En pareille période de Ramadan 2017, il pleut des programmes télévisés spécialement préparés, mais pas toujours beaux à voir. Les recettes varient selon l'une ou l'autre des chaînes publiques ou privées. Trois programmes retiennent l'attention, à notre sens. Ils se situent aux antipodes de la création et de l'imagination et ne laissent pas indifférent. Il s'agit d' « El Clinique », une caméra cachée des plus inattendues qui provoque une peur bleue au lieu de faire rire le téléspectateur, « Dinia okhra », un feuilleton satirique sympathique et bébette quotidien qui se laisse pourtant voir et de l'incontournable « Sandouk », ou plutôt « Dlilek Mlak » (Ton choix réfléchi est roi) pour l'appeler par son nom. Un jeu de hasard où le participant a une chance sur deux milliards pour gagner deux milliards ou seulement un (mon oeil !), mais parfois et seulement quelques sous ! Qui trouvera plus débile ? C'est pire que dans un casino ! Restons-y ! Pas au casino devant une machine à sous, mais devant le petit écran avec « Dlilek mlak. » Un jeu importé où tous les gouvernorats de la Tunisie y sont représentés par un participant qui ressemble à une célébrité. Quelle trouvaille ! Une seule question de « culture générale » y figure au début du programme. Elle a trait à un dicton en dialectal tunisien où les participants devraient trouver le mot-clé parmi trois mots proposés. Une question toujours hyper facile qui ne fait point titiller les méninges et qui ne rapporte aucun millime ! Et la vraie culture générale est dans la boite, le « Sandouk » qui annonce la somme perdue ou gagnée. Un « suicide » collectif sous forme d'un jeu certifié par un huissier présent sur le plateau et par un banquier qui intervient, par intermittence au bout du fil, car son téléphone est du genre fixe. Faut-il être un masochiste pour participer à cette émission ? Nous ne dirons jamais assez que les émissions de jeu avec des questions de culture générale sont encore et toujours absentes sur toutes nos chaînes. C'est l'ère de la facilité dictée par un esprit oisif qui domine. Une autre vie Quant à « Dinia okhra » (Une autre vie), c'est un feuilleton comique où l'invraisemblable est le maître à bord. Des personnages typés, des histoires drôles, des dialogues en nette relation avec le quotidien des Tunisiens, et puis la présence surréaliste d'un mort « El Brince », que seul le personnage principal loufoque du feuilleton peut voir à chacune de ses apparitions. Une course au trésor perdu a lieu sur fond de scènes burlesques et inattendues. Les comédiens sont très connus pour avoir participé à d'autres programmes télévisés et joué au théâtre. Ils fournissent, en plus, l'effort de réussir leur rôle de composition. Du rire à froid à en revendre ! Tous à la clinique ! Le troisième programme n'est autre qu' « El Clinique », comme annoncé auparavant. Une caméra cachée à éviter aux personnes sensibles. La proie de chacun des épisodes de cette série est un acteur ou un chanteur connu. Quant au contenu, il faut le voir pour le croire et il n'a pas encore plu aux artistes qui y ont été piégés. Les étapes traversées par ces artistes, à leur insu, sont inimaginables et le résultat est un bide. Cela aurait pu tourner au vinaigre chez certains dans l'un ou l'autre des volets de ce programme qui se veut comique, mais qui, en fait, n'est autre qu'une triste farce. Où allons-nous avec cette large imagination chez les concepteurs, voire chez les auteurs d'idées originales ? Ces dernières se voulaient originales, mais n‘avaient pas dépassé les jeux d'enfants qui n'en mesurent pas la gravité. On parlera de caméra cachée une autre fois.