Le recours à l'importation est inévitable. C'est pour satisfaire la demande locale et faire face à une pénurie. Ce type d'arguments est souvent avancé par le gouvernement pour justifier son recours à l'importation. Récemment, le ministère du Commerce annonce l'importation de 10 millions de litres de lait en provenance de la Belgique. En contre partie, les éleveurs tunisiens contestent cette décision. Pour la profession, c'est une solution temporaire qui ne résout pas un problème structurel. La situation est de plus en plus compliquée pour les agriculteurs Tunisiens après les dernières inondations. Chiffres à l'appui. Selon Abelmajid Ezzar, Président de l'UTAP, les pertes accusées durant cette saison ont atteint 182 millions de dinars. Les dédommagements accordés ne dépassent pas 11 millions de dinars. Drôle de situation. Entre temps, le ministère de l'agriculture fait la sourde oreille. Côté gouvernement, on se penche sur la préparation du budget de l'Etat ainsi que le projet de loi des finances et c'est le black out total. Ainsi, les Agriculteurs ripostent. Lors de sa dernière apparition médiatique, Abelmajid Ezzar fait part des dettes agricoles et des difficultés rencontrées par un secteur primaire souvent délaissé. Les dettes bancaires des agriculteurs ont atteint à la fin de l'année 2017, 1,118 milliard de dinars. Selon l'UTAP, 54% de ces dettes concernent les grandes cultures, l'élevage et les arbres fruitiers. Les agriculteurs de Kasserine, Sfax, Beja le Kef et même ceux du gouvernorat de Kairouan sont les plus concernés par cet endettement. En grande partie et en moyenne, environ 85%, les dettes ne dépassent pas 10 000 dinars. Z.D A noter Les dégâts enregistrés dans le secteur agricole, au cours de la saison 2017/2018, ont atteint 182 millions de dinars. Par contre, les dédommagements accordés par le gouvernement ne couvrent que 6% des dégâts, (environ 11 MDT), La BERD lance une nouvelle stratégie pour le secteur des agro-industries Pour relever les défis croissants auxquels sont confrontées les agro-industries dans ces régions d'opérations, la Banque a lancé sa nouvelle stratégie concernant ce secteur pour la période de 2019 à 2023. La croissance démographique et l'évolution des besoins nutritionnels devraient entraîner, selon certaines prévisions, une augmentation de 50 % de la demande alimentaire d'ici 2050, avec des conséquences manifestes sur les ressources naturelles limitées et l'environnement. La nouvelle stratégie de la BERD pour les agro-industries prend en compte la diversité des économies où la Banque investit et répond à un environnement changeant par une approche responsable, durable et innovante. La BERD est prête à appuyer cette approche en s'engageant sous forme d'apports financiers, de coopération technique et de politiques à mettre en œuvre. La Banque intervient non seulement au niveau de l'agriculture primaire mais aussi dans toute la chaîne de valeur.Natalya Zhukova, Directrice de la BERD en charge des agro-industries, se réjouit de l'approbation du document par le Conseil d'administration de la Banque : « La BERD est le principal fournisseur de financements pour les agro-industries dans ses régions d'opérations. L'alimentation joue un rôle fondamental dans nos vies et il est indispensable de faire preuve d'un état d'esprit innovant pour s'orienter vers un avenir durable dans le secteur. » Le document tient compte de la nécessité de trouver un équilibre entre la demande de produits agricoles et les répercussions qu'engendrent les processus de production sur l'environnement. La stratégie sera mise en œuvre en adoptant une approche sur mesure tout au long de la chaîne de valeur afin d'augmenter efficacement la production alimentaire et de préserver les ressources naturelles tout en réduisant l'impact environnemental et social des agro-industries. Dans les économies où elle investit, la BERD est l'institution multilatérale la plus active dans le secteur des agro-industries. La stratégie sera mise en œuvre en prenant des mesures adaptées à chacune de ces économies. Entre 2010 et 2017, la Banque a consacré 6,7 milliards d'euros à 447 projets dans le secteur des agro-industries, qui représente 8 % de ses investissements annuels cumulés au cours de cette période.