La gauche tunisienne patauge dans les stéréotypes des années 60 du siècle dernier ! Elle fait tout simplement du surplace à tous les niveaux ! Aucune adaptation sérieuse aux appels des nouvelles donnes mondiales pour la démocratie sociale « libéralisée » qui traverse la plupart des systèmes politiques, économiques et sociaux du globe depuis le printemps de Prague, en 1968, consolidé par la chute des systèmes communistes soviétiques et chinois, de la dictature du prolétériat et de la « révolution culturelle », révolutionnaire et enfin, par la chute du mur de Berlin, en 1989, qui a scellé défintivement la fin de « l'Etat communiste » classique en RDA avec cette fusion heureuse dans le modèle allemand du « socialisme libéral » où le SPD, colle de plus en plus à la CDU de droite, libérale et sociale de Mme Angela Merkel, pour faire pratiquement la même chose avec quelques sensibilités à peine différenciées. La campagne électorale qui se déroule en ce moment en Allemagne montre à quel point les discours se ressemblent entre le candidat socialiste et la candidate démocrate chrétienne, même en politique étrangère. Les deux sont attachés à une société de justice et de droit mais aussi de liberté d'entreprendre. Plus aucune trace d'idéologie endoctrinée... Pour les Allemands pragmatiques nationalistes et carrés, l'idéologie est tout simplement une perte de temps et une querelle fanatisée qui fait plus de mal que de bien ; La justice sociale se fait sur le terrain avec des lois qui favorisent la répartition des fruits de la croissance (je n'ai pas dit la richesse... c'est très différent) et qui fait que l'Etat et surtout les landers (gouvernorats) interviennent pour aider les plus démunis, non pas en leur accordant des primes pour ne rien faire, mais pour les aider à se prendre en charge et s'insérer le plus rapidement possible dans la dynamique économique et les entreprises. L'Allemagne est en train de gagner le pari énorme d'insertion et d'intégration d'un million de réfugiés syriens et moyen-orientaux en les préparant à la vie active et aux normes de la société allemande y compris la formation linguistique, professionnelle et surtout une éducation civique sur le droit et le système juridique culturel et politique allemand. Alors pour comparer l'incomparable, qu'avons-nous du côté de nos « ex-communistes » tunisiens intégrés dans le Front populaire de la « Jebha Chaâbia » !? Un véritable entêtement à prendre les chemins du passé qui bloquent la revendication permanente, de l'anarchie des rues et du rejet de toute perception pragmatique et réaliste de l'économie dans un monde en pleine mutation, où les paresseux n'ont plus de place ! S'accrocher à l'Etat « providence » qui fait tout et qui contrôle tout, ne mène qu'à une chose... le partage général de la pauvreté et de la non-croissance ! Alors que préconise-t-on ? De plus en plus d'impôts, surtout pour les entreprises et les entrepreneurs et le rouleau compresseur des revendications sociales, de l'Etat syndical et de la rue, jusqu'à épuisement de ressources et de l'Etat et du capital, qui préfère fuir ailleurs avec armes et bagages et investir dans des pays plus rationnels et plus cléments, où la discipline minimale règne et où le Droit s'applique à tout le monde y compris à ceux qui démobilisent les travailleurs attisés par la nouvelle culture du « non-travail » et de l'assistance de l'Etat et des pouvoirs publics. Alors venir parler, après de performances d'excellence ou de perfectionnisme, c'est tout simplement rêver de la lampe d'Aladin. Notre gauche qui aurait pu être au moins, aussi populaire et aussi volumineuse que les Islamistes, se cantonne dans l'immobilisme et les slogans creux de l'appel à la révolution permanente. Or, la « Révolution » qui a permis une évolution démocratique au niveau politique, a échoué lamentablement sur le plan économique, parce que justement on a démoli, pièce par pièce la culture du travail bien fait et de la discipline. Toutes nos sociétés nationales et du secteur public, sensées être à l'avant-garde du renouveau, périclitent à cause du sur-emploi, de la masse salariale étouffante et du manque d'entretien des machines de production et de roulement. C'est une véritable tragédie de voir certaines compagnies nationales régresser à vue d'œil, jour après jour. Or, la tutelle, des groupes de pression dans ces entreprises, empêchent toute action et plan de remise à niveau. A peine on touche un détail et c'est la croix et la bannière... On crie au loup (le privé) qui veut s'approprier quoi... de la ferraille en puissance et dont personne n'en veut, parce qu'agonisante et de plus en plus infonctionnelle et non rentable. C'est, quand même bizarre ! Les islamistes qui constituent le second sérieux, handicap à l'évolution de la Tunisie, progressent et s'adaptent. Vous me direz, c'est de la tactique ou de la stratégie sur le long terme ! Eh bien, c'est quoi finalement la politique, si ce n'est la tactique et la stratégie d'adaptation.Deng Xiaoping a donné une leçon au monde des idéologies communistes en adaptant le « communisme » au capitalisme libéral. Résultat, la Chine est première puissance économique ex aequo avec les Etats Unis d'Amérique. Et le reste viendra ! Mais, notre gauche n'arrive pas à décoller... ! Elle attend son « Deng » qui ne pointe pas encore à l'horizon ! Dommage, que de temps perdu ! K.G