Le Temps-Agences - Le président Pervez Musharraf a annoncé hier qu'il lèvera l'état d'urgence le 16 décembre au Pakistan, dans un discours diffusé sur la télévision d'Etat PTV. "J'ai pris la ferme résolution de lever l'état d'urgence et de retirer le décret constitutionnel provisoire le 16 décembre", a dit le chef de l'Etat, qui a été investi pour un second mandat, huit ans après le coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir. M. Musharraf avait imposé l'état d'urgence le 3 novembre et suspendu par décret la Constitution, provoquant un tollé dans l'opposition et la communauté internationale. Il avait annoncé récemment qu'il le maintiendrait pour les élections législatives et provinciales du 8 janvier. M. Musharraf, qui a également démissionné de son poste de chef des armées avant de prêter serment hier pour un second mandat de cinq ans, cédera ainsi également, s'il tient sa promesse, aux intenses pressions de la communauté internationale et de l'opposition, dont une partie menace de boycotter le scrutin du 8 janvier. Il avait instauré l'état d'urgence parce que, selon lui, l'ordre judiciaire s'immiscait dans les affaires de l'exécutif et pour contrer la menace terroriste islamiste. Il avait ensuite estimé qu'il était nécessaire de maintenir cette loi d'exception pour assurer un environnement sécurisé pour les élections, au moment où le pays vit une vague d'attentats suicide très meurtriers et où les terroristes proches d'Al-Qaïda gagnent du terrain dans le nord-ouest du pays. L'opposition, elle, l'accusait d'avoir instauré l'état d'urgence pour mettre au pas la Cour suprême qui menaçait d'invalider sa réélection du 6 octobre et de vouloir le maintenir pour manipuler le scrutin du 8 janvier. "Maintenant, je pense que la situation générale s'est considérablement améliorée", a déclaré hier soir M. Musharraf, ajoutant : "Le processus démocratique se déroule selon le programme prévu et le terrorisme est de plus en plus sous contrôle".
Cinq soldats pakistanais, 10 villageois tués au Nord-Waziristan Une bombe a tué cinq soldats pakistanais hier près de la frontière afghane et dix villageois ont péri dans des affrontements entre soldats et islamistes dans un autre secteur des zones tribales du Pakistan, ont rapporté un responsable et des témoins. Ces derniers combats en date interviennent au lendemain du transfert par le président pakistanais Pervez Musharraf du commandement de l'armée au général Ashfaq Kayani, ancien chef des services de renseignement militaires. L'explosion dans laquelle cinq militaires ont péri a touché un convoi militaire qui circulait à travers le Nord-Waziristan, près de Miranshah, principale agglomération de cette zone tribale. Quatre autres soldats ont été blessés.