Le monde cours toujours à sa perte. Bonne année. Les défis s'accumulent et déchantent. Bonne année. La terre est ronde, mais elle a peur d'accoucher sous X, ou de donner naissance à des êtres hybrides : mi-monstres, mi-humains. Bonne année. La peur a peut-être changé de camp, mais elle est toujours mauvaise conseillère. Bonne année. Et les étoiles pleuvent, mais n'ont pas assez de leurs yeux pour pleurer. Très bonne année... Le désespoir ? Il faut lui tordre le cou sans hésiter. La faute à pas- de- chance ? Il faut le franchir, allègrement, ce pas. Sans sourciller. Et surtout, sans se retourner. La violence aveugle ? Un petit geste, et le tour est joué. Dans le fossé. Le terrorisme bête et méchant ? Vil, et carnassier ? Lui opposer un front de refus : serein, sans compromis ni compromission, jusqu'à ce qu'il se résigne à l'idée qu'il doive abdiquer ou se suicider. En retournant ses propres armes contre lui-même. Jusqu'au dernier. Machiavel qui s'invite à table, en faisant mine de ne pas y toucher ? La cigüe, ce serait une bonne idée. Jusqu'à la lie. Ce serait, n'est-ce pas, plutôt mérité. Très très bonne année... Le baby-blues, la terre- blues, le monde- blues, et tous les maux, et toutes les horreurs. Et toutes ces guerres sans fin, menées depuis la nuit des temps, pour la survie des uns. Et que les autres crèvent. Après moi le déluge, et peu importe ce qu'il en coûtera aux autres. En souffrance ou en larmes, puisque ma demeure est solide, et mes murs bien gardés. Je passe mon chemin, et je dors, vous savez ? Du sommeil du juste. Toutes les nuits, sans plus m'inquiéter. Ce n'est pas ma bataille, ce n'est pas ma guerre, ce n'est pas ma lutte, ce ne sont pas mes enfants, ce ne sont pas mes frères, ce ne sont pas mes amis : pourquoi devrais-je m'en soucier ? Je n'ai pas à en préoccuper. Mon bonheur avant le tiens. Toujours. La paix ? La fraternité des Hommes ? Les chemins d'espérance ? Plutôt en rire. Je n'ai pas envie de pleurer.