Tunisie-Chine : cap sur le lancement du plus grand pôle médical du centre tunisien    Le "Djerba Music Land" en lice pour les Heavent Festival Awards 2025: Une reconnaissance internationale pour le festival emblématique de l'île des rêves    Sousse: un colloque méditerranéen sur la durabilité du secteur oléicole face au changement climatique    La Tunisie enregistre environ 4 400 cas de cancer du sein par an    Tunis : Près de 1800 bâtiments anciens menacés d'effondrement    Congrès mondial de la JCI en Tunisie du 4 au 8 novembre 2025 sous le thème 'Innover pour diriger'    Huile d'olive : le prix initial du litre dévoilé    Marché de gros : réduction des peines de prison pour neuf « 'habbata »    Exposition hommage à Adel Megdiche : quand la peinture devient théâtre    2026 : plus de 22 000 recrutements prévus dans la fonction publique    Infarctus : des chercheurs découvrent une molécule qui réactive la guérison du cœur    Match Espérance de Tunis vs Club Bizertin : où regarder le match de la ligue 1 tunisienne du 30 octobre    Aouina : le petit-fils d'un ancien ministre tué à coups de couteau    Tunisiens de l'étranger : dernier jour pour payer 30 % des droits sur vos véhicules !    La hausse des salaires en 2026 coûtera à l'Etat un milliard de dinars    Sidi Bouzid : Deux écoles victimes d'incendie et de vandalisme    Ciné Jamil à El Menzah 6 ferme ses portes définitivement, une page se tourne…    Météo en Tunisie : pluies éparses sur le nord    Le Grand Musée Egyptien, premier musée vert d'Afrique    Tunisie Telecom trace l'histoire numérique du pays à travers ses câbles sous-marins internationaux et nationaux    Douze médailles pour la Tunisie aux championnats d'Afrique d'aviron de plage    Vol du musée du Louvre : 5 autres suspects arrêtés    Ligue I – 11e journée – Match retard – ASM-ESS (0-2) : Le savoir-faire des Etoilés    Ligue I – 11e journée – Match retard – ST-CSS (0-0) : Il ne manquait que les buts    Alerte jaune dans plusieurs gouvernorats en raison de perturbations météorologiques    Tunisie : La justice maintient en détention Abdelkrim Harouni et Mohamed Frikha    Kharjet Sidi Ali Azzouz : bientôt inscrite au patrimoine culturel immatériel    Nouvelle loi française : 3 750 € d'amende pour les étrangers, les Tunisiens sont-ils concernés ?    Vers l'inscription de 'Kharjet Sidi Ali Azzouz' sur la liste de l'Inventaire national du patrimoine culturel immatériel.    Le Congrès National de Médecine consacre sa 50ème édition à l'impact de l'IA sur sur la recherche et la rédaction scientifiques    Wafa Masghouni sacrée championne du monde de taekwondo des -60 kg en Chine    Nouvelles nominations aux Affaires étrangères : 5 ministres plénipotentiaires hors classe et 5 ministres plénipotentiaires    Wafa Masghouni brille en Chine et se hisse en demi-finales du Mondial de Taekwondo    Météo en Tunisie : températures en légère hausse    Travaux d'extension : modification du trafic sur l'entrée sud de Tunis    Billets Coupe du Monde 2026 : 72 heures pour s'inscrire au tirage anticipé et tenter d'en acheter    Testour : demain, coup d'envoi de la neuvième édition du festival de la grenade    Saïed : « Les décisions à venir répondront aux attentes du peuple tunisien »    Ciné Jamil El Menzah 6 ferme définitivement ses portes    Zoubaier Bayya démissionne de la présidence de l'Etoile du Sahel    Pas d'autorisations de crédit : La Poste tunisienne clarifie sa position    Le dernier rêve d'Abdessalem Kallel    Rafaâ Ben Achour - L'avis de la Cour internationale de Justice du 22 octobre 2025: Obligations d'Israël    S.E. Roderick Drummond ambassadeur du Royaume-Uni : La Tunisie est un pont entre tradition et modernité    Aziz Krichen, ce vendredi à Al Kitab; pour débattre de son nouveau livre «A contre-courant»    Quand le trottoir devient un tribunal : l'Allemagne se penche sur le catcalling    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rentrée littéraire 2018: La fiction nigériane à l'honneur
Publié dans Le Temps le 09 - 09 - 2018

La littérature nigériane a le vent en poupe avec l'arrivée sur le devant de la scène d'une nouvelle génération de romanciers qui ont pris le relais des Achebe et des Soyinka. Traduits de l'anglais, les trois romans qui paraissent en cette rentrée littéraire 2018 témoignent de la puissance et l'originalité de la fiction nigériane. Méconnus en France, leurs auteurs sont lus et appréciés dans le monde anglophone, comme en attestent les critiques extrêmement élogieuses qui leur sont consacrées dans la presse internationale.
