La crise de l'enseignement secondaire a atteint un stade qui ne présage rien de bon, avec le bras de fer engagé entre le ministère, soutenu par le chef du gouvernement qui a dicté ses conditions, et la Fédération syndicale qui s'entête à imposer son diktat et à faire plier son vis-à-vis, faisant-fi de tout respect de la souveraineté de l'Etat et de son prestige. Ce qui est certain, c'est que rien de bon ne sortira de cette crise ténébreuse et, comme l'on remarqué les concernés et toutes les autres partis, l'élève sera le seul perdant, même si un solution est trouvé, pour résoudre cette affaire à connotation politique par excellence et où le conflit est dérivé, entre les deux principales force, à savoir le gouvernement et la centrale syndicale. Loin de vouloir « diaboliser » l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), ni la Fédération générale de l'enseignement secondaire (FGES), l'important est, maintenant, de veiller à ce que l'issue de cette crise ne fasse pas perdre la face à quiconque des deux partis, parce qu'il y va du prestige de l'Etat, d'un côté, et de l'intérêt des enseignants dont les salaires de misère ne permettent pas de subvenir à leurs obligations sociales. L'escalade ne profit à personne, surtout qu'elle ne peut pas faire tomber le gouvernement, comme le veulent certaines parties malintentionnées, ni dissuader les enseignants qui persistent et signent pour la satisfaction de leurs revendications. Des interférences ont, entretemps, vu le jour, pour envenimer la crise, sachant qu'elles ne peuvent ni faire plier le syndicat, ni faire revenir le gouvernement à de meilleurs sentiments. C'est le cas avec l'Association Nationale des Parents et des Educateurs (ANPE) qui estime que la décision du syndicat de l'enseignement secondaire relative à la suspension des cours est une escalade sans précédent. L'ANPE appelle, à ce propos, la présidence du gouvernement, le ministère de l'éducation et l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) à assumer leur responsabilité face aux répercussions néfastes de cette décision qui ne fait, insiste la même source, que provoquer un sentiment de déception et de désespoir chez les élèves et de désarroi chez les parents. L'association sollicite, par la même occasion, les enseignants à faire preuve de responsabilité et de sagesse et à prendre en considération l'intérêt national, selon la même source. C'est le cas, aussi, avec l'association Tunisienne des Parents et des Elèves (ATUPE) qui a appelé, hier, dans un communiqué, tous les parents à se mobiliser et à accompagner leurs enfants à leurs collèges et lycées aujourd'hui, à partir de 8h du matin pour manifester leur mécontentement et leur colère au cas où la Fédération de l'enseignement secondaire relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) maintient sa décision d'observer, à partir de cette date, une grève ouverte et d'interrompre les cours. Le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi a estimé, dimanche à Sfax, qu'il ne faut pas rejeter la responsabilité de la diabolisation du secteur de l'enseignement secondaire et de la crise qu'il traverse sur l'organisation ouvrière et sur la Fédération générale de l'enseignement secondaire, mais plutôt sur l'autorité de tutelle qui a placé des obstacles aux négociations et au dialogue. Le responsable syndical a, cependant, affirmé que l'UGTT œuvrera en vue d'"assurer le succès de l'année scolaire actuelle quelque soit le prix à payer", ce que personne ne peut croire, au vu de la dégradation de la situation qui fait craindre le pire. Par ailleurs, il a réitéré l'attachement de l'organisation syndicale à sa position concernant la non cession du secteur public, soulignant que les négociations sociales dans le secteur public et la fonction publique démarreront au cours de la semaine prochaine. Au terme de ce meeting qui a connu une forte participation de citoyens et la présence de membres du Bureau exécutif de l'Union, une marche est partie du siège de l'union régionale du travail à Sfax pour parcourir les différentes artères de la ville et se terminer là où elle a commencé. Et la goutte qui fait déborder le vase est la grève ouverte, décidée par la FGES, à partir d'aujourd'hui, sachant qu'il n'y a qu'un seul perdant qui est l'enseignement public, avec des élèves privés de cours, alors que les examens approchent, avec l'impossibilité de pouvoir achever les programmes, ce qui donne, en fin de compte, des écoliers moins préparés que jamais pour affronter le niveau des classes supérieures. Les conséquences seront donc des plus néfastes pour cet enseignement public qui avait fait, dans le passé, la fierté de la Tunisie, avec des sommités et des compétences reconnues partout dans le monde.