L'Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (ATPCC) vient d'organiser le 31 mai et le 1er juin à la maison de la culture Ibn Rachik la 12è édition de sa manifestation annuelle: «Tunis Tout Court» dédiée aux courts-métrages tunisiens récents. Une occasion idoine pour les critiques et le public pour voir, revoir et discuter avec leurs réalisateurs des films projetés. Avec pas moins de onze films de fiction, le cru était assez bon avec quelques premières œuvres. La première soirée a été l'occasion de voir cinq courts-métrages. «Aya» de Moufida Fedhila, focalise en 23 minutes non seulement sur la petite Aya condamnée par son père à porter le voile, mais aussi sur sa mère qui en subit le même sort. Le diktat salafiste s'est abattu sur cette petite famille où la petite enfant vit des moments métaphysiques en cherchant à voir le bon Dieu. L'école primaire étatique que fréquente la gamine n'est plus reconnue par le père qui voudrait que sa progéniture n'aille plus qu'à l'école coranique. La mère et la fille se trouveront devant un dilemme. La réalisatrice met à nu un nouveau comportement, voire un phénomène de Tunisiens après la révolution du 14 janvier 2011. Le second court-métrage est : « Black Mamba » d'Amel Guellaty. Un film de 20 minutes qui met en scène l'autre vie cachée d'une jeune fille issue de la classe moyenne. Une vie qu'elle assume pleinement contre vents et marées. Il s'agit tout simplement de la boxe pour laquelle elle se « casse la gueule. » Comme quoi, quand on aime, on ne compte pas les coups de poing et autres crochets qu'on reçoit en pleine figure. Un amour d'un autre genre qui sort totalement des sentiers battus traditionnels que la famille veut imposer. Quant à « Faracha » d'Issam Bouguerra, c'est un court de 16 minutes frais et intelligemment monté. Une histoire ordinaire, celle d'un jeune passionné de cinéma racontée sur des tons comiques. On y trouve même la voix d'un narrateur qui commente même les faits ! Pourquoi pas ? Tant que le sujet est des plus loufoques ?! Le quatrième court-métrage, « Les Mamelouks » en l'occurrence, est signé Mohamed Ajbouni est d'une durée de 30 minutes. Un drame poignant et fort sur la traite des enfants des rues qu'on fait travailler à leur jeune âge et dont le chef, un handicapé physique surnommé d'ailleurs « Komba » est lui-même sous l'autorité d'un big boss. Une fiction tirée de la réalité et qui tourne au drame. L'atmosphère est savamment reconstituée qu'on se croirait dans un film documentaire, voire dans le cinéma du réel. Enfin, « Barzakh » (Apnée) d'Insaf Arafa raconte en 25 minutes l'histoire d'un amour fou entre Aymen et Aïcha où la malchance guette leur couple. Is solliciteront la nature pour vaincre le malheur menaçant leur avenir. Un film beau et plein d'espoir et qui dit non à une mort presque certaine.