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Entre l'essentiel et la diversion
Publié dans Le Temps le 10 - 01 - 2017

Plus d'un mois après la tenue de la Conférence internationale de l'investissement « Tunisia 2020 » qui avait suscité des espoirs et des promesses quant à l'avenir de la situation économique et sociale de la Tunisie, on n'entend plus un mot sur les éventuelles concrétisations des engagements, notamment les fermes d'entre eux portant sur une quinzaine de milliards de dinars.
On croyait le pays, enfin sur le point de sortir de cette vaine et envahissante rhétorique , mais c'était compter sans cette manie, en vogue, de déclarations et de révélations non vérifiées, d'accusations, de diffamations et de dénigrements dans l'impunité la plus totale.
C'est que les Tunisiens auparavant privés de liberté d'expression , se sont déchaînés après la Révolution pour dire, parfois sinon souvent, n'importe quoi, de crier des « vérités » avec des « documents à l'appui » qu'on ne voit jamais, chacun y allant de ses scénarios, de ses analyses et de ses hypothèses. L'essentiel est de faire parer de soi et que les médias en parlent.
Bien entendu, il y a les affaires sérieuses qui méritent d'êtres étalées au grand jour, mais il y a surtout les affaires de simples faits divers ou encore montées de toutes pièces qui accaparent le devant de la scène.
Retour ou pas retour
Il y a eu d'abord cette affaire de l'éventuel retour des terroristes tunisiens en provenance des zones de tension et de conflits armés. En effet, suite à des propos, mal formulés, du Président de la République, Béji Caïd Essebsi sur ledit retour, les réactions ont fusé de partout, chacun y allant de sa conception de la manière dont il faut traiter cette question.
Du coup, on s'est retrouvé dans un cercle vicieux sans aboutir à une vision consensuelle, chaque partie optant pour une attitude extrême. Les uns parlent d'impossibilité d'accueillir ces terroristes qu'il faut déchoir de leur nationalité. Les autres vont jusqu'à évoquer leur réinsertion au sein de la société en leur offrant des programmes de rééducation et de sensibilisation !
C'est ainsi que depuis plus d'un mois, plus précisément depuis la défaite avérée de l'organisation terroriste Daêch à Alep en Syrie, cette question du retour des terroristes constitue le plat de résistance des différents plateaux radiotélévisés, un « plat » qui divise les Tunisiennes et les Tunisiens. Et ce qui envenime davantage la situation, c'est que les Nahdhaoui et d'autres personnalités d'obédience islamiste tout comme les partisans des petits partis d'Al Harak et autre Attayyar défendent, d'une manière acharnée, ces terroristes jihadistes et leur retour au pays.
Et dire que certains médias n'ont pas hésité à donner la parole à des terroristes confirmés sous prétexte qu'ils se sont repentis. Chercher le buzz oui, mais jeter de l'huile sur le feu au risque de tout embraser c'est non.
En tous les cas, ce dossier est venu contrarier les plans et la tactique prônés par Ennahdha, qui depuis qu'il a composé avec Nidaa dans la gestion des affaires du pays, a tout mis e œuvre pour faire oublier les deux années 2012 et 2013 de pouvoir exercé par la Troïka, outrageusement dominée par le mouvement islamiste.
Peut-on nier sa responsabilité dans l'émergence libre, au grand dam de tous, des salafistes et autres jihadistes pronant le « jihad » sous les tentes de prédication organisées un peu partout dans le pays ? Peut-on nier sa responsabilité ou du moins sa complicité dans la venue de plusieurs prédicateurs des pays du Golfe et du Moyen-Orient, les El Qarni et Ghenim, accueillis en grandes pompes et diffusant leurs idées moyenâgeuses dans les espaces publics et les mosquées ?
Peut-on nier les encouragements nahdhaouis au « Jihad » avec le fameux prêche de Noureddine Khademi, ministre des Affaires religieuses d'Ennahdha, à la mosquée El Fatah ? Peut-on nier les appels également au Jihad lancés par des imams nahdhaouis notoires dont notamment Béchir Ben Hassan et Ridha Jaouadi ? Ce dernier ayant été même à l'origine de la destitution de l'ex-ministre des Affaires religieuses, Othman Battikh, alors qu'il a été gratifié, lui, d'une promotion ?
Peut-on nier que c'est sous la Troïka que le charlatan Houcine Laâbidi s'est approprié la prestigieuse Mosquée de la Zitouna et les locaux d'El Khaldouniya ? Peut-on nier que c'est sous la Troïka que le chef d'Ansar Al Chariâ, Abou Iyadh a pu quitter la Mosquée d'El Fatah au grand jour, sur ordre d'Ali Laârayedh qui avait reconnu les faits sur un des plateaux télévisés ?
Peut-on oublier le rassemblement des centaines de militants nahdhaouis devant le siège même du parti islamiste à Montplaisir en février 2013 appelant au jihad et dont la vidéo circule, ces jours-ci, sur les réseaux sociaux ?
Peut-on nier que Moncef Marzouki, devenu président de la République par arrangement, recevait les cheikhs du salafisme au Palais de Carthage et honorait une femme niqabée, toujours au Palais de Carthage ?
Peut-on nier que les trois assassinats politiques dont ont été victimes les martyrs Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi et Lotfi Nagdh ont eu lieu sous le pouvoir de la Troïka ?
Bien sûr, on nous citera les attentats d'El Ghriba, de Soliman et d'Errouhia. Mais on oublie qu'il s'agit là de trois attentats en l'espace de 24 ans, ce qui est statistiquement parlant sans comparaison aucune avec les dizaines d'attentats et les centaines de tués et blessés sans oublier les présumés terroristes arrêtés jusqu'à présent, presque quotidiennement, les découvertes des caches d'armes et les démantèlements des cellules terroristes et takfiristes un peu partout à travers le pays.
Dr Mustapha Ben Jaâfar ne l'a pas nié. Il vient même de reconnaître la responsabilité de la Troïka et, plus particulièrement, d'Ennahdha qui avait la réalité du pouvoir, selon ses propres termes.
Malgré toutes ces polémiques et ces tensions menaçant la stabilité du pays, voilà que des voix s'élèvent pour ajouter un bémol au climat de tension régnant, avec le lancement de prétendues révélations dont notamment celle de Hédi Baccouche concernant le « projet d'empoisonnement de Bourguiba avant le 7 novembre 1987 », la réplique d'Habib Ammar qui l'accuse de mensonge et la « révélation » de Lotfi Ben Jeddou à propos des vérités qu'il détient sur l'existence des fameux snipers. Parlons-en !
Pourquoi Lotfi Ben Jeddou a-t-il attendu jusqu'à maintenant pour faire ces révélations ? Oublie t-il que quand on tait la vérité, cela s'appelle de la complicité ? Et pourquoi dit-il qu'il va fournir les preuves qu'il détient à l'avocat des familles des martyrs et des blessés alors que la logique et la loi veulent qu'il en fasse part à la justice ?
Et puis, M. Ben Jeddou garde l'énigme de son maintien à la tête du ministère de l'Intérieur en 2014 au sein du gouvernement de Mehdi Jomâa suite à une énorme pression d'Ennahdha qui avait pris le risque de faire caboter le Dialogue national et le gouvernement des technocrates sans oublier les ombres planant sur les documents égarés au ministère de l'Intérieur alors qu'il était à sa tête et qui auraient pu empêcher l'assassinat de Mohamed Brahmi.
En tout état de cause, il est impératif que tout un chacun observe une certaine retenue et que chaque partie assume ses responsabilités en toute transparence loin des « transes », du populisme et autres diversions.


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