- La question n'a pu être réglée, depuis belle lurette, avec des hôpitaux qui manquent de médecins, surtout dans plusieurs spécialités, en plus des généralistes, alors que les praticiens ne veulent pas aller travailler dans les régions intérieures, sous prétexte du manque de moyens et de matériel médical, et en préférant rester plutôt au chômage. Aujourd'hui, toutes les parties sont dos au mur et il faut trouver une solution pouvant satisfaire les uns et les autres, avec un peu de bonne volonté de toutes parts, surtout pour ce noble service dont dépendent, surtout, des vies humaines ou, du moins, la santé des générations futures. Certes, les médecins de toutes les spécialités peuvent aller exercer sous d'autres cieux, au vu des opportunités qui se présentent, mais ils doivent, au moins, faire preuve de reconnaissance à leur patrie qui les a formés et qui a fait des sacrifices pour qu'ils deviennent ce qu'ils sont, aujourd'hui. Le souhait est que ces praticiens acceptent de présenter leurs candidatures pour aller exercer, au moins pour un certain temps, dans les gouvernorats de l'intérieur, et travailler avec les moyens de bord, en attendant mieux. De même que leur devoir leur impose d'exiger le maximum possible de matériel pour faire leur travail dans de bonnes conditions. Dans ce sens, une décision du ministre de la Santé, en date du 22 janvier 2018, vient de fixer les établissements de santé et les spécialités prioritaires, dans les recrutements dans le corps de la médecine hospitalière. D'après l'article premier de cette décision, les médecins de la santé publique et les médecins temporaires de la santé publique dans tous les établissements de santé, dans les gouvernorats suivants, selon les besoins urgents, soit à Béja, Jendouba, le Kef, Zaghouan, Siliana, Kasserine, Gafsa, Gabés, Tozeur, Kébili, Tataouine, Médenine, Sidi Bouzid, Kairouan, Bizerte, Mahdia, Nabeul et même Sfax, soit dans toutes les régions, à l'exception du grand Tunis, de Sousse et de Monastir, bien sûr. Le second article indique que des médecins spécialistes de la santé publique et des médecins spécialistes temporaires de la santé publique seront recrutés, dans les établissements de santé qui suivent, selon les priorités urgentes : Les hôpitaux régionaux et locaux, ainsi que les groupements de santé de base dans tous les gouvernorats et au centre national de médecine scolaire et universitaire. Les établissements de santé à caractère universitaire, pour les spécialités suivantes : Toutes les spécialités de chirurgie, l'anesthésie et la réanimation, les maladies cardiaques, la radiographie, la médecine d'urgence, la pédiatrie, la médecine légiste et la science des cellules, l'endocrinologie, en plus de toutes les autres spécialités, notamment la médecine du travail et la psychiatrie infantile. Les nouveaux services dans les hôpitaux régionaux à caractère universitaire et les centres intermédiaires. Toutefois, la terminologie est vicieuse, puisque le ministère insiste sur « les priorités urgentes », alors que toutes les régions se plaignent du manque de cadre médical, pratiquement dans toutes les spécialités. Cela revient à dire que l'autorité de tutelle ne va pas, dans un premier temps, recruter une armada de médecins hospitaliers ou de spécialistes, pour les établissements de santé de l'intérieur, mais qu'il va faire un choix sélectif, pour satisfaire certains besoins et fermer les yeux sur certains autres, en attendant des jours meilleurs. A trop entretenir le flou, on n'est pas sorti de l'auberge, et il faut davantage de clarté, dans cette décision ministérielle, surtout au niveau du nombre des postes à pourvoir et du nombre des recrutements programmés.