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« La musique sans industrie est une friperie...»
Publié dans Le Temps le 19 - 04 - 2017

Il est l'un des artistes qui a marqué le paysage musical par ses contributions, ses productions télévisées, ses actions syndicales pour le développement du secteur musical et ses spectacles qui ont rayonné sur la scène de l'amphithéâtre de Carthage. Il était un ami du poète Mohamed Sghayer Ouled Ahmed et avait mis en musique une dizaine de ses textes. Oussema Farhat a été présent dans la commémoration d'Ouled Ahmed avec le dernier poème qu'il a composé (tunisien « Tounici ») et qui a été interprété par la voix raffinée de la chanteuse Asma Ben Ahmed. Mais aussi il était un des membres de la commission de sélection des spectacles des JMC... Nous l'avons rencontré pour cet entretien.
Le Temps : Travailler sur une chanson à texte demande –t-il plus de persévérance que de travailler sur des paroles d'un chansonnier?
Oussema Farhat : Généralement, je ne travaille que sur des chansons à texte, à l'instar du répertoire d'Ouled Ahmed, Mahmoud Darouiche, Sayed Hijeb , Zine El abidine Foued, Ahmed Chaker Ben Dhaya. Mais je pars toujours d'un thème, ou d'une certaine approche parce que je conçois des spectacles entiers. Je ne veux pas parler d'engagement parce que c'est dépourvu de sens. Je suis un professionnel de la musique. Je ne propose que des créations bien faites, bien écrites.
Y'a-t-il un projet sur Ouled Ahmed ?
J'espère. Il a déjà travaillé avec moi dans des spectacles qu'on a préparés ensemble. Depuis 2006 lors de la soixantaine de l'UGtt au théâtre municipal de Tunisie, après, il était avec moi à Carthage 2010. Malheureusement le spectacle était interdit car justement il y avait Ouled Ahmed, il n'y a qu'une vidéo qui tourne, et en 2011 à Hammamet. Bien sûr ouled ahmed est un calibre dans la poésie, ce n'est pas n'importe qui et j'essaie de répondre à ses aspirations.
Je reviens sur la notion de l'engagement. Justement elle a pris une certaine extension, de telle sorte que la musique engagée ne se limite plus à la cause sociale et politique, elle a pris une autre ampleur, avec d'autres expressivités musicales comme le rap qui se considère engagé. Alors quelle est votre conception de l'engagement ?
Pour moi, ceci ne veut rien dire ! ou tu es artiste ou tu ne l'es pas. C'est le seul critère. Que veut dire engagement ? ça n'a pas de sens. Il y a deux écoles que je synthétise en la personne de Zied Rahabeni et de Marecl Khalifa. Une école de Marcel Khalifa très politisée au départ, avec des chansons sur la patrie, la liberté etc. personnellement, je me considère de l'école de Zied Rahabeni et Zakariya Ahmed et Sayed Darwiche, Hédi Guella et Hamadi Laajimi et Ali Riahi. En vérité, c'est l'artiste qui compte. Je suis artiste donc je me situe par rapport ce qui existe, au réel. Brel à titre d'exemple, a fait « les bourgeois » avec autant de finesse que « ne me quitte pas ». Avec cette prétention de l'engagement, n'importe qui musicalement, s'est forgé une identité. Il suffit qu'il prétende avoir mis en musique un texte d'Ouled Ahmed ou Ahmed Matar. Ce qui n'est pas évident ! Malheureusement le titre de l'artiste engagé s'est collé sur ceux qui sont médiocres en musique en Tunisie. Or, Hédi Guella qui est un grand musicien n'a pas eu ce qu'il mérite vraiment. Il est ouvert aux écoles, il chante avec autant d'amour que ce soit « Babour Zammer » ou Zakaria Ahmed.
Il faut une ouverture.
Un artiste ne doit pas être cloisonné dans un monde politisé ou appartenant à un certain parti, ou une certaine idéologie. A mon égard, la grande question à poser : c'est quoi l'engagement ou la chanson engagée dans une démocratie ? est-ce qu'un chanteur contestataire du régime déchu, doit rester dans la même esthétique musicale et provoquer les mêmes questions, après la révolution et l'instauration de la démocratie ; Certainement il y aura d'autres champs musicaux à cultiver, d'autres sujets, une nouvelle approche esthétique et musicale.
Au temps et au nom de la démocratie, doit-on forcément accepter l'autre qui nous est différent, même au prix de la qualité ? on tolère la bassesse, la médiocrité et l'ignorance, ou impose-t-on une sélection sévère ?
Selon le principe, on ne peut interdire personne qui veut chanter ou composer ou s'inscrire dans une n'importe quelle action musicale. C'est son droit et il assume sa responsabilité. Sinon, le problème qui entrave le secteur de la musique est l'absence d'une industrie musicale, c'est elle qui met de l'ordre et non pas les médias ou les règlements. En France il y a des labels, des producteurs, des maisons spécialisées, des publics, des festivals propres à chaque expressivité musicale. Tout le monde est épanoui et tout le monde trouve ses comptes. Ce qui n'est pas le cas en Tunisie ! vraiment la musique sans industrie est une friperie. On ne peut arrêter personne et quiconque prétend faire de la musique !
Faudrait-il sauver la vitrine musicale du pays ?
On a essayé de faire appel à des réformes du secteur depuis très longtemps. Dernièrement, en 2009, on a fait une loi des droits d'auteur, et jusqu'au aujourd'hui, elle n'est pas appliquée. Il y a du chaos, les médias en sont pour grand-chose ! on médiatise n'importe qui pour des intérêts personnels. Le gouvernement ne donne pas de l'importance à la culture. Or, notre grand problème est la culture, car le terrorisme la violence, l'ignorance... tout est lié à la culture.
Vous êtes membre de la commission de la sélection des spectacles du JMC. C'est à partir de critères bien déterminés ?
Bien sûr, il y a deux commissions, l'une pour la recherche musicale au niveau de la structure musicale arabe et l'autre pour les spectacles qui procèdent par ouverture sur d'autres modes musicaux étrangers. Globalement c'est intéressent. Il y a quelques groupes qui sont bien.
Concernant l'ancien festival de la musique qui a été supplanté par les JMC, est-il une perte pour les chanteurs tunisiens classiques ?
J'étais dans la commission qui a fondé les JMC. Mais, il s'est avéré que la suppression du festival de la musique classique était une grosse erreur, car, nos chanteurs classiques ne trouvent plus leur place aux JMC qu'ils considèrent un festival de l'Institut.
Avez-vous un projet ?
J'ai plusieurs projets. D'abord, j'ai fondé une nouvelle association qui s'appelle Music'art. j'ai fondé une troupe qui s'appelle troupe Sayed Darwiche du théâtre-musical avec un nouveau répertoire et de nouvelles voix principalement jeunes. Je suis en cours de préparation d'un spectacle intitulé poète et port « cha3er wa Mina » sur la vie du grand poète Bayrem Ettounsi avec trois ambiances musicales : Tunisie, Egypte et France aux années 30. J'ai travaillé sur les textes inédits de Bayrem Etounsi plus ou moins engagés. Je l'ai proposé au Ministère des affaires culturelles et au Festival de Carthage. J'attends la réponse !


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