C'est le comédien Mahmoud Abdennebi qui campera un Georges Brassens au firmament de son art et au coeur de ses chansons. Une attachante soirée musicale en perspective ce samedi 3 juin à 22h au club culturel Tahar Haddad Au club culturel Tahar Haddad, le mois de Ramadan prend les couleurs les plus diverses, avec notamment un bouquet de musiques qui restituent la mémoire tunisienne, le répertoire oriental et la chanson française. En effet, Saliha, Ali Riahi ou Abdelwahab seront ainsi que Georges Brassens, au centre de plusieurs hommages. C'est le comédien Mahmoud Abdennebi qui, sur la scène du club, ce samedi 3 juin, fera revivre le grand art du chansonnier français, célèbre à travers le monde pour ses textes poétiques, libertins et des plus imagés. Brassens est en effet un géant de la chanson française à l'instar des Ferré, Ferrat ou Brel. Il a été de son vivant le porteur d'une tradition qui mêlait une gouaille bien hexagonale à un esprit critique fort acéré. Avec sa guitare et son trio, Brassens a chanté l'amour courtois, les personnages typiques et la vertu dans tous ses états. Il demeure incontournable et fleure bon la haute tradition française de la chanson à texte. Chanson à texte et hommag à un répertoire exceptionnel C'est tout le talent inné de Mahmoud Abdennebi qui se déploiera pour revenir vers Brassens au cours d'une trop courte soirée. Comédien hors pair, Abdennebi a d'ailleurs consacré des oeuvres antérieures à Jacques Brel mais aussi au "Horla" de Maupassant. Virevoltant, dans une langue impeccable et avec un sens consommé de la scène, Abdennebi a toujours enchanté ses publics. Depuis une vingtaine d'années, il sillonne les scènes avec des oeuvres qu'il réalise avec l'apport scénographique de Imen Gaidi. C'est ainsi qu'il a composé des anthologies poétiques et aussi un délicieux show sur fond des Mille et une Nuits, entre autres travaux. C'est la technique d'acteur de cet artiste qui impressionne le plus, ainsi que sa jubilation à interpréter, aux frontières de la chanson et de la poésie, les personnages qu'il incarne. Car Abdennebi fait le show, se livre complètement et donne le meilleur de lui-même à chaque instant. il faut l'avoir vu en Harpagon à la recherche de sa cassette ou bien en personnage de petit-bourgeois comme le Morin de Maupassant pour comprendre la texture incomparable de son art de la déclamation. Lorsqu'il prend la parole, on n'entend plus que sa voix, on ne voit plus que ses évolutions et grâce à cette présence rare, il parvient à restituer les personnages les plus complexes ou les plus proches. Brassens continue à être proche d'une large frange du public. Malgré le passage des ans, ses chansons sont toujours reprises en choeur et plusieurs jeunes artistes français reprennent son répertoire de polisson chantant sa révolte et ses indignations comme dans la peau d'un vieil anar. C'est tout cela qui va renaître ce samedi au club Tahar Haddad et, sans doute, que "La cane de Jeanne", le "Pauvre Martin" et "l'Auvergnat" se retrouveront sur le radeau des "Copains d'abord". Un bel hommage en perspective et aussi une belle manière pour le club Tahar Haddad de sortir des chemins battus. Avec sa voix de poète et ses inflexions complices, Mahmoud Abdennebi devrait camper un Brassens des plus proches et nous offrir le bonheur de retrouvailles en chansons.