Le syndicat réclame, entre autres, des augmentations salariales de 100%, la revalorisation des honoraires des gardes et l'adoption du projet de loi relatif à la responsabilité médicale Le syndicat général des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes de la santé publique a finalement reporté sine die la réunion de sa commission administrative initialement prévu en ce début de mois d'octobre, et qui devait lancer un mot d'ordre de grève générale dans les établissements publics de santé. Ce report est motivé par un accord de principe conclu entre le syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et le ministère de la Santé publique sur la satisfaction des diverses revendications du cadre paramédical exerçant dans les centres-hospitalo-universitaires, hôpitaux e autres dispensaires. Cet accord conclu suite à une réunion tenue entre une délégation syndicale conduite par le secrétaire général de l'UGTT, MonêemAmira, et une délégation ministérielle présidée par le ministre de la Santé publique, Imed Hammami, prévoit la réactivation des divers commissions mixtes chargées entre autres, de la révision des statuts, de la formations des recrutements, des mutations. Ces diverses commissions sont appelées à examiner les diverses revendications de la partie syndicale et à trouver des solutions aux divers dossiers en suspens d'ici le 31 décembre 2018. Le syndicat général des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes de la santé publique réclame notamment des augmentations salariales de 100% au moins au profit des médecins exerçant dans les établissements publics afin de limiter les «écarts énormes» avec le secteur privé ainsi que la revalorisation des émoluments des heures de garde et de travail de nuit. La majoration des salaires est destinée à limiter l'exode massif des médecins exerçant dans le secteur public vers le secteur privé ainsi que l'émigration des blouses blanches vers d'autres pays, où les rémunérations sont sans commune mesure avec celles pratiquées en Tunisie. Selon les calculs du syndicat, quelque 630 médecins ont quitté la Tunisie au cours du premier semestre 2018, en signe de protestation contre la détérioration de leur situation morale et matérielle. Le syndicat impute cette hémorragie à plusieurs facteurs, dont les salaires bas, la multiplication des agressions ciblant le corps médical et la détérioration des infrastructures et des équipements médicaux dans les hôpitaux. Un médecin exerçant dans le secteur public touche en effet entre 1600 et 3000 dinars en fonction de son grade et de sa spécialité. La rémunération de l'heure de garde d'un médecin résident varie, quant à elle entre 440 millimes et cinq dinars selon les spécialités ! Le syndicat revendique également l'adoption du projet de loi relatif à la responsabilité médicale, qui a été déjà soumis au Parlement, la révision du décret n° 92-1206 du 22 juin 1992, portant organisation de l'exploitation des officines de détail afin de permettre l'ouverture de plus de 400 nouvelles officines et la création de 2000 emplois, ainsi que l'annulation du numérus clausus ( nombre d'habitants pris en considération pour l'ouverture d'une nouvelle pharmacie), la révision des textes de loi relatives aux fonctions pharmaceutiques dans les établissements publics de santé.