La grève des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes de la santé publique, initialement prévue pour aujourd'hui a été reportée au 11 novembre. Le syndicat des blouses blanches s'est dit « à moitié satisfait » à l'issu d'une réunion tenue mardi avec les représentants du ministère de tutelle. • Accord sur cinq points, dont les mutations et des concours de promotion. - Le débrayage du corps médical qui risquait de paralyser, aujourd'hui, le fonctionnement normal des divers établissements publics de santé (EPS) a été évité in extremis. Une réunion tenue mardi, au siège de l'inspection du travail, entre les membres du Bureau exécutif du Syndicat général des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes de la santé publique et des représentants du ministère de tutelle a permis de désamorcer momentanément la grève. Dans un communiqué publié hier, le syndicat a annoncé le report de la grève au 11 novembre pour donner «plus de temps aux discussions» sur les diverses revendications de ses adhérents. «La réunion qui s'est terminée très tard dans la nuit de mardi à mercredi a abouti à un accord sur la concrétisation de certaines mesures prévues par des accords conclus il y a environ une année et demie et la poursuite des négociations sur d'autres mesures. Globalement, nous sommes à moitié satisfaits», souligne le Dr Sami Souihli, secrétaire général du syndicat, notant «la disponibilité affichée par le ministère de la Santé publique de répondre favorablement aux revendications syndicales». Selon lui, la réunion de mardi, à la quelle ont également pris part trois membres du Bureau exécutif de l'Union Générale Tunisienne du Travail (MM. Mohamed Sehimi, Moncef Ezzahi et Mouldi Jendoubi, Ndlr), s'est soldée par un accord définitif sur l'entrée en vigueur immédiate de cinq points ayant fait l'objet précédemment d'accords entre le ministère et le syndicat. Il s'agit notamment de l'augmentation du nombre des postes lors des concours de promotion des médecins hospitaliers, de la promulgation d'un statut spécifique pour les médecins dentistes et de l'organisation d'un concours de recrutement de médecins spécialistes majors. Un terrain d'entente a été également trouvé en ce qui concerne la révision de modalités de recrutement des médecins dans les divers établissements publics de santé et la définition de critères objectifs de mutation. Poursuite des négociations Des réunions consacrées à l'examen de six autres revendications des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes de la santé publique, dont le nombre global s'élève à plus de 8000 si on prend en considération les médecins internes et résidents, ont été, d'autre part, programmées d'ici le 10 novembre. Une première réunion consacrée à la détermination de l'indemnité de garde est prévue pour la semaine prochaine. Sur ce point, le syndicat réclame l'indexation de la rémunération de l'heure de garde sur le salaire horaire en vigueur. « Il est désormais inacceptable que l'heure de garde reste rémunérée entre 300 millimes et 3,3 dinars», indique le Dr Souihli. Une deuxième réunion réservée à la détermination de l'indemnité de non-clientèle, qui sera octroyée aux médecins majors en fonction de leur ancienneté, devrait se tenir avant fin octobre. Une troisième réunion portera sur la revalorisation des indemnités des médecins dentistes et des pharmaciens spécialistes ainsi que sur la révision des statuts des médecins et des pharmaciens inspecteurs. L'épineux dossier de la mise à niveau des établissements publics de santé sera, par ailleurs, l'unique point à l'ordre du jour d'une autre réunion entre le syndicat et les représentants du ministère. A noter que la décision de recourir au débrayage avait été prise à l'issue d'une réunion d'une commission administrative du syndicat tenue en août dernier. «Nous avons fait preuve de beaucoup de souplesse dans les négociations, mais il est inconcevable que des accords conclus avec le ministère ne soient pas appliqués un an et demi après leur signature», martèle le Dr. Souihli.