Quatre associations actives en matière d'observation des élections ont appelé, hier, lors d'un point de presse à Tunis, le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) à convoquer une session parlementaire exceptionnelle après l'Aid el Idha (fête du sacrifice) en vue de procéder à titre prioritaire à deux tâches : pourvoir à la vacance de sièges de juge administratif et de professeur universitaire au sein du Conseil de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), et adopter le projet du Code des collectivités locales de manière à réunir les meilleures conditions à la tenue des élections municipales, le 17 décembre 2017. Ces associations sont l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (ATIDE), l'Association Kolna Tounès, l'Association Bawsala et l'Association tunisienne de la gouvernance locale. Le vice président de ATIDE, Bassam Mouattar, a évoqué la position de certains partis politiques préconisant le report de l'adoption du projet de Code des collectivités locales après les élections municipales du 17 décembre 2017, estimant qu'un tel report aura des conséquences négatives sur toute l'opération électorale, car, a-t-il dit, il cache des calculs politiques ayant pour objectif d'orienter et d'exploiter l'adoption du nouveau Code des collectivités locales, en fonction des résultats des élections municipales, soit à travers l'atermoiement de façon à garder en vigueur autant que possible la loi actuelle organisant les municipalités, à savoir la loi numéro 33 de l'année 1975 mettant les conseils municipaux sous la tutelle directe des gouverneurs des régions et du pouvoir exécutif central, soit à travers l'accélération de l'adoption du nouveau Code des collectivités locales qui consacre la décentralisation conformément à la nouvelle Constitution et confère aux conseils municipaux l'indépendance quasi-totale dans la gestion des affaires locales. De son côté, le président de l'Association Kolna Tounès, Moez Attia, a estimé que l'organisation des élections municipales sans l'adoption préalable du nouveau code des collectivités locales n'a aucun sens, faisant remarquer que la tenue des élections municipales sur la base de la loi de 1975 en fait des élections formelles dans la mesure où les conseils municipaux élus n'auront aucune indépendance administrative ni financière dans l'accomplissement de leur mission et travailleront sous l'autorité du gouverneur et du pouvoir central, ce qui ne manquera pas d'influer négativement sur la participation au scrutin et de créer une relation tendue entre les citoyens et ces conseils municipaux élus, vu que ces derniers seront incapables de répondre aux attentes des citoyens. La présidente de l'association Bawsala, Chaima Bouhlel, a exprimé l'attachement à l'organisation des élections municipales à la date prévue du 17 décembre 2017, soulignant que l'ARP peut facilement examiner et adopter le projet du Code des collectivités locales avant le 17 novembre, soit un mois avant la tenue des élections municipales, si la volonté politique pour cela existe.