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La métamorphose
Publié dans Le Temps le 27 - 04 - 2017

Vient de paraitre aux Editions THAKAFIA le premier roman de Tarek El Ghoul intitulé « Une seule femme ne suffit pas » L'auteur de ce roman a déjà publié ces trois dernières années d'autres ouvrages littéraires dont trois recueils de poésie et un recueil de nouvelles.
Le titre du roman semble un peu provocateur pour des lecteurs tunisiens vivant dans un pays où la polygamie est interdite par la loi, encore moins les relations hors-mariage qui sont considérées comme des actes qui relèvent de l'infidélité conjugale, voire de l'adultère et ainsi comme un gros péché condamnable par la religion et la société. Cependant, il semble que les événements racontés par l'auteur justifient en quelque sorte ce titre, sachant qu'il s'agit d'une histoire émanant d'une réalité vécue par les personnages et peut-être par une majorité des gens parmi nous. C'est que les faits du roman sont vraisemblables et n'ont aucun rapport avec l'irréel, sachant que toute la trame de l'histoire est tissée à partir de la société tunisienne post-révolution. En effet, l'histoire commence deux ans après la Révolution de janvier 2011, à l'heure où le pouvoir est entre les mains de la Troïka où les Islamistes étaient majoritaires, période dans laquelle le pays a connu toutes les catastrophes et tous les changements négatifs sous prétexte de transition démocratique.
Deux thèmes majeurs sont traités dans ce roman, d'une part il s'agit d'une histoire d'amour entre une élève et son professeur et ce qui découle de cette relation comme différence d'âge et conflit des générations et, d'autre part les transformations politiques, socio-économiques qui ont influé sur les comportements et les mentalités des citoyens. Mais ces thèmes présentent des ramifications très importantes : le tiraillement entre vie conjugale et aventures amoureuses, le terrorisme et l'endoctrinement des jeunes et leur conversion en djihadistes, au point d'aller en guerre « sainte » auprès de « Daech » dans les zones chaudes.
Rached, la quarantaine, professeur de philosophie, est marié et père de deux enfants. Il mène une vie conjugale, froide, routinière et ennuyeuse. Rabaâ, jeune fille à la fleur de l'âge, belle, séduisante, tombe amoureuse de son professeur. C'est le coup de foudre !
La succession des actions est presque linéaire, nonobstant les quelques flashbacks pour revenir au passé du personnage ; les événements sont chronologiques et correspondent exactement aux chapitres du roman, lesquels se déroulent du premier rendez-vous des amoureux jusqu'au dernier, ce qui constitue la fin de l'histoire. Cette succession chronologie des faits nous rappelle dans une certaine mesure les romans réalistes du 19è siècle, où le narrateur est omniprésent connaissant tout sur les personnages jusqu'aux moindres détails, leur passé, leur présent et même leur avenir.
En fait, dès leurs premières rencontres, faites en cachette, pour éviter les yeux des curieux et les médisances de l'entourage, les deux amoureux se sont promis un amour éternel, malgré tous les obstacles. Un amour qui se consolide chaque jour davantage. Différence d'âge ? Conflit des générations ? Divergence des idées, des principes, des statuts sociaux et des niveaux instructifs ? Qu'à cela ne tienne ! Rabaâ l'envoûte chaque jour davantage de ses charmes, de ces attraits et de ses caprices (choses qu'il ne retrouve plus chez sa femme, dans sa vie conjugale), Rached, quant à lui, ne cesse d'exercer sur elle une sorte d'hégémonie intellectuelle et culturelle par ses discours philosophiques qui font souvent référence aux actualités socio-politiques du pays. Mais, la culture de l'amour et du sexe semble le remporter sur celle du savoir et de la morale.
Durant cette expérience, Rached goûta à tous les plaisirs charnels que lui procura Rabaâ, surtout depuis que cette dernière lui proposa un jour, à sa grande surprise, le mariage coutumier « mariage orfi », ce nouveau phénomène qui apparut dans notre société tunisienne depuis la Révolution ! Peu à peu, l'idée d'« une seule femme ne suffit pas » (titre du roman) s'installe dans son esprit, ce conseil qu'il se rappelle toujours d'un vieil homme du quartier alors qu'il était encore célibataire et sans emploi et qui résonne depuis ce jour-là dans son oreille, devenu un leitmotiv qui lui revient souvent à l'esprit en l'obsédant chaque jour davantage, à mesure que ses aventures amoureuses se répètent avec sa bien-aimée.
La situation se bouleversa quand un jour Rabaâ lui annonça sa décision d'aller poursuivre ses études supérieures à l'étranger prétextant que les études en Tunisie ne mènent à rien et que les diplômés universitaires sont en chômage. Elle lui demanda également de financer son séjour et ses études à l'étranger. Rached accepta, à son corps défendant. Elle voyagea et s'installa dans un pays européen. Trois ans passèrent pendant lesquels les deux amoureux échangèrent des appels téléphoniques, mais la flamme d'amour s'éteint progressivement entre eux, si bien qu'il découvrit un jour qu'elle ne voulait plus de lui. Sa situation va de mal en pis, n'accordant plus d'intérêt ni à sa famille, ni à son travail ; il devint agressif et extrémiste dans ses idées sur la vie, la société, la famille, l'amour, les femmes. Il s'intéressa aux discours religieux des cheikhs qui prêchent le « jihad », si bien qu'il lui vint l'idée d'aller rejoindre les « Dawaechs » en Syrie...
On ne saurait dissocier l'histoire de ce couple de la conjoncture politique et sociale qu'a connue le pays depuis la révolution, c'est que le comportement des gens a changé ; certains sont devenus cinglés, d'autres désespérés et d'autres encore complètement désorientés ne sachant à quel saint se vouer. Tel est peut-être le cas de notre héros qui se métamorphosa d'un homme instruit, cultivé et modéré et bon vivant en un homme révolté, pessimiste et extrémiste. A lire absolument !


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