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Prise en charge psychologique des sinistrés
Publié dans Le Temps le 03 - 10 - 2018

Les pluies torrentielles à Nabeul n'ont pas fait que des ravages dans les habitations et les commerces, mais aussi et surtout dans les têtes des habitants .Il y a les sinistrés qui habitent depuis des décennies au même endroit, qui ont eu plus d'un mètre d'eau à leur domicile et qui ont dû attendre de longs moments avant d'être évacués, pris au piège qu'ils étaient par la montée des oueds, avant de passer plusieurs jours loin de chez eux.
De nombreux habitants du Cap Bon ont tout perdu : meubles, vêtements, biens… Mais il y a également les bénévoles, parfois eux-mêmes sinistrés, mais qui ont tenu à aider ceux qu'ils sentaient davantage en détresse. Ils sont épuisés moralement et physiquement, et ont besoin de craquer après avoir tellement pris sur eux et encaissé le malheur des autres. Les pertes en vies humaines et la destruction de moyens d´existence ne sont pas les seules souffrances causées par les catastrophes naturelles, les problèmes de santé mentale liés au stress en sont un autre effet très répandu.
S´ils sont moins visibles que la destruction de maisons et autres dommages matériels, les traumatismes psychologiques sont souvent bien plus longs à guérir. D'une manière générale, les situations de catastrophe entraînent des réactions différentes selon le moment. Elles sont fort bien définies.
Dans la phase immédiate, on retrouve des réactions de stress normales et adaptatives qui peuvent se traduire par un état d'alerte, de surprise, l'impression d'irréalité, l'envahissement émotionnel et elles s'accompagnent de manifestations neurovégétatives (pâleur, sueur, tachycardie) et motrices (tremblements) qui donnent lieu à un épuisement physique provisoire mais peuvent disparaître une fois les sujets à l'abri et après une décharge émotionnelle immédiate et adéquate (pleurs, cris, agitations, colère...).
On estime que 70 % des victimes seraient concernées par ces manifestations. Quand le stress est trop intense, répété et prolongé, il est alors dépassé et inadapté et donne lieu à des manifestations spécifiques (sidération cognitive, affective et motrice sous la forme d'immobilité par exemple, comportements d'agitation, fuite panique, réactions mimétiques). Ces réactions concerneraient 15 % des victimes. On peut observer également, chez des sujets prédisposés, des manifestations névrotiques (crises hystériques, réactions phobiques) et, plus rarement, des réactions psychotiques (confusions, obnubilation, désorientation, hébétude, états délirants)
Conscients de la nécessaire prise en charge des victimes, une Cellule psychologique d'écoute est mise en place sous l'égide de la Direction régionale de la santé en collaboration avec la Shokroom et la Cellule d'assistance psychologique du ministère de la santé. Cette cellule est coordonnée par le Professeur Riadh Bouzid, Chef de service de Santé mentale à l'Hôpital Universitaire Mohamed Tahar Maâmouri de Nabeul. Elle est animée par des thérapeutes, psychiatres et psychologues, tous les jours de 9h00 à 12h00 au niveau de l'Hôpital Régional Mohamed Tlatli de Nabeul.
"Cette cellule, indique Pr Bouzid, apporte les soins psychologiques aux personnes qui ont été exposées au traumatisme des inondations avec toutes ses conséquences sur la santé des citoyens, tant la santé physique que, et surtout, la santé psychologique, en plus des dégâts matérielles parfois lourds.
En effet, jusqu'à 75 % des individus ayant été exposés à un traumatisme sévère, vécu comme potentiellement mortel, développent dans les jours, les semaines ou les mois qui suivent des troubles anxieux sévères, dits Trouble de stress aigu ou Trouble de stress post-traumatique, ainsi que des troubles dépressifs.
Ces troubles sont aggravés par les pertes humaines et matérielles subies. Ils engendrent une souffrance et une altération sévère du fonctionnement avec une incapacité et des coûts élevés pour l'individu, la communauté et l'état. La prise en en charge psychologique précoce a pour conséquences de soulager rapidement les symptômes éventuels et même de prévenir leur apparition dans des proportions allant jusqu'à 90 %.
La particularité des inondations de la région du Cap Bon est que les individus font face au moins à deux traumatismes sévères : le premier est celui d'avoir été confronté à la mort ; le second est celui des conséquences néfastes et durables : perte des biens, parfois vitaux ou du moins quasiment impossibles à réparer faute de moyens. Ce qui rend d'autant plus obligatoire et plus bénéfique le travail de la Cellule d'écoute".
Les objectifs de cette cellule, ajoute Pr Bouzid, sont triples. "D'abord diagnostiquer d'éventuels troubles anxieux post-traumatiques chez les victimes des inondations. Ces personnes seront éventuellement orientées pour une prise en charge psychologique ou psychiatrique.
Le principal objectif est celui de la prévention d'apparition de troubles psychologiques et psychiatriques, dont le stress aigu et le stress post-traumatique. Les techniques sont des techniques narratives et d'écoute permettant la verbalisation des difficultés psychologiques et du vécu des bénéficiaires permettant l'élaboration du traumatisme"


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