Sfax le 12 janvier 2011 et à Tunis. Ces grèves générales qui ont précipité la chute de Ben Ali, ont redoré le blason terni de la centrale syndicale qui a joué un rôle très important dans la résolution de la crise politique ayant éclaté après les assassinats des leaders de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.


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