La citadelle de l'inquisition nationale a fini par céder devant la résistance des bourguibiens et de l'éthique bourguibienne, attaqué de toutes parts depuis quatre ans par l'armada de Ben Sedrine qui a appliqué à la lettre, il faut le dire, la mission qui lui a été confiée par la Constituante, à un quart d'heure de sa mort clinique ! L'acharnement de SBS sur les dossiers historiques qui remontent à 1955 n'est pas de son initiative personnelle bien que motivée, quelque part, par une réaction instinctive et presque naturelle, pour détruire le «système» de l'Etat de l'indépendance nationale jugé «autoritariste» et «répressif» par ses commanditaires «islamo-youssefistes». Ben Sedrine s'est conformée à la lettre de la mission «primaire» de l'IVD, parce que sa vocation était «politique» et n'avait presque rien à voir avec la justice transitionnelle, pour servir les desseins «revanchards» des islamistes politiques et leurs alliés. Pouvait-elle faire et agir autrement... L'Histoire, la vraie et la bonne, celle écrite par les historiens, cette fois-ci, jugera ! Je ferme un dossier que personne ne maîtrise à cause des résidus de la «reconquista» islamiste sur un pays dit «gangrené» par la modernisation, avec des «laïcs» (ou jugés comme tels) comme Tahar Haddad, Bourguiba et ses pairs en remontant jusqu'à Kheïreddine Bacha et ses disciples, les Salem Bouhajeb, Mohamed Snoussi, Beyram V, le général Hassine Kabadou, le cheikh Tahar et son fils Fadhel Ben Achour et j'en oublie. Le grand vizir Kheïreddine devenu plus tard «Assadr al Aâdham» de l'empire Ottomane, ou Premier ministre, avait ouvert la voie après Ahmed Bey1er, à l'influence occidentale des libertés publiques et des droits en Tunisie, et dans son ouvrage «Akwa al massalik fi maârifati ahwel àl Mamalek» (la meilleure voie pour connaître l'état des nations), il a appelé à construire les nouveaux systèmes politiques musulmans, sur la base de la liberté (al hourriyatou) et la justice (al aâdlou) et surtout de s'inspirer et de prendre de l'Occident «tout ce qui ne nuit pas à l'Islam». Par conséquent, la modernisation basée sur la liberté, la justice et le réformisme musulman, ne peuvent en aucune manière nuire à l'Islam : Sauf que peut-être, en Tunisie, diraient les prédicateurs de l'obscurantisme oriental venus en masse, dans les années 2011, 2012 et 2013 pour «ré-islamiser la Tunisie» sur la base des valeurs de l'Orient décadent ! BCE a su être patient sur ces dossiers «inquisitoires». D'abord, en contournant la difficulté avec le cheikh Rached Ghannouchi pour faire tomber à l'eau la fameuse loi de l'exclusion qui a failli passer en 2013 du temps de la «sainte Troïka». D'ailleurs, elle s'est avérée très profitable à Ennahdha, elle-même, suite aux dérives qu'on lui reproche alors qu'elle disposait du pouvoir absolu après les élections de 2012. Puis, en limitant les dégâts avec la fougue et l'acharnement de Mme SBS qui voulait transporter et traiter à sa manière les archives nationales présidentielles au siège de l'IVD, conformément aux «directives» supra-constitutionnelles de la «Constituante»... imaginez le bazar ? Et enfin, en ramenant l'IVD et SBS sur terre, à savoir, consolider les institutions nationales, y compris la souveraineté du Parlement, seul habilité à décider de ce qui relève de ses compétences législatives et autres. Signalons au passage le rôle salutaire du Tribunal administratif qui a joué pleinement son rôle de garde-fous (le mot n'est pas trop fort) pour interpréter les lois en rendant à César ce qui lui appartient. Par conséquent BCE a gagné une nouvelle bataille importante... A, lui maintenant de gagner la vraie, celle de l'apaisement social qui passe par le retour de l'UGTT à ses fondamentaux et aux valeurs du leader national syndical, Farhat Hached. Noureddine Taboubi, par ses réactions à chaud, risque de mettre l'UGTT sur la mauvaise orbite de la lutte des classes et de la discorde nationale. Alors que le pays a besoin plus que jamais de solidarité et d'union pour redéployer la croissance produire la richesse et la distribuer le plus équitablement possible. La valeur du travail, de la bonne finition et de «l'excellence», pourquoi pas, a été pratiquement décapitée, depuis 7 ans, par l'indiscipline et la revendication excessive. Les bases ont été surchauffées et maintenant elles débordent de partout. BCE en est très consient. Sa rencontre avec Houcine Abassi, ancien secrétaire général de l'UGTT et l'un des promoteurs du dialogue national qui nous a valu le Nobel de la paix est loin d'être fortuite. Elle peut annoncer une nouvelle redistribution des cartes à ce niveau et redonner à la politique ses lettres de noblesse, celle qui positive et va vers l'avant pour la concorde nationale et le progrès. La Tunisie est fatiguée des poussées de fièvres inquisitoires, des milliers de grèves, des dépassements en tous genres. Vivement la paix des braves et la Tunisie renaîtra de ses cendres très rapidement ! Le vrai challenge... c'est cela ! K.G.