A peine deux journées disputées en championnat, voici le « hooliganisme » commence déjà à montrer son sale visage, dans nos stades. A ce propos, l'Espérance vient d'écoper d'une suspension de trois matches huis clos, en raison du comportement de son public, dès l'entame du match de la 2ème journée, contre l'USBG, à Radès. Ainsi, l'équipe de Bab Souika, devra accueillir le SG, le CA et l'USMo, toujours à Radès, mais devant des gradins totalement vides. C'est dire, que l'EST qui vient d'enregistrer, pourtant, un début de parcours assez probant, est victime d'une frange de ses propres supporters. Or, ces dépassements, au fil des saisons, sont devenus coutumiers, dans la quasi-majorité des clubs. Il est clair, que leurs auteurs, dont la plupart sont des marginaux, ont des intentions bien précises, en s'engageant dans des bagarres « intestines », étant donné qu'ils « soutiennent » la même équipe. Drôle de soutien ! Outre les autorités sportives et les responsables des clubs, ce phénomène de la casse devra être également étudié et débattu par des psychiatres et des sociologues. S'agissant, il est vrai, d'un phénomène qui ne cesse de s'amplifier, il est temps d'en débattre les causes et les origines avant de parvenir aux mesures nécessaires, aussi draconiennes soient-elles ! Ceci dit, ce comportement qui n'a aucune relation avec le sport, reflète un sentiment de haine et de vengeance caractérisé par des actes les plus inimaginables (agressions, braquages, rackets), sous l'influence de consommation de produits prohibés, à telle enseigne que le commun des puristes est contraint à réfléchir, deux fois, avant d'aller au stade. Il ne faut pas avoir froid aux yeux pour dénoncer cette amère réalité. Aujourd'hui, le fait de se déplacer au stade est un risque, malgré les efforts des agents de l'ordre. La responsabilité est collective, bien sûr, mais on peut commencer par atténuer l'ampleur de ce fléau. D'abord, les clubs n'ont pas à vendre les abonnements à n'importe qui. Il ne suffit pas de penser uniquement aux recettes et de négliger les troubles qui pourraient en découler. Avant de mettre les abonnements en vente, il faut s'assurer, avant tout, de l'identité de l'adhérent, par le biais d'un formulaire à remplir accompagné d'une photo d'identité. Tout un dossier qui doit être soumis à une commission avant qu'il ne soit paraphé soit par un accord, soit par un refus. Une fois l'accord acquis, un exemplaire de ce dossier doit être envoyé aux autorités sécuritaires pour donner, elle aussi, leurs avis. C'est tout un cheminement à faire, avant d'avoir l'abonnement. Dans le cas échéant, les récidivistes, les repris de justices pour violence, vol et braquages et les consommateurs des produits prohibés vont, inéluctablement, faire preuve de réticence pour s'abonner. Il ne s'agit là, en effet, que d'un moyen parmi tant d'autres pour mettre fin à ces dérapages qui font honte à notre sport, en général. Verra-t-on un jour nos stades pleins comme partout ailleurs, ou plutôt, comme ils l'étaient autrefois ? Pour la jeune génération, il faut qu'elle sache que les stades en Tunisie, étaient pleins chaque dimanche et que les supporters (rivaux) allaient et rentraient ensemble au stade, sans enregistrer le moindre incident. Alors, pourquoi ce changement radical dans le comportement des gens. Aujourd'hui, l'individu bien éduqué et imbibé de valeurs civiques, est considéré comme dépassé ou appartenant à un autre temps. Si la société en a voulu ainsi, elle ne doit qu'assumer les conséquences. Résultat final : violence dans les stades et chaos de tout genre dans la rue !!