Je lisais rien qu'hier un petit entrefilet sur les colonnes d'un confrère de la place, inspiré du Figaro français, avec pour titre: «Chute des investissements chinois dans le monde»! Curieux parce que fan de la Chine depuis un certain Deng Xiaoping et sa montée vertigineuse aux sommets du globe en l'espace de 40 ans seulement (1977-2017), et intrigué tout de même, parce que la Chine dispose du plus grand excédent de devises fortes dans le monde, j'ai parcouru avec attention l'article en question et ne fut pas étonné, de l'inadéquation du titre avec le contenu. En effet, le Figaro révèle que les investissements chinois à l'étranger, ont atteint, en 2016, 170 milliards de dollars (excusez du peu) avec un bond spectaculaire de 44% et pour la seule Europe, de 77% et une acquisition des plus spectaculaires, celle de l'agrochimiste suisse Syngenta par un holding chinois pour la « petite somme » de 43 milliards de dollars... Et le Figaro de comparer avec le mois de janvier 2017 avec une baisse de 35,7% , soit 7,2 milliards d'Euros, quand même, en attendant le reste de l'année. Que faut-il déduire de tout cela. D'abord, la Chine, première économie mondiale, ex-æquo avec les USA, poursuit ses investissements énormes, partout dans le monde et les autorités chinoises qui font semblant de s'inquiéter, de certaines acquisitions chinoises «irrationnelles» dans l'immobilier, le sport et les divertissements, veulent éviter les fuites superflues de capitaux chinois et poussent leurs groupes à investir plutôt dans la haute technologie-clé, les infrastructures, porteuses et les entreprises « stratégiques ». Par ailleurs, la Chine ne lève pas le pied pour le contrôle des hautes technologies et de la finance mondiale et qui feront d'elle, très bientôt la première puissance mondiale « number one » reléguant l'Amérique et l'Europe aux rangs de bon 2ème et 3ème, sans plus. Or, derrière tout cela, il y a ce qu'on appelle le miracle chinois, qui mérite d'ailleurs, ce qualificatif, car de mémoire d'homme et de civilisations, aucun pays au monde n'a fait ce qu'a fait la Chine en moins d'un demi-siècle et passer d'un pays au dessous du seuil de la pauvreté en 1966, à un pays émergent fin du siècle dernier, pour devenir leader mondial à l'horizon 2020. Il y a aussi et surtout, un géant de l'histoire, de l'humanité, pas par la taille puisqu'il fait 1m52, mais par la stature, la volonté et la vision, il s'agit bien du « petit Timonier »... Deng Xiaoping ! Cet homme a fait un parcours titanesque, digne d'une légende antique ou hollywoodienne. Né dans une famille de propriétaires terriens, en 1904, il voyage en France et travaille comme ouvrier dans des usines, puis adhère au parti communiste chinois, devient le compagnon du « grand Timonier », Mao Zedong (prononcé populairement, Mao-Tsé-toung), et surtout le protégé du grand Zhou Enlai (prononcé Tchou-EnLai), et monte les échelons de la hiérarchie chinoise jusqu'à devenir le secrétaire général du parti communiste chinois et numéro deux du régime devant son propre protecteur Zhou Enlai, entre 1956 et 1966. Il subit entre autres, dans ce long parcours, plusieurs disgrâces et a connu les « camps de rééducation » (sortes de goulags chinois), du temps de la révolution culturelle menée par l'épouse de Mao, la célèbre Jian Quing, ainsi que l'infamie et son fils a été torturé jusqu'à perdre ses jambes, puis à nouveau écarté par la « bande des quatre », en 1976, et enfin, réhabilité en 1977, avec les pleins pouvoirs. Deng devient le promoteur du nouveau miracle chinois et lance sa nouvelle idéologie de « l'économie socialiste de marché ». Son concept est simple, un Etat fort à la limite de l'autoritarisme et une économie libérale ouverte aux investissements extérieurs, à l'économie de marché et à l'initiative privée. Le secteur étatique est dégraissé au maximum et ce qui en reste doit être concurrentiel, viable et vivable, sinon disparaître. Evidemment, tout ceci a été fait souvent dans la douleur et progressivement. Deng n'hésite pas à valider la répression dans le sang des manifestations de la place Tiananmen, en 1989, alors qu'il était encore président de la commission militaire et de haute sécurité du parti communiste chinois (PCC), mais quand il se retire de la politique pour une retraite méritée, ce « petit-grand Timonier » laisse la Chine sur l'orbite économique royale d'une croissance annuelle de plus de 10% par an. Parmi ses phrases célèbres, comme tous les grands, Deng disait notamment : « Peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu'il attrape les souris » ! Autre phrase symbolique qui ne doit pas plaire à nos illuminés populistes du moment : « Il faut déraciner les mauvaises herbes pour s'en servir comme engrais » ! Ce que l'Histoire retiendra de ce grand homme d'Etat à la dimension universelle, ce sont ses « quatre modernisations » pour sortir la Chine de son marasme économique en faisant passer son pays pauvre et affamée en 1977, avec un cinquième de la population mondiale et un PIB ne dépassant pas les 3% du PNB mondial, à un pays leader mondial avec une croissance de plus de 10% l'an avec des pics qui ont atteint les 13% en l'espace de deux décennies seulement à la veille de sa mort en 1997. C'est cela une vraie « Révolution » qui tire les Nations vers le haut alors que d'autres idéologues en agitant les spectres de tous les populismes « socialistes » et messianiques religieux, ne font que faire sombrer leurs pays dans la régression économique et le désespoir. Et c'est bien le cas de la Tunisie ! Déficit de libertés, certes, mais plus-values économiques et libérales énormes de la nouvelle Chine, puissance mondiale, inventée par ce grand seigneur à la petite taille Deng Xiaoping ! Malheureusement, en Tunisie, nous sommes embarqués depuis 2011 vers le chemin opposé de la Chine. Un déficit économique et financier énorme avec une overdose de « démocratie et de libertés » surfaites parce que assimilées à une libération illusoire de ce qu'on appelle « l'absolutisme ». La « démocratie » ennemie de l'économie, de l'entreprise, du savoir-faire, de l'environnement, etc... et amie de la décadence religieuse et identitaire qui transplante la Tunisie au Moyen-âge, et du populisme social qui bloque le pays par des grèves illimitées et de zèle des syndicats de plus en plus acharnés contre la culture du travail, ça ne mène qu'au naufrage de l'avant « Deng » en Chine, de cette époque irrationnelle et fourbe de la « révolution culturelle » de la femme de Mao et de sa « bande des quatre », qui a mis à genoux ce pays de 1966 à 1976 ! Faut-il subir notre « révolution culturelle » encore une décennie pour que la Tunisie enfante son « Deng » libérateur et salvateur... Attendons pour voir... mais, pour le moment c'est la kermesse et la foire du populisme qui prévaut dans un pays dont le déficit commercial a doublé en un an et dont la croissance stagne à 1,5% depuis six ans ! Oui, les Tunisiens ont perdu le Nord et bientôt la raison. Vivement, des voyages organisés en Chine pour nos élites politiques et syndicales avec le désir modeste de se recycler au rythme de la terre ! Au fait... y a-t-il encore des syndicats en Chine ? Ce serait bon de le savoir. Quant à leurs « mosquées » temples, elles ne pratiquent que les prières de 2 minutes par jour ! Pauvres chinois... ils sont « keffer » ou pas très croyants ! K.G