Le tremblement de terre tsunamique qui a touché au cœur l'hôtel de ville de la capitale «d'El Hadhira» à la Kasbah, ne cesse de renvoyer ses ondes de choc sur tout l'espace politique national, avec de plus en plus de «mécaniques» détraquées et incapables de réagir face à la hauteur des vagues de cette crise sans précédent ! Certaines voix toujours promptes à se faire entendre pour justifier l'injustifiable, tentent à travers le ballon d'essai du «Nida-Fédéral», de relancer vainement un parti rouillé et attaqué de toutes parts en vue des prochains rendez-vous électoraux de 2019. Ça frise l'inconscience. A pareille crise et après des défaites significatives, parties du petit enjeu allemand qui a vu un jeune blogueur taxé de «Daéchiste», accéder à l'hémicycle du Bardo, grâce à 268 voix (impressionnant de ridicule et ça n'interpelle plus personne), pour arriver au «Waterloo» des élections municipales et la capture de la capitale après Sfax, Bizerte et bien d'autres métropoles importantes, on ne peut traiter un ulcère grave de l'estomac... à l'Aspirine ! «Fédérer» les dissidences du Nidaa qui ont été éjectées, pour les uns, ou qui ont claqué la porte, pour les autres, pour créer leurs propres formations, la plupart si peu crédibles et pour preuves, les résultats des municipales, peut paraître la solution de facilité parfaite pour redonner vie et tonus au Nidaa héroïque de 2014 et sa victoire éclatante aux législatives et à la présidentielle et qui a quand même réussi à affaiblir Ennahdha et les périphéries islamistes «occultes». Mais, elle est loin, très loin, au vu de l'évolution de l'électorat et des pertes considérables du parti de BCE, de pouvoir remettre, le Nidaa avec certaines élites non représentatives pour ne pas dire totalement déclassées en pôle-position avec le mordant la fougue et l'esprit de conquête, des années de lancement du mouvement par Béji Caïd Essebsi. Pourquoi ?... Je m'explique. D'abord la multitude des «Bourguibiens» et modernistes n'y croit plus à cause des ravages du «Tawafouk» (consensus) avec les Islamistes qui ont tout raflé, grâce à ce don du ciel et du Nidaa. Le conflit identitaire, modernistes-salafistes-islamistes, a été largement atténué et banalisé par le «Tawafouk» de façon à démobiliser totalement les modernistes, et remobiliser les islamistes qui étaient naufragés ou presque fin 2014. Un vrai miracle ! Les «Bourguibiens» au sens large, déçus et laissés pour compte, se sont alors comportés en véritables «suicidés-samouraïs» et ont rejoint massivement l'abstention ou carrément le vote sanction en faveur des «indépendants» aux municipales. D'autres ont même voté pour Ennahdha elle-même, manière d'enfoncer les clous dans la carcasse vidée du Nidaa ! Aujourd'hui, faire comme si de rien n'était, et revenir à la case départ, en cherchant à réintégrer les Belhaj, et bien d'autres à la maison-mère, n'accroche plus l'électorat malgré toutes les apparences éthiques du nouveau «regroupement». Qui aura la haute main sur la Direction exécutive, avec quels pouvoirs et pour quels objectifs!? Qui sera plébiscité ou choisi pour le leadership du mouvement et pour cela il faut du charisme et du punch que beaucoup n'ont pas. D'où cette exclamation extraordinaire et qui résume tout de BCE lui-même sur l'insignifiance de certains cadres du Nidaa et d'autres formation «proches» ou périphériques, qui ont créé leurs propres partis... véritables tigres en papier-carton qui n'intéressent personne, malgré toute la publicité faite, sur les vertus «technocratiques» de leurs leaders ! La crise est profondément morale et touche à la crédibilité de la classe politique dans son ensemble, y compris les Islamistes qui gagnent grâce à la cohésion d'une certaine «Aassabiya» khaldounienne, autour de la religion et non pas parce qu'ils sont les meilleurs ou les plus performants pour résoudre la complexité des problèmes embouteillés de ce pays. A notre humble avis, on ne peut redynamiser Nidaa Tounès, sans une petite «purge», devenue une exigence essentielle du peuple de la modernisation. Certains cadres nouvellement recrutés devraient comprendre qu'ils ne sont plus acceptés dans «leur rôle» actuel par la multitude des Nidaïstes qui se sont abstenus, lors des dernières élections municipales, et qui sont estimés à plus d'un million de personnes... et autant de pertes pour le Nidaa. Ceux-là, devraient démissionner du partir honorablement, avant une catastrophe annoncée pour 2019 et qui donnerait un raz de marée, « sanction », islamiste, faite par les nidaïstes eux-mêmes. Pour le reste, BCE, est encore capable de redonner espoir aux «Bourguibiens», libéraux, et de la gauche modérée, en choisissant les meilleurs parmi les élites et les cadres de sa formation. BCE sait parfaitement faire prévaloir la raison d'Etat sur tout le reste. Plus que jamais la survie de son mouvement est tributaire de son courage physique et intellectuel, à mettre chacun à la place qu'il mérite... «The right man in the right place» ! Sans cela et les sondages ne trompent pas, plus personne ne sera capable en 2019 de remonter ce bateau ivre du Nidaa et du pays tout entier et les Islamistes seront sur un Boulevard... nommé «Carthago» Attention, Tunis a été le déclic d'une avalanche insoupçonnée. C'est sérieux... !