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L'après-Révolution en poèmes
Publié dans Le Temps le 24 - 04 - 2018

Sur le plan des productions littéraires tunisiennes, l'après Janvier 2011 fut fertile notamment en essais, en recueils poétiques et en témoignages dans les deux langues arabe et française. Le roman attend, paraît-il, que les choses mûrissent pour proliférer ; nous parlons surtout des textes romanesques en rapport avec la révolution du jasmin.
Certes, on y lit par-ci par-là quelques brèves allusions à l'événement, mais les romans publiés au cours des trois dernières années portent davantage sur des périodes antérieures, presque sans lien évident avec ce qui s'est passé au lendemain de la chute de Ben Ali.
Hechmi Khalladi, lui, a choisi de sortir deux recueils de poésie dont l'un est entièrement consacré aux multiples et divers événements politiques et sociaux survenus entre 2011 et fin 2017. D'ailleurs, dès le titre, Révolution, dites-vous ?, on sait à quoi s'en tenir en lisant les trente poèmes que compte le recueil. L'auteur y développe en vers libres l'historique de la Révolution. Mais on est tout de même surpris de découvrir qu'au niveau de la forme, l'ensemble s'apparente, du début jusqu'à la fin, à une suite de récits versifiés qui, par moments, atteignent au sublime poétique, et dont la musicalité ne laisse guère indifférent.
Ce n'est pas en journaliste que Hechmi Khalladi relate les high lights de ces sept dernières années ; ce n'est pas non plus le professeur de lettres françaises qui s'exprime dans les poèmes du recueil en se prenant pour un éminent expert en analyse politique et en stratégie nationale et internationale. Khalladi parle beaucoup plus humblement à la manière des premiers conteurs de la tradition orale. Dans ce sens, il importe de souligner la linéarité chronologique dans les faits « mis en poèmes ». Cela a un début et une esquisse de fin, avec des péripéties variées entre les deux étapes initiale et finale.
Témoignage bien particulier, Révolution, dites-vous ? n'a aucune autre prétention à part celle de laisser quelque chose, une trace, celle de l'auteur et de nombreux Tunisiens désillusionnés comme lui, sur ce qui devait être LE tournant historique salvateur pour notre pays. Le public de Hechmi Khalladi ce sont, comme il le reconnaît lui-même, les jeunes de 10 à 12 ans, à qui il veut bien parler même en slam, même dans le français des rappeurs, leurs nouvelles idoles ; ces jeunes pubères à qui il vaut mieux écrire plaisamment l'Histoire, aussi triste, aussi tragique soit-elle. Car tout en traduisant l'amertume des désenchantements qui sont les siens et ceux de ses concitoyens, Hechmi Khalladi transmet un message positif aux jeunes d'aujourd'hui, aux adultes de demain.
En soi, ce relais dit à quel point, l'auteur de Révolution, dits-vous ?, désespère des prétendus « sages » qui font la politique du moment. Que lui reste-t-il alors sinon le discours aux enfants et aux adolescents de la « Révolution » sans repères et sans vision d'avenir rassurante. Malgré les quelques faiblesses qu'il trahit, le recueil vaut surtout par les intentions généreuses qui animent son auteur ; c'est ce qu'on retient par exemple à la lecture de quelques poèmes que nous comptons parmi les meilleurs du livre : nous pensons surtout à « Liberté d'expression » (p. 20-21), « Pour qui voter ? » (p. 23-26), « Il ne reviendra pas » (p.37) et « Crise économique ».
Révolution, dites-vous ?, de Hechmi Khalladi, (Tunis 2017, prix public : 7 dt) a fait l'objet d'une communication présentée à l'occasion du colloque international sur « L'engagement littéraire au tournant des XXè et XXIè siècles », organisé à l'Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis (Université Tunis El Manar), les 12 et 13 avril 2018.


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