C'est au Théâtre municipal de la Perle du Sahel que Wafa Ghorbel, accompagnée par le choeur philharmonique de Nice, ouvrira le 8 mars, les Francophonies de Sousse. A ne pas manquer! C'est la chanteuse jazz Wafa Ghorbel qui ouvrira le festival des Francophonies de Sousse, le 8 mars prochain. Cette universitaire tunisienne connue pour ses contributions musicales et son travail romanesque sera sur les planches du Théâtre municipal de Sousse avec le choeur philharmonique de Nice pour une soirée très attendue. Chanteuse jazz, Wafa Ben Ghorbel a un timbre particulier mais aussi une démarche singulière. En effet, cette artiste reprend les grands standards de la chanson française et du jazz en langue tunisienne. C'est elle qui traduit les textes et les met en cohérence poétique puis les interprète avec un grand bonheur. Sa voix limpide et puissante y est pour beaucoup et se conjugue avec des versions très personnelles de chansons connues de tous. Récemment, Wafa Ghorbel se produisait au musée de Sousse pour une soirée au cours de laquelle elle a affirmé tout son talent et sa présence scénique. De fait, elle donne une seconde vie à un répertoire déjà fort apprécié et démontre la subtilité de la langue tunisienne dans ce registre particulier. Il faut par exemple écouter "Les Feuilles mortes" avec cette artiste au chant pour se rendre compte de l'étendue de son talent. Par ailleurs, Wafa Ghorbel a fait des choix minimalistes et se fait en général accompagner d'un piano solo pour rendre et amplifier les atmosphères. Chanter tunisien avec le monde En ce sens, tout le dispositif repose sur la voix de la chanteuse et les nombreuses inflexions par lesquelles elle passe. Wafa Ghorbel joue sur les tonalités, multiplie les vocalises, évolue entre chuchotement et hymne. Elle porte en elle cette rage de chanter qui fait les grands interprètes et aussi une forte personnalité qui sublime les chansons qu'elle choisit de remodeler. En effet, l'artiste joue sur deux tableaux qui rénovent complètement les chansons qu'elle interprète. En premier lieu, la subtilité de sa voix impose un univers propre. C'est ensuite la magie de la langue tunisienne appliquée à ce répertoire universel qui suscite le respect. Entre Brel, Montand et Barbara, une chanteuse tunisienne qui, il faut le souligner, est passée par les clubs de jazz parisiens, évolue avec un rare bonheur au point où elle parvient à recréer notre relation à un répertoire connu qu'elle adjoint au territoire de la chanson tunisienne. Car c'est bien là le tour de force de Wafa Ghorbel: chanter tunisien en conjuguant comme jamais la tunisianité avec le monde.