A l'évidence le CSS a négocié la finale retour contre El Merrikh, tout en étant hanté par la dramatique soirée vécue il y a presqu' un an à Radès en finale de la Champion's League contre El Ahly. Tout comme la saison précédente les " Noir et Blanc " ont réalisé à l'aller sur le terrain de l'adversaire un excellent résultat. Le même climat imprégné d'optimisme prévalait chez les Sfaxiens. Mais en même temps ces derniers redoutaient un autre mauvais coup du sort. La victoire obtenue à Oumdourman pourrait donner lieu au même désastre que celui qui fit suite au match nul (un but partout) obtenu au Caire contre El Ahly devant quatre vingt mille supporters. Qu'on le veuille ou non le spectre de la finale perdue au stade de Radès a été décisif dans le choix du bureau directeur de jouer la finale retour. Contre El Merrikh au " M'hiri ". Il y avait comme une damnation que les Sfaxiens cherchaient à finir en choisissant leur fief quitte à en être financièrement fortement pénalisés par un manque à gagner sur les recettes d'environ trois cent mille dinars. Et c'est aussi le spectre du scénario de Radès qui a profondément conditionné le jeu sfaxien plus particulièrement en première mi-temps : Les Sfaxiens à l'esquive Il n' y a pas lui d'être un sorcier pour deviner selon le dispositif mis en place par Decastel que celui-ci a choisi délibérément de gérer l'avance prise au Soudan. Aussi sachant que la perte du trophée ne se réalise qu'au prix d'une défaite par plus de trois buts d'écart il a cherché, en usant du facteur temps, à réduire davantage les chances de son adversaire. Le mot d'ordre donné aux joueurs c'est d'éviter d'encaisser un but précoce qui aurait été de nature à attiser l'espoir d'El Merrikh dans son entreprise de redresser cette situation bien compromise par son " waterloo " de l'aller. Pour Decastel il était clair qu'il appartenait à l'adversaire de faire le jeu, de monter constamment et résolument en attaque et que le mieux c'est de laisser venir et d'essayer de le surprendre sur le contre. Le raisonnement de Decastel s'est avéré juste. Mais en partie seulement dans la mesure où dans sa lecture du jeu il a prévu que la formation soudanaise lui laisse derrière des espaces libres. Les Blaise Kouassi, Lolo M'Belé de par leur rapidité étaient indiqués à tirer un bon profit des montées des défenseurs adverses dans l'intention de créer le surnombre en attaque. Or El Merrikh n'a à aucun moment cherché à prendre des risques en défense. Il y avait constamment trois défenseurs fixes (Abdallah Badr, Moussa Ennour et Koko Ameer) se retenant régulièrement de quitter leurs zones. Sans compter que Tombal, Sedo Fayçal et Khedher une fois la balle perdue se muaient en récupération Ce qu'il faudrait conclure c'est que El Merrikh s'il a fait le match qu'il faut en défense, il a été moins agissant en attaque. Même s'il s'est créé trois belles opportunités de marquer le but. On avait l'impression qu'El Merrikh n'y croyant plus était venu à Sfax, pour réussir un bon match et un résultat probant (une courte victoire voire même un nul) Il était tout simplement en quête d'une réhabilitation auprès de son public. Le but réussi sur coup -franc direct par Hadj Messaoud à trois minutes de la fin ne changeait pratiquement rien dans la destination de la coupe. El Merrikh était tout près de tenir en échec le CSS chez lui. Une issue qui aurait été fort bien accueillie par les supporters de Decastel. Il n' a pas eu droit même à cette maigre consolation