Après une séance d'ouverture aux allures festives tenue dimanche à la coupole d'El Menzah en présence de quelque 7000 syndicalistes et invités, les travaux du 23e congrès de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) se sont poursuivis, hier, dans un hôtel situé à Gammarth en présence de 550 délégués. Suite aux élections des membres du bureau du congrès (voir encadré) et des commissions (commission de vérification des listes des délégués au congrès, commission de la motion générale, commission de la motion du règlement intérieur, commission de la motion professionnelle, commission des relations internationales et du conflit arabo-israélien), il a été procédé durant la séance de l'après-midi à la lecture des rapports général, moral et financier ainsi qu'à la présentation du projet de restructuration et d'amendement des statuts de la centrale syndicale. Ce projet prévoit notamment l'élargissement de la composition du Bureau exécutif à 15 membres contre 13 actuellement pour introduire une discrimination positive en faveur des femmes et des retraités. Les membres du Bureau exécutif sont élus au vote secret lors du congrès pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Un quota de deux sièges au sein du Bureau exécutif devrait être dans ce cadre attribué aux femmes. Les retraités bénéficieraient, eux, d'un quota maximum de quatre sièges. Elaboré par la section du règlement intérieur de l'UGTT, le projet de restructuration préconise aussi la révision de l'article 10 prévoyant la limitation du nombre des mandats successifs des membres du Bureau exécutif. Plusieurs propositions ont été formulées dans ce chapitre: le renouvellement du tiers des membres du Bureau exécutif ou la suppression pure et simple de cet article adopté lors du congrès extraordinaire de Djerba (février 2002), dans le sillage d'un tournant démocratique censé rompre avec les pratiques monocratiques de l'ère de l'ancien secrétaire général Ismaïl Sahbani, avait été déjà appliqué lors du congrès de Tabarka. Lors du congrès de Tabarka tenu en 2011, cet article avait contraint neuf membres du Bureau exécutif, dont l'ex secrétaire générale Abdessalem Jerad, à passer le flambeau à une nouvelle génération de syndicalistes. Durant ce 23ème congrès, ce sont le secrétaire général, Hassine Abbassi, et deux autres membres du Bureau exécutif (Belgacem Ayari et Mouldi Jendoubi) qui doivent passer la main. Divergences Le projet prévoit, par ailleurs, de fusionner les structures sectorielles ayant des activités semblables et qui ne répondent pas aux conditions exigées en termes de nombre d'adhérents. Dans leurs interventions, les délégués au 23ème congrès de l'UGTT qui se tient sous le slogan «Allégeance à la Tunisie, fidélité aux martyrs et dévouement aux travailleurs» ont majoritairement estimé que le projet de restructuration répond à l'impératif de mettre l'action syndicale au diapason des mutations socio-économiques rapides que connaît notre pays et des bouleversements qui marquent le monde du travail. Certains ont plaidé pour la suppression de l'article 10 afin que l'organisation puisse bénéficier de l'apport de ses dirigeants les plus expérimentés pendant de longues années tandis que d'autres ont défendu son maintien pour assurer la relève générationnelle. D'autre part, les tractations sur la composition des deux listes qui devraient entrer en lice pour les élections des treize membres du Bureau exécutif se sont poursuivies dans les coulisses. Outre neuf membres du Bureau exécutif sortant (Noureddine Tabboubi, Anouer Ben Gaddour, Bouali M'barki, Sami Tahri, H'faiedh H'faied, Kamel Saâd, Abdelkarim Jerad, Samir Cheffi et Mohamed M'sellemi), la liste dite consensuelle doit regrouper quatre nouvelles figures. Il s'agirait, selon les dernières indiscrétions, du secrétaire général de l'Union régionale du travail de Ben Arous Mohamed Ali Boughdiri, du secrétaire général de l'Union régionale du travail de Kairouan Slaheddine Selmi du secrétaire général du syndicat général de l'équipement et de l'Habitat Monêm Amira et du secrétaire général adjoint de la fédération nationale de la Santé, Samia Letaïef. Des modifications pourraient cependant être apportées jusqu'à la dernière minute avant le passage aux urnes à cette liste au gré des alliances qui se font et se défont. Cela est d'autant plus probable que la liste consensuelle doit garantir la représentativité du plus grand nombre possibles de secteurs et des régions. Conduite par Kacem Afiya, le dixième membre éligible du Bureau exécutif sortant, la deuxième liste regroupe des syndicalistes de gauche très hostiles à toute tentative d'infiltration de l'organisation par le mouvement islamiste Ennahdha. Il s'agit notamment du secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, Lassaâd Yaâcoubi, du secrétaire général de l'Union régionale du travail de Nabeul, Abbas Hannachi, du secrétaire général adjoint de l'Union régionale du travail de Ben Arous, Wassila Ayachi, du secrétaire général de la fédération de la poste et des télécommunications, Mongi Ben M'barek, du secrétaire général de l'union régionale du travail de Mahdia, Abdallah, El Eûchi, et de Mastouri Gammoud et Slim Ghriss, respectivement secrétaire général et membre du bureau exécutif du syndicat général de l'enseignement de base. Les travaux du congrès devraient se poursuivre aujourd'hui avec la discussion et l'adoption du projet de la restructuration de l'organisation et des rapports moral et financier. Place ensuite à la discussion des motions du congrès et à l'élection des membres du nouveau Bureau exécutif. Les membres du Bureau du congrès -Président du congrès : Hassine Abbassi -1er vice-président : Farouk Ayari -2ème vice président : Mouldi Jendoubi -Rapporteurs : Emna Aouadi et Hassen Yahmadi -Porte-parole officiel : Belgacem Ayari