Le bulletin statistique relatif aux principaux indicateurs enregistrés en 2016 concernant la situation des enfants en danger et des enfants en conflits avec la loi, pris en charge par les délégués à la protection de l'enfance, a été présenté, hier, aux médias, lors d'un point de presse, tenu à Tunis, en présence de la ministre de la Femme, de la famille et de l'enfance, Mme Néziha Lâabidi, et la représentante de l'UNICEF, Mme Lila Pieters. Passant en revue les principaux résultats de ce rapport, le délégué général à la protection de l'enfance, Méhiar Hamadi, a indiqué que le nombre des signalements des cas d'enfants menacés en 2016, a atteint 10 mille 57 cas, soit une augmentation de 15% par rapport à l'année 2015 au cours de laquelle le nombre des signalements s'était élevé à 8722. Les prises en charge sont effectuées suite aux signalements des cas d'enfants en danger. Pour l'année 2016, ces signalements ont concernés 9822 enfants, car un cas peut être signalé par plusieurs sources à la fois. Mais, à part cette augmentation du nombre des signalements, aucune évolution notable n'a été observée en ce qui concerne les autres indicateurs, comme par exemple le taux des signalements faits par les enfants en danger eux-mêmes, resté très faible à hauteur de 0,8%. Par contre, la famille c'est-à-dire le père, la mère ou les deux ensembles, est restée la principale source de signalement mais aussi la principale source de menace pour les enfants. Le pourcentage des signalements concernant les filles a été de 48% environ (4839 signalements). Les principaux types de menace, selon ces signalements, sont restés inchangés, l'incapacité des parents ou des tuteurs d'assurer la protection et l'éducation des enfants venant toujours en tête avec 2831 signalements, suivie par le manquement notoire et continu à l'éducation des enfants, l'exposition de l'enfant au vagabondage, le mauvais traitement habituel de l'enfant. Il y a eu aussi 588 cas de signalement concernant l'exploitation sexuelle de l'enfant (fille ou garçon). Cependant, en 2016, les délégués à la protection de l'enfance ont effectué 7642 opérations d'investigation et d'enquête, soit environ 81% des signalements. Et suite à l'appréciation de la situation de menace, quelques 6969 cas ont été pris en charge. A cet égard, la ministre, le délégué général à la protection de l'enfance et la représentante de l'UNICEF ont dit s'attendre à une augmentation des signalements et des cas de prise en charge, à l'avenir, grâce à l'utilisation d'applications numériques facilitant les actions de signalements. Cependant, la ministre s'est plainte de la modestie du budget alloué à son département, insistant sur la nécessité de le renforcer, afin de pouvoir satisfaire les besoins croissants de modernisation et d'amélioration des prestations qui exigent des fonds. Le nombre des délégués à la protection de l'enfance s'est limité à 37 délégués en 2016, soit un taux de couverture national des enfants (de zéro à 17 ans) atteignant à peine 1,1 délégué pour 100 mille enfants. Les gouvernorats de Tataouine et de Siliana manquaient de délégués. Ce corps a été renforcé grâce à de nouveaux recrutements et porté à 80 délégués. S'agissant des enfants en conflit avec la loi, ou enfants délinquants, les délégués à la protection de l'enfance peuvent effectuer des médiations entre l'enfant, auteur des faits incriminés et la victime, pour un éventuel arrangement à l'amiable, au lieu de l'incarcération de l'enfant, et ce suite à une requête qui leur est adressée dans ce sens. Or, a dit le délégué général à la protection de l'enfance, le nombre des requêtes de médiation reçues par les délégués à la protection de l'enfance en 2016 a atteint seulement 452 requêtes, avec une baisse de près de 12% par rapport à 2015, mais le nombre des enfants en conflit avec la loi a atteint entre 10 et 11 mille enfants.