Films tunisiens et cinéma contemporain seront à l'honneur à Djerba du 14 au 17 décembre pour la deuxième édition des Journées cinématographiques de Djerba. Avec "Al Jaida" de Selma Baccar en ouverture et "La Belle et la Meute" de Kaouther Ben Henia en clôture. La deuxième session des Journées cinématographiques de Djerba (JCD)aura lieu du 14 au 17 décembre à la maison de la culture Férid Ghazi (Houmt-Souk). Cet espace culturel s'est associé au ciné-club Lotos et à l'Association Lotos pour la culture et les arts pour organiser cet événement des plus attendus. En effet, ces journées sont à Djerba l'occasion de voir les oeuvres les plus récentes sur grand écran et ainsi communier avec les films qui font l'actualité en Tunisie et dans le monde. Films tunisiens et oeuvres récentes Pour cette nouvelle édition des JCD, cinq films sont au programme parmi lesquelles deux des longs métrages tunisiens les plus actuels. Ainsi "Al Jaida" de Selma Baccar et "La Belle et la Meute" de Kaouther Ben Henia seront au programme. C'est d'ailleurs "Al Jaida" qui fera l'ouverture des journées, probablement en présence de la réalisatrice et, dans les cas, avec la participation de membres de l'équipe du film. Cette oeuvre de Selma Baccar est actuellement à la une de l'actualité cinématographique en Tunisie. Projeté dans plusieurs villes, salué par le public, ce nouveau film de Baccar revient sur l'enfermement des femmes dans cette maison de redressement nommée Dar Joued. La réalisatrice nous plonge dans un univers carcéral et tisse des métaphores sur la liberté et la cause des femmes en Tunisie. "Al Jaida" sera projeté le jeudi 14 décembre à 18h. Le film de clôture sera également tunisien puisqu'il s'agit de "La Belle et la Meute" de Kaouther Ben Henia qui devrait également rencontrer le public djerbien. Ce film a été applaudi à l'international et aussi depuis sa sortie récente en Tunisie. La réalisatrice y raconte le chemin de croix d'une jeune fille face à ses agresseurs et au mutisme de la société après un viol. Oeuvre poignante, ce film confirme la montée en puissance de Ben Henia et ancre davantage cette jeune cinéaste dans le panorama culturel tunisien. "La Belle et la Meute" sera projeté le 17 décembre à 16h. Un bol d'oxygène cinématographique pour le public Les autres films sont également récents et devraient interpeller le public. Avec "The Square" de Ruben Ostlund, c'est en même temps que la capitale que Djerba découvrira cette oeuvre. Le cinéma arabe sera représenté par "Le Caire Confidentiel" de Tarek Salah qui sera projeté le 16 décembre à 18h. Un film africain est également au programme. Il s'agit de "L'oeil du cyclone" de Sekou Traore qui sera au rendez-vous le 15 décembre à 18h. En cinq films, les organisateurs parviennent ainsi à rendre compte de l'actualité cinématographique et devraient permettre au public de Djerba d'être à jour. Ces Journées cinématographiques de Djerba sont une véritable bénédiction et proposent un format qui pourrait être porté par une séquence mensuelle. Une telle approche permettrait véritablement de mettre le cinéma à la portée de toutes les régions et en démocratiser l'accès. En effet, le parc tunisien de salles commerciales est à son niveau le plus bas et seul le circuit culturel est à même aujourd'hui de diffuser le cinéma à l'intérieur du pays. Nouvelles stratégies pour la FTCC C'est en ce sens qu'oeuvre la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) qui insère Djerba et plusieurs régions dans l'actualité cinématographique. Un autre exemple est d'ailleurs donné par la même fédération à Hammamet avec la création d'une tradition au Centre culturel international de Hammamet. En effet, la FTCC organise selon un rythme hebdomadaire les projections des meilleurs films et des oeuvres les plus récentes. Ces formules nouvelles créées par la fédération sont un authentique bol d'oxygène pour la diffusion du septième art et gagneraient à être diffusées plus largement. Pour l'heure, c'est à Djerba que le cinéma récent pose ses valises pour des journées prometteuses qui soulignent la présence de plus en plus significative du septième art à l'échelle des régions. Ce combat que l'on croyait perdu est en train de revenir au premier plan avec un retour remarquable de la diffusion cinématographique dans toutes les régions et particulièrement à Djerba du 14 au 17 décembre.