Le Nigeria est un géant littéraire. Après la génération du trio Amos Tutuola, Chinua Achebe et Wole Soyinka qui sont considérés comme des fondateurs de la littérature anglophone africaine, une nouvelle génération a pris le relais dont Chimamanda Adichie est sans doute le visage le plus connu.
Les trois romans nigérians qui paraissent en traduction française à l'occasion de cette rentrée littéraire d'automne témoignent du dynamisme des lettres nigérianes, de leurs richesses thématiques et de leurs capacités novatrices également. Leurs auteurs s'appellent Chinelo Okaparanta, Abubakar Adam Ibrahim et Teju Cole. Les deux premiers sont des primo-romanciers et le dernier s'est fait connaître en publiant un premier roman qui se passait à New York. Son nouveau roman Chaque jour appartient au voleur (1) paraît en traduction française aux éditions Zoé.
Dantesque et attendrissant
Pas tout à fait un roman, ce livre raconte le récit de retour à Lagos de l'auteur-narrateur. Il est à mi-chemin, entre roman et récit de voyage. Ecrivain, historien de l'art et photographe, Teju Cole est né en 1975 aux Etats-Unis, mais a grandi à Lagos, ville dont sa famille est originaire. Le futur écrivain est revenu vivre aux Etats-Unis à l'âge de 17 ans. En 2014, il a publié son premier roman très réussi, Open City, consacré à la ville de New York.
Ecrivian, historien de l'art et photographe, Teju Cole est né aux Etats-Unis, mais a grandi au Nigeria, d'où ses parent sont originaires. © Editions Zoë
Le livre rend compte de manière impressionniste des multiples visages de la mégalopole américaine redessinés dans le miroir des propres obsessions de l'auteur-narrateur, victime d'une rupture amoureuse. Celui-ci marche à travers les rues et les sites historiques de la ville pour oublier son chagrin d'amour. On ne saura pas si la stratégie fut efficace, le livre a fait la réputation de Cole. Sa perspicacité du regard et son économie stylistique lui ont valu une presse dithyrambique.
Dans son nouveau roman, Teju Cole raconte ses pérégrinations à travers Lagos, s'attardant sur ses dysfonctionnements et ses scènes de vie qui rappellent qu'on est dans la plus grande métropole africaine, à la fois dantesque et attendrissante. Le titre du livre provient d'un proverbe yorouba : « Chaque jour appartient au voleur, mais un jour au propriétaire ». Il y a dans ce roman quelque chose de la démarche postcoloniale de réappropriation par le colonisé de son territoire perdu, raconté par Aimé Césaire dans son célèbre Cahier d'un retour au pays natal.
Amour, sexe et provocation
Il y a du « Lady Chatterley's Lover» dans ce premier roman sous la plume d'un jeune Nigérian mettant en scène une union au parfum de scandale entre un jeune dealer et une veuve musulmane de trente ans son aînée. © Ed. de l'Observatoire
Couteau à la main, un jeune voleur entre par effraction dans une maison bourgeoise, quelque part dans le nord du Nigeria. Il tombe nez à nez avec Binta, veuve musulmane, cinquantenaire. Malgré les circonstances singulières de leur rencontre, entre la veuve et le jeune dealer de 20 ans s'éclot une passion amoureuse au parfum de scandale. Cette histoire à la fois provocatrice et tragique qui défie les interdits et les tabous d'une société patriarcale où la sexualité féminine est contrôlé à coups de sourates et voiles, est au cœur de La saison des fleurs de flamme, que publient les Editions de l'Observatoire. C'est le premier roman d'Abubakar Adam Ibrahim, écrivain et journaliste à Abuja .
Le troisième grand roman nigérian de la rentrée Sous les branches de l'Udala de Chinelo Okparanta est également un premier roman. Il raconte, lui aussi, une histoire d'amour-passion, mais entre deux filles, sur fond de guerre et famine. Or le combat pour l'indépendance du Biafra n'est pas la seule guerre que livrent les protagonistes de ce roman à l'écriture faussement naïve.
« Tigritude »
Les trois romanciers ont en conmmun leur, mais aussi leur appartenance à une grande tradition littéraire qui s'est notamment caractérisée par sa capacité à interpeler les idéologies dominantes. Personne n'a oublié que c'est des romanciers nigérians qu'était venue la principale contestation de la négritude si chère à Senghor. « Le tigre n'a nul besoin de proclamer sa tigritude, il saute sur sa proie », déclarait Wole Soyinka dans les années 1960, tançant le poète-président du Sénégal.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.