Entre octobre et novembre, trois nouvelles oeuvres tunisiennes seront sur les écrans en ouverture d'une saison qui s'annonce sous le signe de la profusion. Regards sur "Tunis by night" de Elyes Baccar, "La Belle et la Meute" de Kaouther Ben Henia et "Dar Joued" de Selma Baccar... En attendant de retrouver ces films sur grand écran à partir du 27 septembre puis au lendemain des JCC 2017... La rentrée cinématographique est à nos portes et se déroulera sur fond de nouvelle session des JCC. E, effet, les Journées cinématographiques de Carthage 2017 auront lieu du 4 au 11 novembre alors que la sortie en salles de trois nouveaux films tunisiens aura lieu simultanément. Ces films devraient sortir sur nos écrans entre septembre et novembre et permettront de retrouver des cinéastes prometteurs ainsi qu'une pionnière du septième art en Tunisie. C'est en effet de Elyes Baccar, Kaouther Ben Henia et Salma Baccar qu'il s'agit. Les films de ces trois réalisateurs viendront tour à tour confirmer la bonne santé du cinéma tunisien et l'adhésion du public. De plus, ces trois films sont des arbres qui cachent une forêt de nouvelles oeuvres puisque, pour cette saison, une vingtaine de nouveautés sont attendues à l'horizon 2018. Nous vous proposons de découvrir ces trois nouveaux films à travers un gros plan sur leurs fiches techniques et leurs dates de sortie... "Tunis by night" de Elyes Baccar Le nouveau film de Elyes Baccar s'intitule "Tunis by night" et sa sortie est prévue le 27 septembre courant. Ce film de 120 minutes revient sur le vécu d'un animateur de radio aux portes de la retraite. Il donne sa dernière émission en direct lorsque surviennent les événements qui mèneront à la révolution tunisienne. Alors que Mohamed Bouazizi vient de s'immoler et que le pays gronde, Youssef termine une carrière à la radio et se retrouve dans une situation inédite entre le gouffre et l'horizon. Ce film est porté par un casting des plus riches avec Raouf Ben Amor, Amel Hedhili et Helmi Dridi. Un drame poignant va se jouer sous les yeux du spectateur avec des personnages saisissants de vérité et vivant dans la densité du moment historique. Pour Baccar, c'est un retour à la fiction après une longue séquence vouée au tournage de documentaires. Œuvre très attendue, "Tunis by night" ouvrira la nouvelle saison cinématographique. "La Belle et la Meute" de Kaouther Henia Kaouther Ben Henia est indéniablement l'une des figures de proue du cinéma tunisien actuel. Ses deux premières oeuvres ont été saluées au niveau national et international et ont récolté des prix prestigieux et des ovations retentissantes. Que ce soit "Le Challat de Tunis" ou, plus récemment, "Zeineb n'aime pas la neige", les oeuvres de Ben Henia ont suscité l'adhésion du public et enclenché de vifs débats. Ce devrait aussi être le cas de "La Belle et la Meute" qui sortira en salles le 12 novembre prochain. Ce film qui est adapté du livre "Coupable d'avoir été violée" est une dénonciation et un plaidoyer. L'histoire de Meriem violée par trois policiers et demandant justice structure ce film engagé contre certains maux et dérives de notre société. Réaliste, sobre et vibrante, cette oeuvre a déjà interpellé les publics de Cannes dans la section "Un certain regard" et ceux des festivals de Namur et de Malmo. Oeuvre d'une femme arabe en faveur de toutes les femmes où qu'elles puissent être, "La Belle et la Meute" est un film universel qui trouve ses racines dans la tragédie de nombreuses femmes à travers le monde. "Dar Joued" de Selma Baccar Le nouveau film de Selma Baccar est lui aussi une oeuvre profondément féministe et ancrée dans l'histoire des Tunisiennes. Provisoirement intitulé "Dar Joued", ce film devrait également être sur nos écrans au milieu du mois de novembre, quelques jours après une projection anticipée dans le cadre des JCC 2017. Comptant parmi les pionnières du cinéma des femmes en Tunisie, Selma Baccar est la réalisatrice du mythique "Fatma 75", un film longtemps censuré en Tunisie. Les autres oeuvres de cette cinéaste ont été produites plus tard et posaient leur regard sur Habiba Messica dans "La danse du feu" et sur les univers carcéraux dans "Khochkhach". Dans cette nouvelle oeuvre, Baccar retrace le vécu de quatre femmes enfermées par leurs époux dans une maison de redressement nommée Dar Joued et qui se trouvait dans la médina de Tunis. Les femmes sont de nouveau le prétexte à une parabole sur l'enfermement, un thème de prédilection de cette cinéaste. Elle a aussi choisi de situer l'action du film à la fin des années cinquante alors que cette institution ( qui a réellement existé) vivait ses dernières heures. Le film sera porté par un casting habile qui réunit une brochette de comédies aguerries à l'image de Jamel Madani ou Wajiha Jendoubi. A découvrir absolument pour retrouver la griffe singulière d'une réalisatrice exemplaire en termes de parcours militant et de choix esthétiques.