Selon le rapport annuel de l'année 2017, publié par la BCT, les dépenses de l'Etat hors service de la dette demeurent marquées par la prédominance des dépenses de fonctionnement qui représentent 62,5% du Budget global, ce qui est de nature à évincer les dépenses d'équipement qui sont liées directement à l'effort d'investissement et par conséquent à la création d'emplois. Cette politique budgétaire, précise le rapport, pénalise la relance économique aux dépends de l'aspect social qui demeure prédominant et les dépenses d'équipement et de prêts du trésor ne représentent que 17,1% du Budget global. Pour les dépenses de fonctionnement, elles ont été tirées par l'augmentation aussi bien des charges liées à la compensation que par la masse salariale, enregistrant ainsi un accroissement de 16,3% pour atteindre 21.432 MD. Représentant la part la plus importante des dépenses de fonctionnement, voire globales, les dépenses relatives aux traitements et salaires ont augmenté de 9% contre 13,7% en 2016. De ce fait, toujours selon la même source, les pressions sur les finances publiques se sont intensifiées avec l'aggravation des déséquilibres budgétaires et la montée de la spirale inflationniste dans un cadre de faible productivité. Concernant les dépenses de compensation, elles ont affiché une hausse de 58% pour atteindre 3.492,2 MD. Cette évolution est en relation, essentiellement, avec la hausse du cours du pétrole sur le marché international, outre la dépréciation du dinar, conjuguée à la faiblesse de la production et à l'intensification de la consommation. La BCT indique que les prévisions pour l'année 2018 tablent sur une hausse des dépenses de fonctionnement à un rythme moins accéléré que celui de 2017, soit 3,3%. Le remboursement de la dette publique atteint 7.003,8 MD en 2017 Les dépenses au titre du remboursement de la dette publique, en principal et intérêts, au cours de l'année 2017, ont atteint 7.003,8 MD, en augmentation de 34,7% contre 12,7% en 2016. Cette évolution est la résultante d'une forte progression de 109,7% du service de la dette extérieure (soit 161,6% pour le principal et 22,3% pour les intérêts) contre un fléchissement du remboursement de la dette intérieure de 20,4%. Entre autres, la BCT a fait savoir que les paiements prévus au titre du service de la dette se situent à 7.972 MD dont 57% relatifs à la dette extérieure. « En relation avec le creusement de l'écart entre les dépenses globales hors service de la dette et les ressources propres, le déficit primaire hors privatisations et dons pour l'année 2017 a atteint 3.727,1 MD ou 3,8% du PIB contre environ 3.524 MD ou 3,9% une année auparavant. Il en est résulté l'aggravation du déficit budgétaire hors privatisations et dons de 475,9 MD pour s'élever à 5986,3 MD ou 6,1% du PIB. Afin de combler ce déficit, l'action des autorités publiques a été axée sur un schéma de financement assuré à concurrence de 15,6% par des emprunts d'origine intérieure, de 5,5% par des revenus de privatisations et dons et de 78,9% par des emprunts extérieurs. Ainsi, l'encours de la dette publique s'est accru de 21,7% pour se situer à 68.073,8 MD ou 69,9% du PIB », précise le rapport. En 2018, le déficit budgétaire sera à la hauteur de 4,9% du PIB Pour l'année 2018, les prévisions tablent sur un déficit budgétaire hors privatisations et dons de 4,9% du PIB, soit un taux qui resterait assez élevé malgré un certain fléchissement par rapport à l'année précédente. Par conséquent, le taux d'endettement public devrait connaître une hausse de 1,5 point de pourcentage pour passer, d'une année à l'autre, de 69,9% à 71,4% du PIB, correspondant à 76.165 MD, dont environ 70,7% serait d'origine extérieure.